mardi 25 mars 2014

gueule de bois

Lendemain de défaite et gueule de bois. Quand Sarkozy était au pouvoir, les succès municipaux, régionaux, élections partielles, préparaient le succès aux présidentielles et nous tournaient la tête. Aujourd’hui, nous sommes au pouvoir et les mêmes élections nous plongent dans l’eau glacée.

Oublions un instant le temps des explications pressées. Nous sommes dans le quartier, dans la ville et dans le monde. Impossible de ne pas vivre ici, impossible d’oublier le monde.  Nous vivons dans des pays qui ont dû leur prospérité pour une large part à l’exploitation coloniale ou impérialiste. Ces peuples se sont libérés, sont maintenant des puissances émergentes, notamment la Chine, l’Inde, le Brésil, nous concurrencent dans tous les domaines. Nous ne retrouverons jamais les facilités que nous donnait une position dominante. C’est fini, c’est terminé. Nous sommes désormais confrontés à des concurrences durables et sans doute de plus en plus contraignantes.

La crise que nous traversons n’est pas conjoncturelle. Elle est durable. Comment faire de la politique dans cet environnement ? Les réactions sont familières. Devant les « menaces » extérieures, le repli nationaliste. Il se manifeste dans toute l’Europe sous des formes diverses. Le repli libéral : affronter la concurrence en renforçant la collecte des capitaux aux dépens du grand nombre. Nous (socialistes, réformistes, sociaux-démocrates, réformateurs, écolos, etc.) souhaitons une troisième voie. Maintenir l’économie contre vents et marées, maintenir un système de répartition et de protection sociale le plus juste possible.

Cette troisième voie est la plus difficile. Elle ne satisfait pas les replis égoïstes, elle mécontente les revendications pressées. Parce qu’elle est difficile, elle nécessite des discours de la méthode incessants.





vendredi 21 mars 2014

ils ont oublié parce qu'ils n'ont jamais appris


Ils ont oublié parce qu'ils n'ont jamais appris



    Les sorties de conflits ou de dictature s’accompagnent généralement d’un immense bouillonnement historique. Ce ne fut pas le cas dans la Russie héritière de l’Union soviétique et nous en voyons sous les yeux le résultat. Une bonne partie du personnel dirigeant, dont le président lui-même, a appris à gouverner au sein de la police politique stalinienne, le KGB. On imagine mal, on n’imagine pas du tout, que le personnel politique de l’Allemagne puisse être issu de la Gestapo ou de la Stasi. Dans la Russie c’est possible. Les manifestants pro-Poutine protègent les statues de Staline et de Lénine.


     Quand le travail sur le passé est esquivé, la mémoire, l’une des composantes de la citoyenneté, s’efface. Les conséquences sont toujours dramatiques.

jeudi 20 mars 2014

ZSP 16 mars 14

Zone de sécurité prioritaire

Semaine du 16 au 23 mars. Le paysage n’a pas changé. Les vendeurs à la sauvette sont toujours là. Soyons juste. Le samedi matin, jour de marché, des agents de sécurité avaient libéré l’accès au métro côté marché.

Un groupe de policiers entoure deux jeunes gens. Ils sont harnachés, flashball et tout le tintouin. L’inutile chasse aux consommateurs ne cesse pas.

Un car de CRS est garé sur le trottoir métro Château Rouge. Je m’approche. Bonjour Monsieur. Quand même, vous ne donnez pas le bon exemple en vous garant sur le trottoir. Leur chef me prend à part. « Je n’ai pas le droit de vous le dire, mais dans ce fourgon, il y a des armes, il doit être constamment surveillé. Et puis, il ajoute : on en a marre, vraiment marre, que les gens viennent nous trouver uniquement pour râler. Si nous ne voulez pas de nous, on vous laissera dans votre merde et vous verrez ce qui se passera.

Dimanche 16 mars, le métro est gratuit.  L’accès au métro est aisé, fluide. En attendant la construction d’une deuxième sortie, ne pourrait-on pas, quand l’embouteillage sur les marches de la station est dangereux, neutraliser les guichets d’accès pour que tout le monde puisse passer ? Comme mesure d’urgence.


jusqu'au bout

         Elle est nonagénaire. Elle vit en résidence, parle difficilement. Quand sa famille va la voir, elle sourit, ses yeux brillent, mais elle ne bouge pas, les paroles sortent hachées. Parfois, elle en a marre, elle est fatiguée, épuisée.

         Au cours de ses rencontres avec la psychologue de la résidence,  elle raconte sa vie passée et présente. De ses rencontres est né un Journal de la vieillesse bouleversant de lucidité, de tendresse. Des pages saisissantes. Sa vie passée et surtout sa vie présente. Elle rend hommage à sa famille, qui vient quand elle peut, mais ils ont leur vie, leur travail, leurs relations, ils ne peuvent pas être tout le temps là, elle ne leur en veut  pas, surtout ne pas les culpabiliser.

         Finalement, dit-elle, elle passe tout son temps avec le personnel de la résidence, les soignantes, les infirmières, les animatrices, les kinés. Ce sont eux dit-elle, qui deviennent peu à peu sa vraie famille. Elle leur rend hommage : leur travail est dévalorisé, alors qu’il  demande dévouement, intelligence, compétence, générosité.

         Elle demande que les pages de son journal qui sont consacrées au personnel soient affichées dans le salon. L’ensemble est imprimé, agrafé, et donné aux proches. Les conversations continuent avec la psy.

         Cette personne épuisée, en fin de course, donne parfois l’impression d’avoir déjà coupé les fils la reliant au monde. D’être déjà partie ailleurs. Et voici qu’elle a dicté des pages d’une grande intelligente. En les lisant, les visiteurs la considèrent autrement. Ils voient une tête où bouillonne les idées, les images, les raisonnements. Le regard devient différent. Le visiteur a lu et lui a dit cela. La vieille dame le regarde et lui dit « je bois du petit lait ».

         Le travail éducatif, le travail social, doivent d’abord aider  à percevoir chez ceux qui vivent les situations les plus dures une lumière qui ne cesse de briller.   



mercredi 19 mars 2014

l'ennemi extérieur

La vie d’un immeuble en copropriété est dominée par les plaintes à l’égard du syndic professionnel qui prend beaucoup d’argent et ne fait pas grand-chose. Plaintes générales. La tentation est donc grande de prendre en main la gestion de l’immeuble, choisir un des copropriétaires comme syndic qui fera le travail plus efficacement à un coût réduit.

Mais attention. Tant que l’immeuble est géré par un professionnel, les copropriétaires sont unis dans une colère unanime contre son inefficacité et sa cupidité. Si ce paratonnerre disparaît, les conflits deviennent internes et parfois désagréables. La communauté se disloque.

Conclusion : pour tenir une communauté unie, pour assurer la cohésion d’un corps social, il faut un ennemi extérieur clairement identifié. Depuis la chute du mur et l’effondrement de l’Union soviétique, l’ennemi extérieur a disparu. Certains tentent d’en désigner d’autres : l’islam, la Chine, mais on voit bien que ça ne marche pas. D’où un chaos de la vie politique.

Ce n’est pas un ennemi extérieur qu’il nous faut réinventer : c’est la politique qui doit être reconstruite.


         

dimanche 16 mars 2014

Le trou de la sécu

Le      Le trou de la sécurité sociale se creuse chaque jour davantage et sur ce point personne n’a le cœur à rire. La situation est dramatique, ce n’est rien de le dire. Tout le monde en a conscience et si vous voulez tuer l’ambiance d’un repas de fête ou d’une soirée anniversaire, mentionnez à la cantonade l’avenir des retraites ou la chute brutale des qualités des soins dans les vallées des Cévennes.  J’ai essayé de plaisanter sur le sujet, mais c’est impossible, de même que personne ne risque de se moquer des métastases de l’oncle Léonard qui n’a plus que quelques mois à vivre. Certains choses sont taboues, hors d’atteinte des moqueries et de la dérision. 

                 Du trou de la sécu, on ne peut même pas en discuter sérieusement alors que tout le monde connaît les raisons du déficit et pire encore, connaît les solutions pour le résorber. Mais personne ne veut en entendre parler.  Le trou de la sécu est creusé pour l’essentiel par les six premiers mois de la vie et les six derniers. Il suffirait de supprimer une année de vie par personne, ce n’est quand même pas la mer à boire, pour rétablir l’équilibre du budget santé et peut-être même des régimes de retraite, y compris celui des intermittents du spectacle. Or c’est exactement le contraire qui se passe. Les privilèges des plus dépensiers sont immenses. Dans les transports publics ou devant les guichets, il suffit d’être très âgés ou très jeunes pour gagner quelques places ou obtenir le droit de vous asseoir alors que vous êtes déjà dans une poussette ou un fauteuil roulant. Tous les hôpitaux, toutes les cliniques, tout le personnel hospitalier et libéral, sont mobilisés pour les premiers et les derniers mois. Comme si l’intervalle de temps entre ces deux périodes de la vie n’avait aucune importance. On consacrera beaucoup plus d’argent pour soigner la diarrhée verte d’un nourrisson que pour soulager la bronchite chronique de la vedette des Misérables III dont dépend le succès du film. Chacun connaît le résultat,  dramatique. Les salles d’attente et les lits d’hôpitaux sont encombrés de nouveau-nés que des parents de mauvaise foi amènent pour un oui ou un non alors qu’ils ne savent pas encore parler. Tandis que l’acteur qui va jouer Jean Valjean dans les Misérables III patiente dans un couloir venteux en essayant d’expliquer que chaque heure perdue coûte des millions d’euros à la production et risque de mettre des centaines de salariés au chômage. Voilà où nous en sommes et personne n’a le droit de protester. Bien pire, plus le bébé naît tôt, plus le vieillard meurt tard, et plus on s’en occupe. Un prématuré déraisonnable qui arrive au monde trois ou quatre mois avant terme sera bien mieux pris en charge par la collectivité que le bébé qui attend paisiblement, à l’abri du besoin, les neuf mois réglementaires. On encouragerait les mômes à la naissance avant terme qu’on ne s’y prendrait pas autrement. A l’autre bout de la chaîne, ce n’est guère mieux. Il est vrai qu’il est plus facile de déterminer les six premiers mois de la vie que les six derniers. Mais le gaspillage n’en est que plus flagrant. Il arrive souvent qu’on dépense l’argent normalement réservé aux six derniers mois pour des périodes qui peuvent aller jusqu’à cinq à dix ans. Est-il si difficile de dire aux patients ainsi privilégiés qu’ils ont dépensé leur crédit de fin de vie et qu’ils peuvent continuer de vivre s’ils le souhaitent, mais pas aux dépens des fonds publics ? Il ne s’agit pas d’euthanasie. Mais à partir du début plus six mois, de la fin moins six mois, les soins deviennent payants. Personne n’a ce courage et évidemment, le trou se creuse.


                        Au début de la vie, on considère comme une catastrophe la perte d’un nouveau-né. En fin de vie, on encourage les anciens à vivre le plus vieux possible. On réserve des cabines de luxe aux prématurés. On accorde des récompenses, des médailles, des légions d’honneur, des gâteaux d’anniversaire, à ceux qui vivent plus longtemps que d’autres. Être centenaire est plus glorieux que d’obtenir le prix Nobel. On valorise les soins palliatifs, on criminalise l’euthanasie. Les maisons de retraite ne suivent plus et croulent sous les demandes. Voilà ce qu’il se passe quand on respecte le début et la fin plus que le milieu. 

à quoi bon?

       On se demande « à quoi bon ? » devant l’inconnu, l’inutile, l’aléatoire. Par exemple, dans le train, j’ai trouvé une place, je m’installe, je voyage léger, c’est pour moi une question philosophique. J’ai posé ma valise à roulettes dans le porte-bagage et j’ouvre le journal. Devant moi, un monsieur qui a à peu près mon âge, mais dont la philosophie est de voyager lourd tente en soufflant de hisser une énorme valise  pleine d’objets inutiles, de cadeaux à remplir les greniers et les braderies de la Croix Rouge, de coupures de journaux et il essaye, ce monsieur, une fois, deux fois, de lever sa valise XXL au niveau du porte-bagage pour qu’il puisse ensuite la pousser et la ranger mais la valise s’arrête au dessous du niveau requis et elle retombe et moi, au début, je fais semblant de lire mon journal comme si je ne voyais rien alors que je l’entends, le monsieur qui n’est pas plus vieux que moi et donc je ne vois pas la raison pour laquelle je devrais me lever et l’aider à hisser sa valise d’autant plus que le train est bondé de jeunes sportifs musclés égoïstes boostés à l’EPO qui font semblant de ne rien voir et à un moment je craque, je me lève, je pousse d’une main la valise et cette poussée qui s’ajoute à la poussée des deux mains du voyageur abondant hisse la valise au niveau du porte-bagage et le voyageur coince sa valise au bon endroit, il me dit merci et je devrais lui répondre pour ce que vous transportez, des conneries inutiles, je ne vois pourquoi vous ne laissez pas votre conteneur dans le sas à bagage où il suffit de déposer sa valise sans emmerder personne et surtout pas moi et si vous avez peur qu’on vous la pique, votre valise, vous avez tort, parce qu’étant donné ce que vous transportez, celui qui vous la piquera, cette valise pleine de rien, sera un bienfaiteur de l’humanité. Là, voyez-vous, quand je me lève dans ces conditions  pour aider un connard à ranger sa malle, oui, je pose la question « à quoi bon ? ».


    Alors que dans la même situation, la même valise pleine de rien, lourde de souvenirs de La Réunion, gonflée de babioles inutiles et laides, achetées dans les allées bondées des souks et des supermarchés d’Amérique latine, le même poids, les mêmes tentatives infructueuses de la hisser au niveau du porte-bagage et pourquoi ne pas la déposer simplement dans le sas où il suffit de la lâcher, donc tout pareil, la seule différence c’est que les chaussures épaisses ont été remplacées par des escarpins à talons, que les pantalons sont devenus une jupe qui caresse les genoux, que la taille soulève une poitrine décolletée, et cette seule différence me fait lever et pousser la valise sans qu’à aucun moment je me pose question « à quoi bon ?.

mardi 11 mars 2014

insécurité

Insécurité


Des personnages du roman de Sam Millar, The dark place  discutent sur Belfast : c’est devenu un endroit dangereux. Un plus âgé : vous voulez dire plus dangereux qu’à l’époque où les loyalistes, les républicains, la police nord-irlandaise et l’armée britannique se canardaient à tous les coins de rue ?

Paradoxalement, oui. A Belfast pendant les « troubles », je me promenais sans problème dans les rues de ville à n’importe quelle heure de la nuit. Je n’étais pas une cible légitime.


samedi 8 mars 2014

complot

La douleur pèse sur la jambe et empêche de danser. La douleur cherche des contrastes, des contraires, sous forme de cachets de plus en plus denses qui empêchent de penser. Qui empêchent de vivre. Des cachets qui endorment. Qui étourdissent. Qui empêchent de réfléchir. Qui assourdissent. L’alcool est un antidouleur beaucoup plus efficace : il aiguise la réflexion et endort la douleur au lieu d’endormir l’endolori. Alors que le monde attend mes solutions, mes réponses à tous ses problèmes, voici qu’un cachet payé sans doute par la CIA, le KGB et la DGST me livre à l’engourdissement des sens et de la réflexion.

  

    


mardi 4 mars 2014

séparation

On leur posait la question : quelle est la capitale de votre pays ? Les uns répondaient « Londres », les autres « Dublin ». Pendant la Première et la Seconde guerre mondiale, les uns se battaient aux côtés des Alliés, les autres prenaient officiellement position pour la neutralité. Les uns liaient la religion protestante à l’Etat, les autres souhaitaient un État catholique. Quand les uns meurent pour une autre patrie que les autres, la cohabitation est impossible, la société ne peut pas se construire, quel que soit l’État, les uns lui seront citoyens, les autres refuseront l’allégeance. Le suffrage universel ne résout rien. Quand on lui demande de faire partager des valeurs aussi fondamentales que l’appartenance nationale, le drapeau sous lequel on veut mourir, la religion identitaire, il apparaît en fin de course comme la dictature d’une majorité sur une minorité et le conflit ne cessera pas entre ces deux entités.


Quand la construction d’un État unique est impossible, il faut renoncer et partager. C’est ainsi que l’Irlande est partagée entre une Irlande majoritairement catholique et une Irlande du Nord majoritairement protestante. Cette séparation n’est satisfaisante pour personne. Les unionistes voulaient le maintien de l’Irlande toute entière dans le Royaume-Uni, les républicains voulaient l’indépendance de l’île toute entière. La partition s’est installée. Elle n’était pas satisfaisante, elle a évité une sanglante guerre civile. 

lundi 3 mars 2014

en mon nom

Libération 28 février 2014. « Le pseudo âge d’or des débuts de la chine communiste démonté ». Recension de Frank Dikötter, The tragédie of Liberation, a history of the chinese revolution 1945 – 57. Bloombury, 2013



Par Philippe Grangereau, correspondant à Pékin. Il y a longtemps que les historiens ont réduit en poussière les mythes triomphants du Grand bond en avant (1958-60) et de la révolution culturelle (1966-1976). Le premier épisode d’une barbarie sans nom : mort d’environ 45 millions de Chinois, de faim. Le second : la Révolution culturelle : dix ans de destructions du patrimoine, de terreur politique et d’abêtissement de la population.  Restait que le régime présentait comme un âge d’or les premières années du communisme. Avec le livre de Dikötter, ce mythe s’effondre. Les premières années : terreur calculée, usage systématique de la violence. La révolution n’est pas due à un soulèvement populaire, mais à une conquête militaire. Le siège de Changchun : mort de 160 000 civils affamés. Les nouveaux maitres  se rendent compte que la classe des propriétaires fonciers n’existe pas. A l’époque, la moitié des paysans possèdent leur terre. Le pacte entre le Parti et les pauvres doit être scellé dans le sang.  Mao fixe des quotas d’exécution. Environ 1,5  ou 2 millions de « propriétaires terriens » ou de « contre-révolutionnaires » sont tués. Brûlés vifs, ébouillantés à l’huile. La réforme agraire, dit Mao, est une guerre.

En mon nom.





terreurs

L’horreur de l’horreur



Deux livres. Arkadi et Gueorgui Vaïner, L’évangile du bourreau, folio policier, 1990 publication en Russie. Traduction en 2000 chez Gallimard. Pavel Khvatkine, cadre des sections spéciales du KGB. Livre de « confession » terrifiant, comme si Eichmann écrivait ses mémoires à la première personne, sans aucune retenue.

Une conversation imaginaire avec un descendant de ses victimes : Mangouste ; sur Hitler et Staline : « Hitler a joué ma famille avec lui, comme au rugby. Le score final est de 18-13, en faveur du Führer. … Les nazis ont tué dix-huit membres de ma famille, vos collègues et vous treize ».

Vous osez nous comparer, nous les libérateurs de l’Europe, avec la peste brune, la vermine fasciste ?

Dieu m’en préserve ! J’ai tout de suite compris que le nazisme, en tant que doctrine plus radicale et plus sincère, a gagné cette compétition ».

Dans tout le livre : l’horreur des tortures, et la peur permanente, y compris parmi les bourreaux. Une guerre de pouvoir où tous les moyens sont permis. Le complot des blouses blanches occupe une grande place dans le livre.

Sam Millar, Redemption factory, Fayard 2005. Un militant de l’IRA est abattu comme mouchard, c’est une erreur. Vingt plus tard, son fils travaille dans un abattoir et rencontre celui qui a abattu son père et qui se rachète en le protégeant contre des malfrats. Horreur et terreur. Dans les deux cas, les « héros » ont soit un ulcère soit un cancer de l’estomac. Qui les ronge.