samedi 16 juin 2012

après la bataille


Après la bataille



            L'un des arguments utilisés par le Front national dans sa campagne est son éloignement du pouvoir politique. Puisqu'il n'a jamais gouverné, il a le mérite de la nouveauté. Cet argument ne tient pas. Le Front national a déjà gouverné, il gouverne encore et chaque fois, son pouvoir est synonyme de catastrophe économique, politique et sociale. 

            J'appelle "gouverner" l'arrivée au pouvoir d'une formation extrémiste qui ne retient du peuple qu'une partie de ses composantes et désigne ceux qui ne sont pas inclus dans la définition comme des adversaires permanents inaptes à partager la souveraineté populaire. Ces extrémistes-là ont gouverné l'Europe pendant les années noires et ils désignaient les étrangers, les non-aryens, comme la source de toutes les difficultés. D'autres extrémistes ont gouverné de nombreux pays en Europe et désignaient les "cosmopolites" comme des agents de l'étranger. Plus près de nous, ils ont gouverné quelques villes, comme Liverpool ou des pays, comme l'Irlande du Nord. Ils gouvernent de nombreux pays en Afrique et au Moyen-Orient. Chaque fois, les résultats ont été les mêmes: isolement international, honte nationale, faillite économique, conflits permanents à l'extérieur, par nature considéré comme hostile, et à l'intérieur, car les différences et les désaccords conduisaient régulièrement à la guerre civile ouverte ou larvée. 

            Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard. Ils sont inclus dans le logiciel frontiste. Si toutes les difficultés, tous les dysfonctionnements, sont attribués aux étrangers, la réflexion s'arrête, les problèmes restent en suspens, la critique est impossible, les pièges se referment. Il n'y a plus de retards, il n'y a plus que des sabotages. Il n'y plus de débat, il ne reste plus que des procès. La société se fige. Les talents s'exilent, les responsabilités sont occupées par des échines souples. 

            Rien de nouveau dans tout cela. C'est ancien. Très ancien. Associer état et ethnie pour arriver au pouvoir ou s'y maintenir est le plus vieux métier du monde. 



mercredi 13 juin 2012

stupidité


Qu'on prenne l'affaire par tous les bouts, elle est une stupidité. Stupidité d'en bas, on en rigole autour de la machine à café. Stupidité d'en haut font les titres des journaux. Stupidité professionnelle. On ne peut pas à la fois revendiquer un statut autonome de journaliste et faire ce qu'aucun journaliste notoire ne se permet: intervenir directement dans un débat politique précis. Stupidité du comportement. On évitera des prises de position publiques dans une querelle où est impliquée un ou une ex-partenaire. Stupidité politique: Valérie Trierweiler gâche ce qui était un beau début de quinquennat.

Il est des points sur lesquels un militant peut ou doit intervenir. D'autres où il se sent désarmé. Devant une stupidité par exemple. Mais si la stupidité est serve, esclave de compulsion, le commentaire est libre.

vendredi 8 juin 2012

conviction et responsabilité


            Max Weber distinguait l’éthique de la conviction et l’éthique de la responsabilité. L’éthique de la conviction donne priorité aux intentions sur les résultats, défend des principes sans se soucier des conséquences. L’éthique de la responsabilité donne la priorité aux résultats. La social-démocratie s’inscrit dans l’éthique de la responsabilité. Mais on ne peut s’arrêter là. 

            Sans responsabilité, il n’y a pas de résultats, mais sans projet, il n’y a pas d’engagement. Depuis le 6 mai 2012 se met en place une politique qu’il ne faut pas laisser aux historiens et aux théoriciens du mouvement social le soin de globaliser. Nous n’allons pas additionner les mesures prises par les différents ministères en pensant qu’un tableau va sortir de cette addition, comme ces jeux pour enfant où la forme d’un animal ou d’un château apparaissait en reliant les chiffres d’un trait de crayon. Les militants socialistes, les citoyens dans leur ensemble, ont le droit et le devoir d’inscrire leur action dans une idée de l’avenir.  

mardi 5 juin 2012

traduction

si vis pacem para bellum

si tu veux te pacser, prends un bel homme.