jeudi 31 mars 2011

ps 29 mars 2011

Après la réunion de la section chapelle Goutte d'Or,

Après les cantonales, nous dissertons gravement sur l'abstention. Nous sommes une trentaine sur quatre cents membres de la section. Le vote sur les différentes étapes du projet socialiste a attiré à peine plus d'un adhérent sur dix. Une abstention de plus de 80%. Mais nous discutons de l'abstention aux cantonales. Gravement. Pourquoi cette abstention massive? Parce que les adhérents savent que ce n'est pas là et que ce n'est pas eux qui décident. Que leur vote ne sert à rien. Ils se déplaceront en masse pour le choix d'un ou d'une candidate aux présidentielles parce qu'ils savent qu'en choisissant le candidat, ils choisiront aussi une orientation. Y-a-t-il là une leçon pour comprendre les abstentions aux élections cantonales?
Choisir une orientation. Nous ne sommes pas au clair. Nous trichons sur notre ancrage social-démocrate. Nous voulons règlementer le capital financier, défendre les services publics, la justice fiscale, répartir les richesses nationales d'une manière plus juste pour les plus démunis. Applaudissements. Le tout dans dans le cadre d'une économie de marché, d'une libre circulation des capitaux et des hommes. Une partie de la gauche (et de la droite extrême) réclament le protectionnisme, la sortie de l'euro, l'étatisation de l'économie. IL doit être bien clair que nous sommes totalement opposés à cette orientation. Applaudissements clairsemés. Le choix de l'orientation se fera en choisissant un candidat. En attendant, la politique se fera loin de nous.
Mais les discours pèsent. Toutes les enquêtes, les opinions, les débats, convergent pour indiquer une société française dépressive, inquiète, manquant d'espoir pour l'avenir et pleine de désespoir pour le présent. Ce pessimisme ambiant est partagé par des gens qui ont un travail régulier, une retraite honorable, qui partent en vacances deux ou trois par an. Nous participons de cette ambiance délétère par une description de la crise et de ses effets qui ne distingue guère des discours extrémistes. La dénonciation est toujours plus applaudie que la dénonciation. Or ce discours est une insulte aux résultats obtenus par les luttes populaires, les syndicats, les associations…Est-ce que oui ou non la société française, son administration, ont été façonnées par un combat incessant pour une meilleure protection sociale, pour une meilleure égalité dans la santé, l'éducation, les loisirs… La droite n'a pas tout détruit. Et même avec la droite au pouvoir, il est possible d'obtenir des résultats. Est-ce que je rêve ou est-ce que je vois une médiathèque, un centre de musique, des logements sociaux se construire dans le quartier? Si nous ne valorisons pas nos succès, nous renforçons le catastrophisme à l'égard de l'action politique en général et le scepticisme à l'égard des perspectives toutes proches.

5 avril

Si j'avais mis une croix gammée sur la mosquée, les caméras et les micros se seraient déplacés. Des drones programmés pour filmer l'insoutenable, le scandaleux. Plus besoin de journalistes, les appareils font ça très bien tout seul. Si j'avais organisé dans ma rue occupée par des musulmans en prière le vendredi une manifestation d'habitants en colère contre les prières dans l'espace public, les enregistreurs d'images et de bruits auraient survolé la scène, sans journalistes, ils n'en ont plus besoin. Ils savent ce qu'il faut filmer. Si j'avais sué la haine, craché la peur, transpiré les préjugés…Faut-il poursuivre? Un petit groupe d'habitants de la rue Polonceau va lire le 5 avril, à la mosquée de la rue qu'ils habitent, une déclaration de paix aux musulmans qui vivent et travaillent en France. C'est un événement? Non, la programmation des appareils estime que ce n'est pas un événement. Qu'on ne se déplace pas pour ça.

Comme habitant du quartier, j'ai envie de rendre spectaculaire une voiture qui ne brûle pas, un consommateur de drogue qui s'est engagé dans un parcours de soins, un encapuchonné qui court après une dame pour lui rendre le sac qu'elle a oublié sur son banc, un musulman qui prie dans la rue, devant ma porte, pour que la France reste un pays laïque.

mercredi 30 mars 2011

mardi 29 mars 2011

laîcité

Ce texte sera lu à la mosquée el Fath, rue Polonceau, dans le 18ème arrondissement, le mardi 5 avril à 14 heures.





Déclaration de paix aux musulmans qui vivent en France

En France des forces politiques utilisent les peurs à l'égard des musulmans qui vivent et travaillent ici pour mobiliser leur électorat. Ces forces stigmatisent des français qui ont travaillé en France, dans les usines et les chantiers, qui sont morts pour la France sur les champs de bataille. L'immense majorité des musulmans qui vivent et travaillent en France acceptent les règles de la république et de la laïcité. L'immense majorité des musulmans ne se distinguent pas des autres français. Certains vont à la mosquée et d'autres pas, certains se marient dans leur religion et d'autres pas. Certains prient dans nos rues et d'autres pas. Ils sont français et l'adjectif français est assez généreux pour accueillir une diversité de trajectoires.

Quand des partis d'opposition sont porteurs de haine et d'exclusion, c'est grave. Quand c'est un parti de gouvernement, c'est dramatique. Dramatique que le parti au pouvoir aujourd'hui invite dans ses réunions un journaliste condamné pour incitation à la haine raciale, qu'il nomme ministre un homme condamné pour injures racistes, qu'il organise un colloque sur la laïcité comme si l'immense majorité des musulmans qui vivent en France n'acceptaient pas les principes fondamentaux de notre République.

Ce qui en jeu aujourd'hui, ce n'est pas l'Islam en France, c'est la capacité de la société française de vivre ensemble, croyant et non croyants. Ce qui menace la laïcité et la République, c'est la mise à l'écart d'une partie de ceux qui composent le peuple de France. Un société paisible et tolérante est une lente construction,. La haine prend comme un feu de paille. C'est dans l'intérêt de tous qu'au nom d'un petit groupe d'habitants de notre quartier, quand d'autres vous déclarent la guerre, nous déclarons la paix aux musulmans qui vivent en France.


Contact: Maurice Goldring Tel 06 30 72 04 35 adresse électronique maurice.goldring@wanadoo.fr

mardi 22 mars 2011

front républicain

Front républicain

Nous vivons dans des sociétés fondées sur les principes de démocratie et d’égalité des citoyens. La vie politique est scandée par des élections dont le résultat est accepté par tous. L’État est dans son principe l’État de tous les citoyens. Les membres de cette société ont des intérêts souvent divergents et les combats sont parfois rudes, mais ils sont menés depuis longtemps dans le cadre de ces principes. Quand des forces politiques ou sociales refusent ces fondamentaux, elles se placent en dehors de la République. Les partis révolutionnaires d’antan dénonçaient la démocratie parlementaire comme un leurre et préparaient l’insurrection. D’autres organisations recouraient à la lutte armée. D’autres encore revendiquaient un État qui ne protègerait qu’une partie de ses citoyens, d’autres étant considérés comme indignes de cette protection pour leur sexe, leur religion, leur origine, leur langue, la couleur de la peau. Le front républicain n’est pas chose nouvelle. Il regroupe tous ceux qui acceptent les principes de base qui permettent à la société de fonctionner sans guerre civile.
Ce front républicain a réuni les forces de la résistance à l’occupation nazie et au pouvoir pétainiste à la sortie de la Seconde guerre mondiale. Il a réuni droite parlementaire et le socialisme démocratique dans le soutien à une alliance atlantique contre la menace du bolchevisme. Il a élu Jacques Chirac contre Le Pen. Il permet aujourd’hui que se rassemblent des forces politiques opposées dans le soutien à une intervention militaire pour empêcher en Lybie le massacre des opposants à Khadafi. Ce Front républicain brouille les cartes car il empêche parfois de lire clairement les étiquettes politiques. Mais il permet de vivre ensemble, de s’affronter et de construire une société apaisée.
Aujourd’hui se placent en dehors de l’arc républicain des forces politiques qui préparent l’insurrection pour respecter des ancêtres momifiés et ceux qui rêvent et réclament un État fondé sur une impossible homogénéisation de la société. Si des partis parlementaires empruntent aux forces non-républicaines les convictions, les craintes, les stigmatisations, ils brisent l’arc républicain et introduisent dans le jeu politique des germes d’affrontements meurtriers. S’ils invitent dans leurs réunions des journalistes condamnés pour incitation à la haine raciale comme d’autres invitent Dieudonné, s’ils utilisent les arguments des partis non-républicains, comment voulez-vous qu’ils choisissent ensuite au moment où il faut choisir entre un adversaire parlementaire démocratique et un représentant des machines à diviser ? Ce faisant, ils abîment le présent et empoisonnent l’avenir. La haine et l’exclusion sont des pollutions durables. De ce point de vue, il apparaît qu’il serait imprudent de confier à Jean-François Copé ou à Nicolas Sarkozy la responsabilité de la sécurité dans nos centrales nucléaires.

jeudi 17 mars 2011

encore une goutte

Je souhaite m’expliquer davantage sur la Goutte d'Or. J’y habite comme beaucoup parce que j’ai trouvé un logement dans un lieu agréable pour un loyer modéré. Un retraité aisé qui peut prendre des vacances quand il veut, n’a pas de difficultés majeures à vivre dans ce quartier. Pour les étudiants et jeunes salariés sans enfants, ça marche encore. Pour une femme c’est un peu moins bien. Un couple avec enfants d’âge scolaire, ça grince.

On peut habiter le quartier en évitant les rues difficiles, les scènes désagréables, la drogue, les commerces illicites, la prostitution. On passe par des rues tranquilles, on regarde ailleurs. Mais les gens qui habitent ici, avant de louer ou d’acheter, sont venus faire un tour. Ils savaient. Si vous ne voulez pas voir la drogue, la prostitution, le commerce illicite, il ne faut pas venir ici. Dites-le à vos amis.

Les commerces à la sauvette rue Poulet, dans la rue, qui vous empêchent de passer, les crackeurs qui se piquent ou qui inhalent sous le porche d’un immeuble ou derrière un voiture, qui se mettent à quatre pattes pour rechercher un caillou, les vendeurs de cigarettes de contrebande qui vous empêchent de prendre le métro Barbès, les vendeurs du métro Château Rouge qui encombrent le couloir d’accès au quai, tout cet ensemble permet de dire effectivement que sont tolérées ici des pratiques qui seraient impensables dans d’autres quartiers. C’est même pour ça que les prix des logements sont plus faibles. Au début on pense au loyer. Puis avec le temps, on souhaiterait un quartier comme un autre et on oublie le prix du mètre carré. C’est normal, c’est un signe d’intégration.

Les descendants d’immigration lointaine (que je préfère à l’expression « français de souche » sont à juste titre irrités, certains partent. D’autres arrivent. Pour rester, il faut faire de la politique. Il faut essayer de comprendre. C’est dur, c’est fatigant, c’est passionnant. Vivre à la Goutte d'Or c’est vivre aux premières lignes de toutes les tensions de notre monde. La drogue, l’islam, la misère, les migrations… Si on ne cherche pas du sens à tout ça, on peut s’énerver. S’intéresser à l’histoire du quartier, ce n’est pas accepter l’inacceptable d’aujourd’hui, c’est se rendre compte que hôtels de passe où des clients par centaines se battaient pour entrer, ce n’est pas si loin. Les patrouilles de CRS et de harkis en armes qui patrouillaient, c’était avant-hier. Les taudis détruits et remplacés par des immeubles neufs, vous en trouverez les photos à la bibliothèque de la Goutte d'Or.

Un seul exemple : La drogue. Vous voyez maintenant dans le quartier ou dans les lieux d’accueil des usagers dont la majorité ont quarante, cinquante, soixante ans. Pourquoi ? parce qu’une politique de réduction des risques,(distribution de seringues…, etc). les a maintenus en vie. Avant ils mouraient jeunes, il y en avait moins. C’est bien ou c’est mal ? En Russie, on considère qu’un malade atteint du Sida l’a bien cherché et on le laisse crever. Ça ne dit rien de bon pour la société russe dans son ensemble. À Amsterdam, on ne voit pas les drogués dans la rue, ils consomment dans un environnement propre, à l’intérieur de salles qui leur sont réservées.

Tout est en place pour le pire et le pire ne se produit pas. La police se promène dans nos rues sans recevoir de parpaings sur la tête. Les commerces s’ouvrent et se ferment. Il y a une mosquée, une synagogue et une église. Les gens se parlent et s’ignorent. Des délégations viennent visiter la Goutte d'Or pour essayer de comprendre pourquoi les voitures n’y brûlent pas et qu’il n’y a pas d’émeutes. Aucune raison de fanfaronner. Mais je considère parfois que l’avenir se construit plus dans notre quartier que dans les ghettos de Neuilly.

partenaire

Madame B est conseillère municipale, chargée de mission. Parfois je l'accompagne dans ses obligations officielles. On me demande qui je suis. Je réponds selon les cas ou les situations:

Je suis le chauffeur de Madame.
ou bien
je suis le jardinier de Madame.
ou bien
je Charles Bruni.

mercredi 16 mars 2011

genre

Une réunion d'un comité électoral quelque part en France. Une majorité d'hommes. Une majorité des responsables sont des hommes. Une majorité des intervenants sont des hommes. Une majorité des militants qui préparent les plats et les distribuent sont des femmes. A mesure que la discussion se poursuit, les femmes se retirent, se rassemblent dans la cuisine et parlent pôlitique ensemble. Qui doit se poser des questions?

vendredi 11 mars 2011

état-civil

Etat civil série d'impositions et de contraintes. Enfant, fils de. Puis en grandissant, célibataire. Puis marié, même si on est séparé, on reste marié. Si un conjoint meurt, on devient veuf, même si on n'est pas triste. Si on se sépare officiellement, le terme est divorcé, et on reste divorcé jusqu'à ce qu'on se remarie. Même si le conjoint dont on s'est séparé meurt, on reste divorcé, alors que normalement, on devrait être veuf du divorce. Fatigué par ces formulaires où l'on pose la question de l'état civil, rayez la mention inutile, désormais, je réponds état-civil: orphelin.

état-civil

Etat civil série d'impositions et de contraintes. Enfant, fils de. Puis en grandissant, célibataire. Puis marié, même si on est séparé, on reste marié. Si un conjoint meurt, on devient veuf, même si on n'est pas triste. Si on se sépare officiellement, le terme est divorcé, et on reste divorcé jusqu'à ce qu'on se remarie. Même si le conjoint dont on s'est séparé meurt, on reste divorcé, alors que normalement, on devrait être veuf du divorce. Fatigué par ces formulaires où l'on pose la question de l'état civil, rayez la mention inutile, désormais, je réponds état-civil: orphelin.

jeudi 10 mars 2011

parler au peuple

Libération du jeudi 10 mars somme la gauche de se mettre au travail et enfin de parler au peuple. Parler aux ouvriers. Parler aux plus pauvres qui accordent, dans un sondage, leur confiance majoritairement au Front National. Il faut que la gauche regagne la confiance des couches populaires.
En réponse à cette exhortation, la gauche de la gauche, au PS ou à l'extérieur, dit que pour parler au peuple, il faut être à plus à gauche. La preuve qu'ils ont raison, c'est qu'ils recueillent entre trois et cinq pour cent en étant terriblement à gauche, en dénonçant le système, en faisant payer les riches et en annonçant la fin du pouvoir des capitalistes. Quand à Libération, est-ce que Libération, qui est un excellent journal et qui nous demande de parler au peuple parle au peuple?
La difficulté pour le PS n'est pas de parler au peuple, c'est d'abord de parler à tous d'un même avenir. Quel que soit le sujet, sécurité, immigration, éducation, on peut être assuré qu'une voix autorisé sera suivie par une autre voix non moins autorisée qui dira le contraire ou autre chose. En ce moment, Marine le Pen est la seule à dire la même chose tout le temps sans être contredite dans son propre camp. Dans le désarroi général, le Front national offre des certitudes: haine dans la journée et bal musette le soir. Elle l'emporte sur la droite classique parce que la droite n'est pas unie pour exploiter cette peur. Une partie refuse d'endosser l'uniforme de garde-chiourmes.
Est-ce que la population de la Goutte d'Or est "le peuple"? Parce que si c'est le peuple, alors la gauche réformiste a appris à lui parler, puisque les extrêmes, gauche et droite, sont réduits à la portion congrue, et qu'elle recueille au second tous des élections environ 80% des voix.
Parler au peuple, c'est parler à tous. Dire qu’il est de l’intérêt de tous, donc aussi des moins démunis, de maintenir à flot la partie de la population qui se noie. Et qu’il est de l’intérêt des plus démunis, notamment, mais pas seulement, de vivre dans des sociétés et dans des quartiers où une classe moyenne éduquée, salariée, entreprenante, accepte de partager l’espace. L’égoïsme du repli c’est la guerre civile. La recherche constante de compromis sociaux, culturels, c’est la politique au sens le plus noble. Qu’est-ce qui est le plus facile ? Parler au peuple, c'est dire à tous que la mixité sociale fait partie de l'intérêt général. Les urgences c'est aujourd'hui, la politique construit la société de demain. Céder aux urgences, c'est refuser les établissements culturels, les bibliothèques, les centres Barbara, les théâtres, au nom des urgences. La gauche réformiste les a construit dans la Goutte d'Or pour une raison toute simple: le peuple mérite des établissements culturels de qualité. Elle construit des logements sociaux et elle accorde une partie de ces logements à des salariés intégrés. Parce que là où l’on laisse s’entasser la misère dans des ghettos par la fuite des moins pauvres et par l’entassement des difficultés se construit un avenir de murailles et de gardes armés, de codes et de vidéos surveillance, de protection contre tout ce qui n’est pas le même. Telle est la bataille qui se mène tous les jours dans la Goutte d'Or. La gauche, les associations, la population, s'arcboutent pour empêcher les dérives vers un ghetto. Avec des succès et des échecs. Et ça marche comme roule un cycliste. L’équilibre ne s’obtient qu’à grands coups sur le pédalier.

Bouches du Rhône

Les Bouches du Rhône, les frères Guérini…Nous sommes membres du même parti, nous sommes comptables. Nous savions, nous savons. Nous nous taisons. Puis de temps en temps, la justice nous rattrape et les "affaires" viennent à jour. Personne n'est effaré, puisque tout le monde était plus ou moins au courant.
Clientélisme. Tu me rends service, je voterai pour toi. Tu votes pour moi, je te rendrai service. Nous sommes à l'abri? Non. Nous comptons sur l'honnêteté, l'immense rectitude des militants que nous connaissons et pour qui nous votons. Mais le système n'est pas loin d'être le même. Regardons les réunions, le nombre de camarades qui sont des élus, ou travaillent pour des élus, ils forment le noyau solide des assemblées quand la marée se retire et que nous sommes un peu seuls.
En réfléchissant, je suis gêné que le secrétaire de la section soit en même temps le premier maire-adjoint du 18ème. Il y a confusion des genres. La solution est toute simple. Puisque nous étions à la recherche d'un ordre du jour pour la prochaine AG…

vendredi 4 mars 2011

peur de tout

Il faut avoir peur. La peur est ce qui évite le danger. Des malades ont pris des médicaments dont ils n’avaient pas peur et ils en sont morts. Il faut avoir peur en traversant la Place de la Concorde à pied ou à bicyclette. Il faut avoir peur quand on rencontre une personne car cette première rencontre contient en germe des disputes sans fin. Il faut avoir peur des proches car la plupart des crimes et des agressions proviennent de familiers. Il faut aussi avoir peur du monde et transformer les peurs parcellaires en peur politique. Le monde est menaçant et qui n’en a pas peur est inconscient.

Si vous n’avez pas peur, regardez un planisphère. Un milliard trois cent mille Chinois sont en train de fabriquer des voitures électriques à des prix qui écraseront tous les fabricants d’automobiles en Europe. Les autres pays émergents, Brésil, Inde, Indonésie, suivent avec des ordinateurs, des téléphones, des machines à laver. Les États-Unis protègent leurs industries nationales alors que les pays européens peinent à s’entendre. Les nouveaux arrivants veulent prendre les avantages de l’Union européenne sans en payer le prix politique. Les bouleversements dans le monde arabe vont envoyer par millions des migrants dont la religion est en contradiction avec nos règles de vie. Les musulmans qui prient dans la rue doivent nous faire peur, car ils sont l’avant-garde d’une déferlante qui va nous submerger. Chaque fois qu’une charcuterie se transforme en boucherie hallal, les chefs des envahisseurs plantent un petit drapeau sur la carte.

Il faut avoir peur car notre pays ressemble de plus en plus au petit village gaulois entouré d’un territoire conquis par les Romains. La peur est la seule potion magique qui nous permet de résister. Marine le Pen et Mélenchon veulent interdire les prières dans la rue et le seul moyen d’y arriver est de boire chaque matin une rasade de peur. Sauf Marine le Pen, qui est tombée dans la marmite du druide quand elle était petite. Tous les autres doivent boire leur ration de peur chaque matin, fréquenter des colloques sur l’identité nationale menacée et des réunions sur l’héritage de la chrétienté rongé par le communautarisme.