dimanche 31 mai 2015

cache d'armes

Jeudi 28 mai, Une cache d’armes et d’explosif a été découverte au centre de Biarritz, dans un immeuble en face de la Poste. Des militants nationalistes basques ont été arrêtés et gardés à vue pour entreprise terroriste.

Depuis cette découverte et ces arrestations, les seules réactions sont venues des milieux nationalistes qui ont manifesté deux jours de suite Place Clémenceau pour protester contre cette atteinte au processus de paix et contre l’arrestation de patriotes basques.

A part ces manifestants, Biarritz est restée silencieuse. Le maire aurait pu dire qu’il n’appréciait pas qu’un immeuble du centre de sa ville soit utilisé comme dépôt d’armes dangereuses pour ses habitants. Il est resté silencieux. Les élus et les partis politiques auraient pu féliciter les forces de police française et espagnoles d’avoir éliminé un grave danger pour la population mais ils sont restés silencieux. Les nationalistes auraient pu rappeler aux nostalgiques de la lutte armée que faire la paix, c’est abandonner les armes, pas les stocker. Ils sont restés silencieux.

Pour comprendre l’indignité de ce silence, il faut imaginer qu’une cache d’armes utilisées par des militants intégristes islamistes ait été découverte dans un immeuble du centre-ville. On entend d’ici le déferlement des réactions : d’abord les politiques auraient félicité l’action des forces de police. Tous auraient condamné le danger potentiel de ces armes dans un immeuble habité. Pendant les quelques jours suivant, Biarritz aurait frémi d’indignation et de condamnation.


Une cache d’arme nationaliste est donc acceptée avec résignation. Ce n’est pas pareil, dites-vous ? Les nationalistes basques stockent des armes parce qu’ils revendiquent la terreur comme un moyen d’action politique légitime. Comme les terroristes de l’islam. Les uns seront condamnés, les autres pourront utiliser des immeubles de la ville protégés par une honteuse chape de silence.

jeudi 28 mai 2015

eta

Une cache d’armes et d’explosif a été découverte au centre de Biarritz, dans un immeuble en face de la Poste. Félicitation d’abord aux forces de police française et espagnole dont la coopération a permis cette action. Elles ont permis d’éliminer le grave danger que représentent des armes et des explosifs au centre d’une ville.

Quant à l’ETA, qui n’en finit pas de cesser le feu, faut-il lui rappeler que faire la paix, c’est abandonner les armes ? Si l’on garde au chaud des fusils et de la dynamite, c’est dans l’idée de s’en servir  à nouveau. Ces comportements nuisent au processus de paix.


Il faut le dire et le répéter : la guerre est finie. 

samedi 23 mai 2015

irlande modèle

honte aux excités de la manif pour tous! rouge de la honte pour les hystériques adversaires du mariage pour tous. L'Irlande catholique leur donne une bonne leçon. Il est possible de faire de la politique d'une manière paisible. Qu'ils regardent les citoyens irlandais encore une fois, qu'ils comparent à leurs manifs de haine et de guerre civile. encore et encore.

mercredi 20 mai 2015

parité et réforme des collèges

Dans un débat télévisé, la maire ump du Vème arrondissement condamne la réforme des collèges. Lla gauche n'aime pas l'excellence dit-elle. La discussion glisse vers la parité. Au début la maire du 5è était contre la loi, mais elle doit reconnaître qu'elle a joué un rôle décisif dans l"'entrée des femmes en politique. En revanche, les collèges ne doivent surtout pas être réformés. Il faut laisser l'échec, l'exclusion, écrémer naturellement l'élite de la nation et elle qui dirige le cinquième arrondissement, un arrondissement intellectuel, affirme que les élites intellectuelles n'ont rien çà voir avec l"origine sociale, seuls comptent les mérites et le travail. 

La loi doit donc intervenir contre l'exclusion des femmes, mais pas contre la discrimination sociale au collège. La loi est bonne qui lui a donné un poste en politique, la loi est mauvaise qui veut offrir à d'autres enfants que les siens des niches d'excellence. 

mardi 12 mai 2015

danilo kis

Imaginer qu’un combattant de l’armée républicaine espagnole soit kidnappé et expédié dans un camp soviétique serait…de nos jours tout à fait concevable : nombre de faits et de documents historiques vont dans le sens d’une telle construction. Pourtant, considérant l’extrême sensibilité du sujet, à savoir la vanité profondément gardée d’un grand nombre d’intellectuels occidentaux …dits de gauche qui ne souhaitent pas être confrontés à certains faits, car cela pouvait ébranler profondément leur conscience et leur esprit et remettre inévitablement en question leurs idéaux de jeunesse…j’ai été contraint, en choisissant les sujets pour mon cycle de nouvelles, d’avoir recours à des fables… (Danilo Kis, la leçon d’anatomie, Fayard, Paris 1993,page 66  


Ce livre : un tombeau pour Boris Davidovitch, est « la conséquence d’une obsession, « être le contemporain de deux systèmes d’oppression, de deux réalités historiques sanglantes, de deux systèmes concentrationnaires d’anéantiçssement de l’âme et du corps, alors que dans mes livres seul l’un d’eux, (le fascisme) apparaissait, l’autre (le stalinisme) étant ignoré selon le système de la tache aveugle » (id. Pp 67-68)

dimanche 10 mai 2015

réformes

C’est reparti. La réforme du collège est indispensable mais le premier qui propose une mesure concrète allume le feu. L’un des systèmes les plus inégalitaires des pays développés est atteint de la maladie de Ressaut : on ne peut plus plier les doigts et la guérison est précisément de plier le doigt. Ça fait mal. Donc on reste avec une main handicapée.

Comme le système scolaire est très inégalitaire, l’angoisse parentale est généralisée. Les parents, soucieux de l’avenir de leurs enfants, scrutent les réformes en tremblant. Ce qu’ils connaissent ne marche pas, mais leur paraît moins dangereux que l’inconnu. Les enseignants, soumis à une pression permanente des parents angoissés et des enfants en grave difficulté redoutent le changement. Il faut un courage inouï dans ces conditions pour entreprendre de faire bouger le mikado. Rappelons-nous la réforme des rythmes scolaires : les personnels, les parents, les élus de l’opposition, annonçaient l’apocalypse. Il a fallu un an pour que tout se mette en place.

Dans la tempête, il faut courber le dos, maintenir le cap, et attendre. Sur la réforme en cours, hier et aujourd’hui, vous dites n’importe quoi et l’on vous écoutera, vous argumentez, personne ne vous entendra. Plus c’est n’importe quoi et plus on vous écoute. Plus vous argumentez et moins on vous entend.


Il faut tenir bon, juste deux ou trois semaines. Qui veut abroger aujourd’hui le mariage pour tous ? 

samedi 9 mai 2015

Todd 1 C°

Pour Clémentine Autain, membre de Front de gauche, la comparaison de François Hollande entre le FN et le PCF est une attaque contre tous les tenants d’une « gauche de transformation sociale » (le monde, 23 avril 2015). Elle a raison. L’histoire de la gauche radicale oscille entre deux pôles : ou bien elle se maintient dans une opposition vociférante contre les injustices ou bien elle s’allie à d’autres courants réformistes pour gouverner. Clémentine Autain fut un temps composante d’une majorité de gauche à Paris conduite par Bertrand Delanoë, mais elle n’a pas supporté la patience des réformes, elle a rompu pour être minorité d’une minorité d’un Front de gauche. Elle a conservé de forts liens avec les catégories populaires puisque partout où elle se présente, elle obtient un score qui s’arrête généralement au tout début des nombres premiers.

Partout où le réformisme est parvenue au pouvoir, les gauches de « transformation sociale » deviennent des machines à détruire. Rien ne trouve grâce à leurs yeux. Blum, Jospin, Mitterrand, Brandt, Zapatero, Lula, citez-moi une décision que vous estimez positive. Aucune. Jamais. Quand la gauche radicale gouverne, qu’elle détruit l’avenir, clive la société, réduit les libertés, elle trouve des soutiens résolus. La révolution culturelle de Mao était un mouvement populaire. Le front de gauche trouve spontanément, facilement, des mesures louables chez Mugabe, Chavez, Castro. Chez Mandela et Blair, jamais. On tape, on creuse, on détruit et les gravats du bulldozer valent programme.

Dans l’entreprise de démolition, la manifestation du 11 janvier 2015, après les massacres de Charlie Hebdo et du magasin kasher, est un obstacle de taille. La France dont rêve la gauche était dans la rue, sans le Front national, qui manifestait sur une placette de province, et avec Nicolas Sarkozy qui tentait de se faufiler au premier rang à coup d’épaulettes. Ça ne dure pas longtemps, mais le temps que ça dure, il faut prendre. Qui tient ce plaisir immense pour un flash totalitaire, qui analyse cette manifestation comme une manifestation d’exclusion des catégories populaires et des immigrés, qui ravale ses émotions et ses enthousiasmes sous une cartographie dérisoire, celui-là se prive d’un rare moment où l’on peut à la fois comprendre et participer.

Je n’avais pas besoin des cartes d’Emmanuel Todd pour constater qui était présent et qui était absent. Quand des manifestations syndicales rassemblent cent ou deux cent mille manifestants, Todd ne fait pas de cartes pour étudier qui est présent et qui est absent. Pourtant, ce sont des manifestations qui crient les mêmes slogans, sur la trahison des couches populaires par le parti socialiste. Ces discussions ne sont pas neuves. Elles ont opposé Jaurès et Guesde sur l’affaire Dreyfus. Elles ont opposé suffragettes et syndicalistes pour qui la revendication du droit de vote était une revendication des femmes de la bourgeoisie. Les révolutionnaires refusent les réformes parce que dans une société divisée en intérêts opposés, elles profitent d’abord aux plus favorisés. Ils disent que la démocratie est un luxe de riches. Que la laïcité est un privilège de privilégiés. Que les libertés occidentales sont des illusions, des dictatures déguisées. Ils disent qu’il faut admettre, comprendre, les préjugés, les haines des étrangers, les engagements religieux, qui sont la seule richesse des démunis de tout. Elles disent que la dictature populaire vaut mieux qu’une démocratie bourgeoise. Ils disent qu’une émeute vaut mieux qu’une grande manifestation pacifique.

Faites l’expérience. Allez dans les conseils de quartier, dans les réunions municipales, les associations de parents d’élèves, vous constaterez l’absence des couches populaires. Des plus pauvres, des exclus. Vous verrez la présence de militants politiques, de couches moyennes, de responsables associatifs, de commerçants, d’artistes. Ils sont ensemble et influencés par les cris de Mélenchon, de Todd, d’Autain, ils déplorent l’absence des couches populaires de leurs réunions. L’absence des immigrés récents, des jeunes précaires, des familles monoparentales, des plus pauvres, des plus marginaux. Enseignants, assistantes sociales, médecins, soignants, ils passent leur temps, ils consacrent leur énergie à maintenir leur quartier et ses populations en difficulté à flot, à combattre le scepticisme. Ils étaient tous dans la rue le 11 janvier et on leur dit maintenant qu’ils représentent la France catholique réactionnaire. Des Vendéens. Des bobos. Des Pétainistes.

Faisons l’expérience inverse. Supprimons de la France d’aujourd’hui les quatre millions de manifestants, la gauche réformiste, il reste une société divisée, morcelée, en guerre civile larvée ou ouverte où les slogans péremptoires l’emporteront sur la réflexion et dont Todd, Mélenchon, Autain, nous feront la cartographie.