mardi 26 mai 2009

enfants et société

Deux enfants, l'un de six ans, l'autre de dix ans, ont été appréhendés par la police dans une école. On crie à la société policière qui emprisonne des écoliers du primaire, à la politique sécuritaire, à la pression du "chiffre". Pendant quelques jours, c'est un vrai scandale qui envahit les medias.
Voici une autre information. Une enquête approfondie a révélé que dans les années 1930 en Irlande, les enfants étaient abusés sexuellement, maltraités, exploités par le clergé qui tenait les établissements scolaires. L'église catholique irlandaise présente ses excuses. à nouveau un énorme scandale. En Espagne, la situation des enfants n'était guère meilleure si l'on en croit le film d'Almodovar, La mauvaise éducation.
Quelle est la différence? Le temps. En Irlande, l'enquête et ses répercussions arrivent 80 ans après les faits.Près d'un siècle. En France, les réactions explosent, de partout, de la presse, des partis, des responsables politiques. Dans l'Irlande des années trente, les enfants étaient maltraités dans le silence et la complicité de tous. L'autorité de l'église catholique était telle que personne n'osait l'affronter, ni les citoyens, ni les partis. En France, et c'est heureux, les protestations se développent dès que le scandale éclate. L'Irlande des années trente était une théocratie où l'autorité de l'église catholique ne se discutait pas. La France de 2009 est une société où l'arrestation de deux enfants par la police provoque d'énormes remous, des protestations, jusque dans les rangs du pouvoir. Tout ce qui banalise, simplifie, confond, la théocratie irlandaise, le franquisme espagnol et la France de Sarkozy empêche la réflexion.

jeudi 14 mai 2009

immigration

En réponse à mon texte sur l'immigration, j'ai reçu cette réaction: Omar Ba me pose problème: son 1er bouquin a suscité de vives polémiques. il a paraît-il menti sur une partie de son immigration, sur les dates, les lieux, les gens se faisant passer pour un pauvre garçon venu en pirogue alors qu'il est venu étudier la sociologie en tant qu'étudiant étranger tout à fait tranquillement.
l'éditeur de son 1er livre a par ailleurs très vite arrêté de communiquer sur lui (c'était il y a 2 ans)Aline Weber Jokko conseil 40 rue Damrémont 75018 Paris 01 77 18 47 86 http://www.jokko-conseil.net/

ma réponse:
d'abord bravo pour ton compte-rendu qui montre à quel point nous avons besoin de lieux où nous discutons de sujets sensibles sans préoccupation de courants. Sur Omar Ba. je ne connaissais pas et tu m'apportes des informations. Je n'ai lu que son article dont les idées me semblaient intéressantes pour notre discussion. Mais les mensonges d'Omar Ba ont un sens, qui se relie à une partie des discussions de notre groupe: pour être "reconnu" comme immigré, il faut être pauvre, démuni et si possible être venu en pirogue. et sans papier, naturellement. Les autres, la majorité sont moins "intéressants". Même les termes que tu utilises méritent discussion. "il est venu étudier la sociologie en tant qu'étudiant étranger tout à fait tranquillement". à Paris VIII, j'avais de nombreux étudiants africains qui venaient étudier et ce n'était pour la majorité d'entre eux pas du tout tranquillement. ils avaient d'énormes problèmes de logement, de travail, de ressources... difficultés qui ne leur étaient d'ailleurs pas specifiques, mais qu'ils partageaient avec nombre d'étudiants non immigrants. Mais si on se fixe sur les arrivées en pirogue, on "oublie" que les autres ne sont pas tellement tranquilles...

Cette question pose pour moi un débat central. Pour le pays d'origine, pour le pays d'arrivée. Ma spécialité universitaire m'a amené à suivre de plus près l'émigration irlandaise. Pendant longtemps, les historiens et les politiques attribuaient l'émigration irlandaise à la misère, la famine, le sous-développement dans lesquels la domination anglaise avait maintenu le pays. Des recherches plus approfondies révèlèrent que ce n'étaient pas les plus pauvres qui émigraient, mais ceux qui avaient le capital nécessaire pour payer le voyage en GB ou aux EU. Ceux qui avaient des compétences professionnelles. Et ceux qui parvenaient à s'enrichir plaçaient eux aussi leurs capitaux à l'étranger. Jusque là, la réflexion sur les migrations étaient simple: un impérialisme, la misère, les gens fuient. Mais l'émigration a continué après l'indépendance et affectaient toujours les personnes les plus qualifiées. Du coup, une partie des politiques a commencé à se demander pourquoi la société irlandaise perdait ses meilleurs élements. Et dans les années 1960, le pays a célébré comme un grand tournant le fait que l'immigration a dépassé l'émigration.

Pour le pays d'accueil: Je suis persuadé qu'il y a une manière de se "pencher" sur les immigrants qui les maintient dans les difficultés. aller visiter des centres de rétention est tout à fait nécessaire. Mais c'est aussi une des manières d'empêcher les immigrés de visiter à leur tour les lieux de promotion et de pouvoir. Dans la misère, ils ne sont concurrents de personne. Mais quand ils se présentent aux concours, aux postes de médecin dans les hôpitaux ou d'avocats, ou d'enseignants, les mêmes qui sont prêts à se montrer solidaires et charitables défendent becs et ongles le numérus clausus et les privilèges corporatifs

mardi 12 mai 2009

charlatans

Quand un guérisseur soigne une affection, on s’extasie. Quand un médecin ne guérit pas une maladie, on lui fait un procès. Quand un miracle se produit, on allume des cierges, on organise des processions, on béatifie. Quand on sort de l’hôpital sain et sauf, on invite la famille et les amis à prendre un apéritif. Quand un anarchéo-communiste obtient une prime grâce à une action coup de poing, on crie au succès de la violence, Quand un social-démocrate au pouvoir ne réussit pas à faire reculer les injustices, à réduire les inégalités, à faire bouger les lignes, on hurle à la trahison. Personne n’a jamais fait un procès à la Grotte de Lourdes pour non guérison d’une paralysie. On n’arrête pas, à juste titre, de faire le bilan des gouvernements sociaux-démocrates. Personne n’a jamais demandé le bilan des réformes, revendications, corrections, aides, budget, obtenus par les anarchéo-communistes. Pas de compte rendus de mandats de leurs élus, conseillers municipaux, députés européens. Je lis qu’un des titres de gloire d’Olivier Besancenot est d’avoir fait grève pendant une cinquantaine de jours. Il l’a dit. Il ne nous a pas dit ce que cette grève avait obtenu. À Lourdes, ce qui importe, c’est le pèlerinage, pas les résultats.

à ce texte Gildas Le Coz a répondu:

Amis

Je ne résiste pas à prolonger la métaphore utilisée par Maurice....

Je n'ai jamais eu confiance dans la médecine Besancenot & consorts .D'une certaine maniére c'est Maurice et quelques uns des destinataires de son message qui , à partir de 68/70, m'auront détourné des potions "gauchistes" qui tentent si facilement les petits bourgeois de mon accabit. A leurs côtés, j'ai préféré une médecine mixant action/élection sur voie de réforme au pas à pas. Echec. OK .Il n'empéche que....

La médecine Besancenot peut tenter les gens qui souffrent eux-mêmes ou de voir souffrir les autres...Pourquoi? Les bons docteurs sociodémo en qui ils ont eu ou devraient avoir confiance, avec le temps, petit à petit, leur donnent le sentiment non pas de les abandonner, mais de ne pas prendre leurs affaires à bras le corps.

Où sont-ils ? Pour beaucoup au charbon et au chevet du malade, c'est vrai. Mais ils donnent le sentiment qu'on ne peut que soulager les douleurs, panser ( au lieu de penser) les plaies et laver les malades..
Bref on peut se demander s'ils estiment qu' une des causes de leurs maux résident dans la recherche du profit personnel comme régulateur des humeurs du monde .
Suspicion nourrie par le constat que nombre de leurs chefs sont dans la cabine de pilotage des instances nocives: patron de l'OMC, patron du FMI, patron de la Bourse, patron de l'OTAN ...

90 % du temps Maurice consacre ses chroniques à "flinguer" les charlatans anarchéo coco. Pas à pister l'une des causes majeures de nos maux.

Ce mot n'a de sens que parce qu'au bout du bout, au moment du choix, je suis aux côtés de Maurice .

ma réaction:

bonjour. bien sûr. Je passe mon temps à "flinguer" à la fois les charlatans, à flinguer aussi les hommes de terreur qui se masquent comme patriotes. Chaque fois, on me rétorque (et ce n'est pas le cas de Gildas) que je ne dis rien de la terreur d'état, des tortures dans les prisons, etc. Depuis le temps que la discussion dure, la seule réponse que je me suis fabriquée est celle-ci: quand les soldats britanniques tirent sur une foule pacifique, que des policiers torturent dans les prisons, que les tueurs du GAL flinguent des basques sans jugement, ils ne le font pas au nom de mes principes, de mes valeurs. Personne ne me soupçonne, j'imagine, une quelconque sympathie à leur égard. Alors que les avant-gardes inspirées, les clandestins fous de Dieu ou d'eux-mêmes, agissent, tuent et massacrent au nom de mes valeurs: indépendance des peuples, justice sociale, etc et chaque ils réclament mon soutien, ma compréhension. Tant qu'ils agiront, je ne me lasserai pas de les leur refuser. amitiés. Maurice;

légalisation des drogues

La légalisation, un tabou qui saute ?



Les morales religieuses ont construit des sociétés où les plaisirs liés au sexe et aux drogues étaient réprouvés. Là où elles en avaient le pouvoir, ces interdits sont devenus politiques publiques. Le plaisir était réservé à certains quartiers et étouffé dans les unions visant à la reproduction. Les ligues protestantes et musulmanes ont réussi dans certains pays à interdire la vente et la consommation de l’alcool. Là où l’église catholique en avait le pouvoir, elle a interdit les produits contraceptifs et les préservatifs, créant ainsi des réseaux de commerce clandestins et transformant les usagers en criminels. Partout, les conséquences de ces politiques ont été les mêmes : les vendeurs des produits interdits sont devenus des délinquants, les consommateurs pourchassés et emprisonnés. Ces interdits ont créé une situation où la répression et la sécurité l’emportaient sur les choix individuels et les politiques de santé publique.

Aujourd’hui, personne dans les sociétés occidentales ne défendrait l’interdiction du tabac, de l’alcool ou des contraceptifs. Pourtant, de manière illogique, les états, les opinions, les électeurs, refusent la légalisation des drogues encore illégales. Parmi ceux qui militent pour la fin de la prohibition, le journal The Economist qui posait déjà la question en 1989, il y a vingt ans. Dans le climat de peur que provoque la montée des drogues, ses arguments méritent d’être écoutés[1].

En 1998, l’ONU se fixait l’objectif d’un monde sans drogues. Dix ans plus tard, la production et la consommation ont augmenté. La répression est coûteuse et inefficace, selon les meilleurs professionnels de cette lutte. Vingt millions d’étatsuniens consomment de la cocaïne, 4,5 millions d’Européens. Cette guerre est donc perdue. La prohibition multiplie le prix des produits, donc les bénéfices et encourage le banditisme. Elle transforme des consommateurs respectueux des lois en criminels. La légalisation permettrait de traiter la consommation de drogues comme un problème de santé publique. Les états taxeraient et règlementeraient le commerce des stupéfiants et utiliseraient les recettes fiscales tirées de la vente de ces produits. Le danger est l’augmentation de la consommation. Mais c’est déjà le cas. La légalisation permettrait de rendre prioritaires la prévention et le traitement de la toxicomanie, comme on le pratique, avec de réels succès, avec les drogues addictives et dangereuses que sont le tabac et l’alcool. Ces actions sont beaucoup moins coûteuses que la répression et le soins des dégâts provoqués par la consommation clandestine.

C’est l’Economist qui parle, un hebdomadaire dont la lecture n’est pas l’un de mes addictions.

Maurice Goldring.






[1] L’article de The Economist fait partie d’un dossier du Courrier International sous le titre « Drogues, Et si on renonçait à la prohibition ?

dimanche 10 mai 2009

La réunion sur « violence et politique » s’est tenue dans le local de la rue Cavé avec huit participants. Maurice Goldring a introduit la discussion. Réponse de Jean-Pierre Viguié, puis discussion générale.

Il semble qu’il y ait une « montée » de violences sociales et politique. Par violence politique, on entend des violences qui sont socialement et politiquement « acceptées » par une partie de l’opinion. Séquestrations de patrons ou de cadres, blocages de ports ou de facultés. Ces actions provoquent une certaine sympathie et si on ne les justifie pas, on les légitime par les colères, les frustrations devant un pouvoir arrogant et qui refuse de négocier.

On dit aussi que ces actions sont efficaces et obtiennent des résultats. Les négociations s’ouvrent, les indemnités augmentent.

Pour le PS, ces actions posent des questions politiques et il ne suffit pas de les « comprendre ». Question politique sur le fonctionnement de la société dans son ensemble. Si les négociations par coups de force ou par l’émeute se généralisent, c’est la société toute entière qui se trouve affectée. Autre question politique : la démocratie. La radicalité des actions compense un soutien manquant. Bloquer une université en refusant de soumettre ces blocages à élection est un bon exemple de minorité agissante, pas un bon exemple de démocratie.

Les discussions sur cette violence font resurgir les vieux clivages entre réformes et révolution. Le discours des néo-communistes d’aujourd’hui n’a pas bougé. Il faut renverser le capitalisme. La bourgeoisie ne se laissera pas faire. Il faudra une violence populaire pour imposer les changements. Toutes les luttes sociales visent à préparer cet affrontement considéré comme la reine des batailles populaires.

Nos sociétés développées sont désormais profondément réformistes et rejettent les coups de force, la violence, les révolutions. C’est justement parce que les sociétés sont réformistes et attachées à la démocratie, aux négociations, aux compromis, que les violences sont spectaculaires.

Comment le PS pourrait réagir ? Certainement pas en reprenant la ligne des néo-communistes comme dans le texte d’appel commun à la manif du 1 mai. Dans ce texte signé avec le NPA, le PC, on lit que le pouvoir « criminalise l’action sociale et collective » et instrumentalise les séquestrations de patrons « que soutient une majorité de la population ». Cette orientation est suicidaire. Le PS doit affirmer les principes du socialisme démocratique. La violence réelle ou symbolique est intégrée par la droite au pouvoir : la gauche est capable de colères destructrices mais on ne peut pas lui faire confiance pour gouverner. Partout où cette violence réelle ou symbolique s’est développée, la majorité donne le pouvoir à la droite pour « rétablir l’ordre ». Les élections de juin 1968 ont été un désastre pour le un parti socialiste qui avait soutenu sans critique le mouvement étudiant. La gauche recule en Grèce. Le réformisme démocratique affirme au contraire que le peuple, la majorité, les salariés, sont capables d’accéder aux plus hautes fonctions politiques et qu’ils prouvent cette capacité, y compris dans l’opposition, par sa contribution à une issue pacifique et démocratique de conflits. Le récent mouvement aux Antilles est éloquent. Le mouvement était à la frontière d’une violence incontrôlable et s’il y avait eu destruction des biens et des personnes, on imagine les masses de justifications orales ou imprimées. Le mouvement n’a pas plongé dans l’abîme, en partie grâce à l’action de nos camarades socialistes qu’on n’a guère soutenus dans l’hexagone. La lutte contre la violence passe par un soutien politique quotidien, insistant, des représentants démocratiques, syndicaux et politiques, et en refusant toute légitimité politique aux adeptes des coups de force minoritaires.

Jean-Pierre Viguié récuse la distinction entre un courant du PS qui refuserait les responsabilités gouvernementales par un soutien aux violences sociales. Il est membre du PS, donc réformiste. Mais il ne faut pas amalgamer toutes les violences. La violence de salariés dans une entreprise n’a rien à voir avec le terrorisme basque ou corse. Les cas de violence sociale sont d’abord le résultat de l’arrivée au pouvoir d’une droite dure qui refuse toute négociation. Les salariés ont l’impression de ne pas être entendus et que la seule manière de contester la politique du pouvoir est de recourir à des actions qui seront vues et entendues par leur caractère spectaculaire. Les séquestrations, les blocages, des pécheurs ou des routiers, sont donc illégales, mais pas illégitimes.

La discussion générale a suivi ces lignes générales. Pour les uns, les actions minoritaires peuvent être légitimes. Comment réagir à la violence d’état comment dire on n’est pas d’accord si le pouvoir refuse d’entendre. Il faut donc partir de la violence de la politique sarkozienne pour expliquer et comprendre les violences populaires. S’il n’y a pas de dialogue social, les situations conflictuelles se multiplieront. Pour les autres, le soutien indifférenciée à toutes les formes de contestation n’est pas une préparation à l’alternance. Ce soutien indifférencié sépare le pays qui vote et le pays qui lutte alors que le rôle du PS doit être précisément de réconcilier le pays qui vote et le pays qui lutte.
En France, le parti socialiste est resté silencieux sur l’élection du socialiste Paxi Lopez à la tête de la Communauté autonome du Pays basque. Quand un socialiste l’emporte et accède au pouvoir, l’usage est d’envoyer un message de félicitations. Pas pour Paxi Lopez.

« Je travaillerai tous les jours pour en finir avec le terrorisme de l’ETA. Je veux normaliser le Pays basque. J’appartiens à une des régions prospères et avancées de l’Europe, mais qui vit sous la menace d’une bande d’assassins et où personne n’ose exprimer ses idées à voix haute ».

C’est pour mettre en œuvre cette orientation que Paxi Lopez s’est allié avec la droite pour gouverner. Est-ce une bonne chose pour les habitants du Pays basque ? Ma réponse est oui. C’est une très bonne chose. Je suis membre du Parti socialiste en France et j’adresse à Paxi Lopez, en mon nom personnel, un message de félicitations pour ses prises de position contre le crime politiques organisé, pour la fin des ambigüités à l’égard de l’ETA, pour une lutte conséquente pour la démocratie dans cette région d’Europe.

vendredi 1 mai 2009

la goutte do'r

la goutte d'or

Mercredi 29 avril 2009 enregistrement d’une émission de la chaîne CAP 24 sur la Goutte d’Or. À ma gauche, un conseiller municipal UMP. À ma droite, un rappeur qui habite le quartier. Le conseiller UMP est favorable à la diversité culturelle et sociale. Il salue le travail des associations dont le budget est réduit par le gouvernement qu’il soutient. Je lui demande pourquoi tous les élus UMP qui parlent ou agissent dans la Goutte d’Or ont des discours d’opposition à la majorité qui gouverne. Il me répond pas du tout, qu’il assume. Je lui demande pourquoi il ne va pas défendre la mixité sociale et culturelle dans le 16ème arrondissement. Il me dit que c’est la faute à Bertrand Delanoë s’il n’y a pas de logements sociaux rue de la Pompe et avenue Victor Hugo. Je lui dis que je suis content d’avoir vécu assez longtemps pour entendre ce genre d’insanités. (en fait, j’ai dit « conneries »). Je lui demande de répéter. Il répète que c’est de la faute du maire de Paris qu’il n’y a pas de logements sociaux avenue Mozart. Je lui dis en effet, que la population du 16ème arrondissement, à l’appel de l’UMP manifeste tous les jours pour plus de logements sociaux dans l’arrondissement, mais le maire de Paris refuse de satisfaire leur revendication. Le rappeur dit que la Goutte d’Or s’embourgeoise et que la population pauvre est chassée par les bobos. L’émission sera diffusée par CAP 24 le 11 ou le 12 mai.

PS

Il faut réunifier le ps et se mettre au travail. Enfin. Réunifier? Il y a toujours eu et il y aura toujours des ambitions personnelles, des rivalités, des luttes de tendance. Donc s’il faut réunifier d’abord pour se mettre au travail ensuite, on va attendre longtemps.
Se mettre au travail? Même question: on n’a rien fait jusqu’ici? On n’a pas de pensée? Pas de programme? Ce que nous dit la crise: le capitalisme doit être régulé, dans son fonctionnement national et international, dans la répartition des richesses. Cette régulation n’est pas révolution. Elle est social-démocratie. On ne peut pas compter sur la droite pour appliquer un programme social-démocrate. On ne peut pas imaginer Bush mettant en œuvre le programme d’Obama. Sarkozy, structurellement, culturellement, est incapable d’imaginer qu’on puisse construire des logements sociaux dans l’île de la Jatte. On ne peut pas imaginer non plus Besancenot, Buffet et Mélanchon se battre pour une régulation du système capitaliste. Pour un programme social-démocrate, il faut des sociaux-démocrates.
Ce qui nous manque, ce n’est pas l’unité, ce n’est pas la pensée, ce qui nous manque c’est le choix. Que la candidate socialiste aux présidentielles puisse déclarer que nous sommes à la veille d’une révolution, que nous sommes en 1789, sans que personne ne réagisse au plus haut niveau, et c’est toute notre pensée, tout notre travail qui est détruit par une seule phrase.
Pour éviter ce choix, pour ne pas l’affronter: il suffit de continuer les incantations: les piétinements. Réunifions le parti, ça veut dire que toutes les tendances les plus contradictoires vont gouverner et décider ensemble? Que la campagne des européennes sera menée par les adversaires et les partisans du Traité de Lisbonne? Mettons nous au travail: veut dire qu’il faut éviter d’intervenir à chaud sur l’actualité, les réformes de l’université, les plans d’urgence. Pour éviter de choisir, il faut dire mettons nous au travail. Mettons nous au travail sur la Guadeloupe et la Martinique? Pour éviter de soutenir nos camarades socialistes qui là bas luttent pour la satisfaction des revendications, contre les discours et les pratiques de guerre civile. Et le dire place de la Nation. Pourquoi laisser le champ libre à Besancenot et Laguiller? Si personne n’a le courage d’aller peut-être se faire siffler, je suis volontaire.
La question que je pose avec insistance, à nous tous, à ceux qui ont des responsabilités nationales: comme faire pour que collectivement, nous puissions influencer, faire pression pour qu’enfin le ps choisisse. Pas de réunifier, pas de « se mettre au travail », pas de « recoller les morceaux », mais choisisse sa stratégie.

rien n'est réglé


Après la réunion Chapelle Goutte d’Or du mercredi 4 mars 2009

Rien n’est réglé


Ce que dit la crise c’est que le capitalisme doit être régulé dans son fonctionnement national et mondial. L’état et les institutions mondiales doivent intervenir dans sa régulation et dans la répartition des richesses produites. Cette régulation n’est pas la révolution, elle est social-démocratie. On ne peut pas compter sur la droite pour appliquer un programme social-démocrate. On ne peut pas imaginer Bush mettant en œuvre le programme d’Obama. Sarkozy, structurellement culturellement, est incapable d’envisager un instant qu’on puisse construire des logements sociaux dans l’île de la Jatte. On n’imagine non plus Besancenot, Buffet, Mélanchon, en charge d’une régulation internationale du capitalisme. Pour mettre en œuvre un programme social-démocrate, il faut des sociaux-démocrates.
Le PS n’est pas prêt à prendre ces responsabilités-là. Le PS, ça veut dire ses responsables nationaux et ses membres. Ça veut dire nous. Regardons-nous fonctionner: les discussions se passionnent pour le local et pour la dénonciation. Pour les propositions, pour les prises de responsabilité au niveau de l’état, le silence est à la fois poli et épais. Posez des questions simples. Faut-il se féliciter ou faut-il déplorer que des socialistes dirigent le FMI et l’OMC? Pas de réponse. Faut-il envoyer ou retirer les soldats français de l’Afghanistan? Faut-il souhaiter ou déplorer qu’un nouveau référendum en Irlande permette de mettre en œuvre le traité de Lisbonne? Pas de réponse. Qui ne dit rien n’est pas prêt à gouverner.
Rien n’est réglé au PS. Dans cette assemblée de CGO, qui portait sur les élections européennes, le manifeste électoral était présenté comme une preuve d’unité des socialistes. Mais certains le présentaient comme un soutien à la construction européenne, d’autres comme appuyant la construction d’une Europe sociale. Les anciens non et les anciens oui disaient sans le dire qu’ils avaient eu raison et que le texte leur donnait raison.
On a évité de choisir au nom de l’unité, ce fut la synthèse. La formule pour éviter les choix fut ensuite « mettons-nous au travail. » Aujourd’hui, l’outil d’une synthèse molle est le manifeste européen. Il permet de transposer à l’échelle européenne les querelles nationales. L’ennemi c’est Barroso, le Sarkozy européen. Sont ainsi enfouies au plus profond les idées qui dérangent: Notamment que la construction européenne fut le produit de l’alliance entre une partie de la droite et de la social-démocratie, que la campagne sur le projet de traité vit s’affronter les extrêmes gauches et le réformisme, la droite nationaliste et la droite européenne. On crie, on hurle, on saute sur son siège: il faut une réponse européenne à la crise. Mais pour qu’il y massivement, collectivement, politiquement, une réponse européenne à la crise, il faut des outils à cette échelle. Sans outil, même imparfait, les réponses seront nationales, protectionnistes, catastrophiques, d’abord pour les plus pauvres. Ceux qui réclament une « Europe sociale » sans les moyens politiques de la mettre en œuvre sont des marchands d’illusion. Le contre-plan socialiste de la crise est crédible en France parce qu’il y a un état qui pourra le mettre en œuvre. Qui peut croire aujourd’hui qu’une autorité équivalente existe à l’échelle de l’union? Et ceux qui ont saboté, freiné, empêché la construction d’un tel outil sont contents: la campagne socialiste portera sur une « Europe sociale » et dénoncera Barroso. Fondamentalement, cette orientation signifie qu’on s’agite dans la cour de maternelle avec Besancenot, Buffet et Mélanchon, on ne joue pas dans la cour des grands. Trop difficile. Trop dangereux.
Ce qui nous manque, ce n’est pas l’unité, ce n’est pas la stratégie, ce qui nous manque, c’est le choix. Que Ségolène Royal puisse déclarer que nous sommes à la veille d’une révolution, que nous sommes en 1789, sans que personne ne réagisse au plus haut niveau et c’est toute notre pensée, tout notre travail qui est détruit par une seule phrase. On évite ainsi de soutenir les élus socialistes antillais qui luttent pour la satisfaction des revendications et contre les pratiques et les discours de guerre civile. Le champ est libre pour les anticapitalistes nouveaux et anciens. Soit on les laisse parler sans réponse, soit on pratique la la surenchère, en annonçant la révolution.
Pour éviter le choix, pour ne pas l’affronter, il suffit de poursuivre les piétinements, les incantations, les petits arrangements entre amis. Est-ce « réunifier le parti » que de rassembler les tendances contradictoires et gouverner ensemble? Est-ce « réunifier le parti » que de confier la campagne des européennes à des adversaires et à des partisans du traité de Lisbonne? Un parti réunifié c’est un parti divisé entre une majorité claire qui aspire à gouverner et une minorité qui aspire à rester dans lune opposition confortable. C’est un parti qui intervient à chaud au nom d’une stratégie bien identifiée. Tant que le PS ne choisira pas, il ne gouvernera pas.

libération


Libération, le journal, n'est pas paru samedi 21 mars 2009. Une grève? Je ne sais pas, à Ajaccio, dimanche,la raison.


Aujourd'hui se mène une bataille des idées qui est rendue plus aiguë avec la crise. La droite continue sa politique, surtout la droite française avec le président droit sur ses convictions. La social-démocratie qui tente de réguler le capitalisme, là où elle se trouve en position de responsabilité, au FMI, à l'OMC, dans les institutions européennes, au gouvernement là où trop rarement elle gouverne et en faisant des propositions là où elle est dans l'opposition. L'extrême-gauche croit son heure venue avec la crise. C'est la lutte finale, le chant est revenue dans les manifestations c'est la fin du capitalisme, nous ne sommes rien soyons tout. Aujourd'hui, la bataille contre la phrase révolutionnaire est plus nécessaire que jamais et le PS est incapable de mener cette bataille, de manière résolue, argumentée, obstinée. Il suffit pourtant de lire les textes fondateurs des néo-communistes pour constater qu'ils prennent une place refroidie des archéos. Personne ne leur pose des questions sur les résultats tangibles qu'ils ont obtenus. Ils ont des élus, ils disent que les élus doivent être révocables et doivent faire des compte-rendu de mandat. Mais jamais les élus néo-communistes ne font de compte-rendus de mandats. Leur vote dans les assemblées où ils ont des élus. OU bien ils ont voté avec la gauche, notamment socialiste, ou bien contre mais qu'ont-ils obtenu? Des réformes, de nouvelles protections sociales? Ils feront des compte-rendus de mandat, mais en attendant, leurs élus n'en font pas. Pourquoi? Les amis d'Olivier Besancenot ont un temps dirigé la ville de Liverpool. C'était du temps de Margaret Thatcher. La dirigeante conservatrice voulait imposer des restrictions budgétaires aux villes. Fièrement, la municipalité de gauche trotskiste de Liverpool a refusé de négocier, fièrement, elle a mis la ville en faillite, elle a dû licencier des centaines d'employés municipaux, mettre fin à une politique sociale urgente et a confié les clés de la ville à la droite après une gauche en compote.
Qui dira tout cela? Le PS, empêtré dans ses alliances internes, ne mène pas la bataille. Pour certains, pour des raisons de font, parce que des dirigeants ou des courants partagent les analyses des néo-coms. Pour d'autres, parce qu'ils pensent au second tous des élections de 20012 ou 20017 ou 2022 et que nous aurons besoin des voix des néo-coms. Ainsi, Martine Aubry dit de Besancenot « qu’il pose de bonnes questions, mais ne propose pas de solutions », comme hier la droite disait de Le PEN qu’il posait les bonnes questions.
Si le PS ne mène pas cette bataille, où se mène-t-elle? Il apparaît que la droite favorise la gauche extrême, dans le syndicalisme SUD, dans les moyens d'action les coups de colère qui risquent d'isoler les mouvements sociaux. Dans la sphère politique, libération occupe une place de choix dans la lutte contre la phrase révolutionnaire et pour le reconstruction d'une gauche de gouvernement au moment où les postures révolutionnaires renaissent gaillardement. Je n'ai pas une vision comploteuse de l'histoire et de la politique, mais je sais que dans l'extrême-gauche le rôle de libération est vivement critiqué, depuis sa campagne pour le Oui au référendum, ses relations avec Terra Nova, ses forums annuels qui remplissent une fonction que le PS est incapable de remplir en ce moment. Et la colère de l'extrême-gauche contre Libération est grande, très grande. Prononcer le titre, vous verrez. Et je me dis, que si des militants placés à des postes clés peuvent empêcher le journal de paraître, que ça ferait partie de la bataille et que les néo-coms sont les héritiers d'une grande tradition de censure de la presse d'opinion. Et je me dis que le PS pourrait intervenir pour donner un appui au journal qui est le meilleur porte-parole aujourd'hui de l'orientation socdiale-démocrate. Le PS apporte son soutien au vendeur de l'humanité poursuivi pour colportage au marché dejean, et je suis pour protester contre ces poursuites,mais franchement, ce n'est pas l'intervention de la police au marché dejean qui explique fondamentalement la chute des idées communistes dans notre pays, hein?
Donc, je propose que le PS offre un abonnement de trois mois à libération à tous les nouveaux adhérents,pour marquer sa solidarité avec un journal nécessaire.

J’ai honte d’être content

Depuis un mois, les patrouilles de police régulières et répétées ont apaisé les rues où je vis. À de nombreux moments de la journée, il y a moins de vendeurs de cigarettes et de contrefaçons, moins d’étals de vente à la sauvette aux deux bouts du marché Dejean, et surtout, moins de dealers et d’acheteurs autour du métro Château Rouge. Quand je sors du métro Barbès ou Château Rouge et que les trottoirs sont de vrais trottoirs où l’on peut se déplacer tranquillement, quand je vais acheter Libération au kiosque à journaux et je ne dois pas, pour accéder au vendeur, me faufiler entre Malborough, Subutex et Vuitton, j’ai beau me raisonner, réfléchir, mobiliser tout ce que j’ai appris depuis que je vis dans la Goutte d’Or, rien n’y fait, je sens que je suis content, je regarde le bitume apaisé, la foule clairsemée, la légalité régner, et ma poitrine se gonfle d’un sentiment d’apaisement bienvenu. Ce qui veut dire premièrement que je ne suis pas indifférent à ces scènes de ventes illicites qui dominent mes itinéraires réguliers et qu’elles doivent me peser plus que je ne le pense, puisque leur disparition provoque un plaisir évident.

En même temps, j’ai honte d’être content. Je sais bien ce que ces flux et ces reflux signifient. Les vendeurs à la sauvette, les dealers, les usagers n’ont pas disparu, leur galère non plus, ils ont poussés ailleurs et rien n’est résolu par ces mouvements saisonniers. Je ne suis pas content parce que leurs problèmes sont réglés, parce qu’ils sont sortis de la galère, parce qu’ils ont trouvé un logement, un métier, un endroit où se poser. Je suis simplement content parce que je ne les vois plus. Je partage donc ce que je déteste le plus: le rejet et l’égoïsme de tous ceux qui veulent que le quartier soit « nettoyé » et qu’importe dans quel état se trouve la population à la dérive pourvu qu’elle ne pollue plus le paysage. C’est pourquoi j’ai honte d’être content.
Mais comme je ne suis pas content d’avoir honte, que j’ai juste honte d’être content, je pousse la porte du local d’EGO et je reprends lecture et correction des rapports d’activité.

ECOLES DANS LA GOUTTE D'OR

École et mixité sociale

Dans les réunions des conseils de quartier de la Goutte d'Or, il apparaît comme une évidence que la population scolaire est l’image inversée des présents. Les parents dont les enfants sont le plus en difficulté ne sont pas là.

Le conseil du quartier dit d’abord cela : la mixité sociale fonctionne pour les habitants, elle ne fonctionne pas à l’école. Si les présents habitent ou travaillent dans le quartier, c’est que pour eux, la vie y est possible et parfois même agréable. Les raisons sont multiples : le prix du logement où du loyer permet d’habiter au cœur de Paris dans des logements relativement plus confortables, avec de bons moyens de transport, les cafés, les théâtres, les cinémas, sont à quelques minutes, souvent accessibles à pied. Il est possible d’y commercer légalement et illégalement. Les associations et la police agissent comme des protections efficaces contre les dérives de la misère urbaine et assurent une sécurité acceptable. La mixité sociale existe, les couches moyennes y trouvent leur compte et les plus pauvres savent que la présence de ces couches moyennes est aussi une protection pour eux : la fuite sociale des présents à cette réunion du quartier réduirait la Goutte d'Or à un territoire abandonné où la misère concentrée crée l’enfer des ghettos.

Cette mixité ne se retrouve pas dans les écoles, et plus on monte, moins elle existe. On la trouve dans les maternelles, moins dans les écoles primaires, et pratiquement plus dans le collège. Les nouvelles règles de carte scolaire ont encore accentué la fuite sociale, mais elle ne l’a pas créée. Elle existait déjà largement. Les enseignants les plus motivés, les plus compétents, les plus acharnés à construire un avenir pour les enfants du quartier ne mettent généralement pas leurs enfants dans ces écoles. Les élus mènent une action louable et efficace pour améliorer les établissements, mais ils mettent généralement leurs enfants ailleurs.

Du point de vue de la mixité, le quartier est un succès et les écoles sont un échec. Il faut partir de ce constat pour construire une politique. Deux voies semblent se dégager. La première multiplie les actions qui aident la population scolaire telle qu’elle est actuellement à mieux réussir son cursus. Les activités scolaires, péri et post-scolaires vont dans ce sens. La seconde tente d’introduire une vraie mixité sociale en partant d’une idée simple : pour que les parents des couches moyennes laissent leurs enfants dans les écoles de leur quartier, il faut qu’ils y trouvent autant de motivations que celles qu’ils trouvent à résider dans le quartier. C'est à dire des pôles d’excellence, des filières de niveau qui les aideront à intégrer les meilleurs établissements. Ces deux voies paraissent contradictoires. Plus on introduit des méthodes correspondant à la population scolaire telle qu’elle est, plus l’autre population va aller chercher ailleurs des établissements qui correspondront à leurs intérêts et à leur ambition Dire que le programme scolaire est le même que partout ailleurs n’aide en rien parce que ce qui compte est la réussite et pas le programme.

Dans sa politique sociale, culturelle, commerciale, la gauche a toujours encouragé la mixité. Les taudis ont été détruits et remplacés par des immeubles neufs où les critères d’admission ne sont pas seulement l’urgence. La gauche a toujours refusé la construction d’un lycée dans le quartier par crainte de la ghettoïsation. On peut lui reprocher d’accepter la ghettoïsation des écoles simplement parce qu’elle existe déjà et qu’il est plus difficile de changer ce qui existe que de construire du neuf.

La gauche a l’ambition de construire la paix et la cohésion sociales par la justice, le respect, la solidarité, l’inclusion dans tous les domaines. Quand le quartier, l’école, le travail, dévalorisent l’individu, la reconquête de la dignité perdue se trouve parfois dans le retrait d’une communauté rêvée ou réelle. Le retrait communautaire résulte souvent de l’humiliation d’être à la place que le lieu de naissance, le sexe, l’origine, la couleur de la peau, vous ont assignée. En l’absence de diplômes ou de salaires, on se réfugie dans les valeurs qui vous disent le contraire de votre situation sociale : vous êtes important parce que vous êtes né là où vous êtes nés, vous êtes important parce que vous croyez ce que vous croyez. Ceux qui disposent du capital culturel et matériel qui leur permet d’intervenir dans leur vie et dans celle de la cité auront tendance à se dégager de leur communauté. Pourtant, ils auront aussi tendance à admirer les replis sur la nation, sur la classe ou le quartier. Paradoxalement, « aider » les gens à rester chez eux, entre eux, peut contribuer à l’enfermement. On comprend que les privilégiés soient tentés par cet égoïsme charitable. C’est la garantie que les exclus resteront chez eux et ne viendront pas les concurrencer sur leur terrain.

message de bienvenue

emporté par l'ivresse de la modernité, je me suis laissé convaincre d'ouvrir un blog où je noterai ici ce que je note ailleurs. si vous êtes intéressé, vous pouvez lire ce que je note, si nous n'êtes pas intéressé, je vous recommande de recommencer la lecture et de vous demander pourquoi vous n'êtes pas intéressé.