dimanche 29 novembre 2015

vaincre le terrorisme

 De mémoire d’homme, nos sociétés ont été toujours été menacées gravement par des mouvements terroristes : l’IRA au Royaume-Uni, l’ETA en Espagne, la bande à Baader en Allemagne, les Brigades rouges en Italie. Les FARC en Colombie, le Sentier lumineux au Pérou. Des milliers de morts, des climats de terreur. Ces mouvements ont parfois été vainqueurs et sont arrivés au pouvoir, comme Mao après la Longue Marche, ou la guérilla cubaine de Fidel Castro. En Europe, ces mouvements armés ont été vaincus. L’IRA, l’ETA, le FLNC, ont déposé les armes sans avoir atteint leurs objectifs. En Irlande, au Pays basque, en Corse, du combat armé il reste quelques armes rouillées, des cagoules mitées, des prisonniers épuisés, des repentis, quelques clandestins, des chants de guerre, des demandes de libération anticipée pour maladie grave.

A quelles conditions ont-ils été battus ? D’abord au prix d’une bataille politique et idéologique qui leur a rendu l’air irrespirable. Il fallut chasser la moindre bulle de justification. Dans un pays démocratique, où les droits collectifs et individuels existent, l’emploi de la violence pour des objectifs politiques s’apparente à un putsch, rouge ou brun, mais toujours un putsch. Combattre leurs soutiens était aussi importants que les opérations de police.

S’il n’y a aucune raison d’utiliser la violence armée, ni sociale, ni politique, ni identitaire, ceux qui l’utilisent ne sont pas des soldats ni des militants, mais des terroristes. Pourchassés, ils furent traités comme des criminels, Jamais comme des prisonniers politiques ni comme prisonniers de guerre. Les membres de l’ETA ou de l’IRA ne cessaient d’affirmer qu’ils étaient en guerre. Les sociétés britanniques, espagnoles, françaises, leur refusaient ce royal hommage. Il n’y eut pas d’armistice négocié. Les guerriers ont déposé les armes et Gerry Adams, dirigeant républicain, a demandé aux catholiques de téléphoner à la police s’ils étaient témoins d’une action armée. Depuis, l’Irlande du Nord vit en paix.

Dans les cas irlandais ou basques, la revendication nationaliste s’appuyait sur l’exclusion d’une partie des citoyens à qui l’État refusait la citoyenneté. Des citoyens qui ne possèdent pas la protection d’un État n’ont de cesse de s’en fabriquer une. Pour être citoyen britannique, il fallait être protestant. Tous les signes d’une culture basque étaient considérés comme des trahisons par l’Espagne franquiste. Aujourd’hui quand un Basque cagoulé affirme qu’il ne dispose pas de la protection d’un État, qu’il reste un apatride tant qu’il ne disposera pas d’une totale indépendance, il est accueilli par un salutaire éclat de rire.

Devant les nouvelles formes de terrorisme, le passé nous lègue-t-il quelques leçons ? Les djihadistes basques ou irlandais avaient besoin d’un appui logistique et politique. Ils devaient donc faire de la politique, apprendre jusqu’où ils ne devaient pas aller pour ne pas perdre ces appuis. Les nouveaux terroristes ne recherchent aucun appui, ni politique, ni logistique, dans les pays où ils agissent et l’escalade de l’horreur fait au contraire partie de leur stratégie.

Il en résulte un sentiment d’impuissance. Les démocrates combattaient inlassablement la terreur nationaliste par des arguments, des manifestations, des livres et des chansons. Aujourd’hui suffit-il d’appuyer les opérations de police pour combattre le djihadisme ? Suffit-il de mettre un drapeau français à la fenêtre ?

Voici un angle de réflexion : les terroristes basques et irlandais, par leur violence, voulaient provoquer une vague de répression et d’exclusion, de méfiance à l’égard de l’ensemble des Basques et des catholiques afin de « prouver » qu’ils étaient réellement dépourvus d’État. Les djihadistes islamistes voudraient porter la guerre civile en provoquant des réactions tribales. Ils aiment les Saint-Barthélémy, les charniers rwandais, les purifications ethniques. Massacrons-nous les uns les autres, éliminons tous les partisans de la mixité, nous irons planter le drapeau noir à l’entrée des charniers.

Que pouvons-nous faire ? Pour éviter le pire, il faut chasser de nos têtes et des discours publics ou chuchotés tout ce qui mène à la purification ethnique, tout ce qui fait coïncider frontières et identités. Chacun peut y contribuer.


lundi 23 novembre 2015

pour un pays basque sans frontières

L’EPCI Pays basque donnerait une reconnaissance administrative et politique au Pays basque. Le Pays basque était un pays sans frontière. Désormais, il sera reconnu, il existera. Pour Batera : l’EPCI est une « première étape de la reconnaissance du Pays basque. Pour Sylviane Alaux : le Pays basque a des « frontières sacrées ».

Ces frontières sont déjà dans les têtes. Voir le débat au conseil municipal. Tous (sauf Guy Lafite) se sont crus obligés de donner des preuves de leur appartenance, de leur attachement au Pays basque. Et leur souhait d’une traduction politique de cette passion.

Il faut affronter cette question.  Faire coïncider gouvernement et identité  est toujours au moins un    risque, au pire une catastrophe.  Elle remplace une identité citoyenne par une définition identitaire. J’observe le débat : d’un côté les envolées, les sanglots dans la voix de ceux qui déclarent leur flamme et veulent épouser le Pays basque et en face, des gens qui sont contraints d’être aussi amoureux, mais critiquent le contrat de mariage. Avec des sanglots dans la voix et avec la même passion, avec toute l’expérience d’un homme qui a traversé des conflits ethniques, des meurtres sous drapeau, des massacres identitaires, je le dis et je le répète : céder le pouvoir politique, même limité, à des aspirations nationalitaires transforme la vie politique en profondeur. L’intérêt général devient clientélisme et les partis politiques deviennent des clans. Croyons-nous être à l’abri des dérives corses ?


mon intervention à la réunion d'Esprit Biarritz du lundi 23 novembre 2015. 


Faire coïncider administration et ethnicité crée deux catégories de citoyens. Avant même d’être mis en place, l’EPCI les a créés : pour, les vrais. Les contre : pas de vrais Basques. Les modalités de vote révèlent ce clivage. A Belfast, les catholiques n’étaient pas considérés comme de vrais citoyens britanniques. Ils avaient moitié moins de voix aux élections.

Faire coïncider administration et ethnicité crispe la politique. Je demande de lire et d’entendre le vocabulaire guerrier qui hérite des combats passés. Des termes révolus refont surface : Pays basque nord, Ipparalde. Les opposants à l’EPCI « prennent le Pays basque en otage ». Le Pays basque « n’acceptera pas qu’on refuse cette avancée ». Les habitants « ont toujours sanctionné ceux qui allient à l’encontre du Pays basque ». Les maires qui’ s’opposent « tournent le dos au territoire ». Ils devront rendre des comptes ». Si vous pensez que ces formules viennent d’Abertzale radicaux, vous vous trompez : vous les trouvez dans les discours d’élus tout à fait modérés. Avec Xabi Larallde dans enbata (19 nov 2015) on saute un pas : Si l’EPCI ne marche pas, nos enfants nous diront que nous avons été stupides de déposer les armes.

Demain, dans une intercommunalité unique qui donnera vie à un Pays basque politique, j’imagine les discussions sur les répartitions budgétaires entre le festival du film basque et le festival latino. Actuellement, dans les manifestations pour l’amnistie des prisonniers, les élus participent en ordre dispersé, personne ne représente le Pays basque tout entier. Demain, le président de l’EPCI, s’il participe, me représentera aussi.

S’opposer à l’EPCI, c’est être contre la culture basque ? Ou contre les Basques ? Ceux qui posent ainsi la question confirment mes inquiétudes : ils brassent identité et politique. Actuellement, les contrats de formation en basque existent, ainsi que les ikastola, les crèches existent, toujours le résultat d’une activité militante et de choix individuels. Officialiser la langue, ce sera prendre le risque de transformer des villages de l’intérieur en colonies linguistiques pour les candidats aux concours administratifs et aux différents emplois. Des élus éloquents consacrent beaucoup de temps et d’énergie à prouver leur amour la langue basque dans des contrats officiels, et du coup, ils n’ont plus le temps d’apprendre la langue qu’ils aiment tant. La chance de la culture basque est de vivre dans une société plurielle, de s’affronter et de se mélanger en permanence avec d’autres cultures. La richesse de la langue et de la culture basques aujourd’hui, c’est son caractère militant, volontaire, inventif.

Qu’est-ce qu’un Basque ? C’est une personne qui pose la question et ne connaît jamais la réponse tant elle est multiple. Je n’ai aucune racine basque. Peu à peu, je m’intègre. Le rugby m’indifférait, je discute sur la fusion des équipes. Je m’intéresse aux ikastolas. Je mène le combat contre l’EPCI. Je me sens à l’aise, accueilli. Je suis en train de devenir Basque à ma façon. Batera militant pour l’EPCI dessine un autre pays dans la liste de ses soutiens : la crèche bascophone, l’ikastola de Mauléon, une association d’aide aux prisonniers. Pour Batera : le président idéal du prochain EPCI, sera un ancien etarra, vingt ans de prison, bascophone, qui choisira qui est basque et qui ne l’est pas.  Je n’ai pas envie de devenir étranger dans le pays où je vis.


mercredi 18 novembre 2015

le diable et le bon Dieu

Dom Maurice, curé de Saint-Martin, est un fidèle de Mgr Aillet, évêque de Bayonne, militant contre toute forme de modernisation de l’église catholique. Dans ses sermons, il condamne l’euthanasie et le Dr Bonnemaison, l’avortement, le mariage pour tous et fustige l’Islam, religion du diable. Les catholiques de la paroisse qui ne sont pas d’accord vont communier dans d’autres églises. Personne ne s’est levé pendant d’un sermon pour exprimer un désaccord. Silencieusement, ils sont allés ailleurs.

Après la Saint-Barthélémy islamiste du Vendredi 13 novembre, Dom Maurice est présent le samedi 14 novembre, devant la mairie de Biarritz. Je m’approche de lui après la minute de silence : Monsieur le curé, vous ne croyez pas dans les présentes circonstances qu’il est mal venu de prêcher la haine ? Il se défend bien sûr, ce n’est pas vrai. Si c’est vrai, des catholiques présents confirment. La discussion est vive.

Le dimanche 15 novembre, Dom Maurice avait renoncé à ses condamnations et prêché davantage selon l’Evangile, d’après les présents.


Conclusion : la première force du Diable est le silence des agneaux. 

dimanche 15 novembre 2015

au pays basque on est tranquille

L’État islamique a envoyé huit kamikaze dans les rues de Paris tuer le plus possible n’importe qui. Cent trente morts et le pays est tétanisé. Parler d’autre chose que du carnage est incongru. Des articles expliquent comment on devient fou de Dieu. La veille, et le lendemain. Nous ne saurons jamais tout. Mais nous sommes à peu près certains de l’objectif : un pays où Dieu est possible mais pas obligatoire. Un pays comme ça, c’est fragile, chacun dans un coin voudrait le dessécher en une définition unique : blanc, chrétien, lumineux, patriote, masculin, hétérosexuel. Chacun dans ses difficultés voudraient le transformer en territoire amniotique  et protecteur des orthodoxes contre les hétérodoxes. La lutte se mène partout, partout on veut réduire le pluriel en singulier, le divers en même, chasser l’autre pour protéger les siens.

Devant le massacre, tout le monde parle. Un passant tend la main et se tranquillise : « au Pays basque, on est tranquille ».


La moitié des habitants du Pays basque ont des enfants ou des proches qui étudient et travaillent dans la région parisienne. Ils se sont fait massacrer dans un restaurant ou une salle de spectacle. Mais un passant se rassure : « au Pays basque on est tranquille ».

identités perdues

J'ai trouvé une catho et elle ne pratique pas. J'ai trouvé une Basque et elle ne pratique pas. Elle seule n'est pas déçue: elle a trouvé un chieur et il pratique.

amitiés

mes amitiés à Ahmed, Aziz, Aziza, Abdel, Zora, Souad, Fatia, Mohamed,...Ils vont subir les retombées d'un crime qu'ils abhorrent autant que moi.

plaintes

à ceux qui se plaignent un peu trop: les jihadistes se sont attaqués à nos nos succès et à nos valeurs. Ils les détestent plus que nous les aimons.

vendredi 13 novembre 2015

revanche

Un militant Batera distribue une brochure de défense d’EPCI à Madame Brigitte Pradier, conseillère municipale à Biarritz. Vendredi 13 novembre 2015, aux Halles. Brigitte Pradier déclare qu’elle est contre l’EPCI, elle n’aime pas la confusion entre identité et politique. L’homme répond : « ah ! L’identité. Justement. On a souffert pendant des années et des années. Maintenant, on va prendre notre revanche ».

Pendant des années, les Basques ont souffert dans le Pays basque français. Ils siègent dans les conseils municipaux, lancent des activités de langue et de culture, organisent des écoles basques. Ils avaient l’air plutôt satisfaits. Erreur. Ils souffraient, Comme ils souffraient ! Et  aujourd’hui grâce à l’EPCI, ils vont prendre leur revanche.

mardi 10 novembre 2015

identité

l'identité clive. elle est ce qui reste quand tout le reste a disparu. comme elle clive!Je le constate dans ma section socialiste de Biarritz. On ne s"est jamais engueulé sur la loi Macron, les réformes scolaires. Mais sur l'EPCI, quelles tensions! c'est ainsi. Les ouvriers de Belfast catholiques et protestants manifestaient ensemble contre le chômage dans les années 1930. Mais  ils s'entretuaient pour enlever ou pour hisser un drapeau britannique ou irlandais. Tout ce qui mixte identité et politique est potentiellement explosif.

mercredi 4 novembre 2015

olite

La tête heurta la table basse en verre épais. Le tabouret léger avait dérapé sur le parquet ciré et son poids l’avait entraîné sur le sol, sur le dos, loin du lit. Il essaya de glisser vers le matelas, en s’appuyant sur les coudes. Releva le buste, regarda autour de lui, se mit à rire nerveusement. Franchement comment se trouvait-il dans cette position ? Depuis Biarritz, cent vingt kilomètres sur autoroute, puis parking devant la haute muraille du château d'Olite. Les bagages furent dégagés du coffre, mis sur épaule ou sur roulettes, sac plein équilibrant la canne. Des  pavés, des marches, conduisent au parador, un château dans le château, l'énorme château d'Olite, que des touristes espagnols surtout à cette période de l’année, visitent avec leurs enfants, prennent des photos dans les meurtrières, les chambres voûtées. Une armure guerrière, noire, métallique, devant le comptoir d'accueil, fait pleurer une petite fille qui se réfugie dans les bras de sa maman pendant que le papa ou faisant fonction remplit les formulaires. Vous ne pourriez pas placer cette armure à un autre endroit, grommelle le père, chaque fois que je viens ici avec ma famille dont je suis le père et pas faisant fonction, ma fille pleure, elle a peur de ce guerrier noire, avec lance et épée. Puis c'est leur tour, ils se plaignent du nombre d'enfants qui pleurent. Remplissent les formulaires, montrent leur carte d'identité. Reçoivent une clé. vident la valise, branchent les tablettes, les téléphones, vérifient le réseau, reçoivent le courrier, répondent, argumentent contre des militants de gauche pendus aux basques des Basques.  Il affronte l'identité, le nationalisme, la frontière. Il tape, tape, jusqu'au bout de la nuit, c'est sa façon d'aimer.

Sortent sur la place royale, tournent à droite jusqu'à la rue de la Juiverie, une auberge ouverte, un menu correct, ont-ils de la place. Ils discutent entre eux, beaucoup de tables sont réservées mais à partir de quinze heures, ils auront le temps de manger. Du pain, des olives, un verre de rouge Navarre, platos combinados. des enfants passent en hurlant vers les toilettes, accompagnés par le grand frère ou par la maman, rarement par le père. Ils paient, font la sieste, il se réveille sous l'effet de la colère contre les territoriaux. les territorialistes. Les territorialisants. Commence à écrire contre, sur ce siège en bois, instable, devrait être interdit, il se tourne, le siège glisse, sa tête heurte une table basse et il se retrouve collé au sol. 

Il tente de redresser le torse, y parvient juste assez pour que son regard repère le fauteuil instable répandu sans forme, une table basse toujours menaçante. Il se rappelle l'église gothique avec retable doré qu'une dame, à l'entrée, assise sur une chaise d'église, entourée de trois enfants, attentifs à une boîte en fer qui sert de caisse, illuminait pour deux euros. De l'église, ils ont franchi quelques escaliers pour pénétrer dans le grand château d'Olite avec tours et colimaçon que malgré tout, il franchit en se tenant à la rambarde métallique. Martini dans le bar du parador, rempli de veuves qui toutes dégustent  un jus d'ananas et rhum. 

         Elles sont toutes assises sur des fauteuils stables alors que si elles tombaient, elles ne pourraient sûrement pas se relever. 

         La télécommande fut entraînée dans sa chute, il allume, change de chaîne, respire, expire, pousse. S’il atteint le matelas, il pourra s’appuyer sur le lit et sans doute se relever. Des manifestants brûlent des pneus et des clayettes, des débris d’avion dans un désert immobiles, il a une chance inouïe, il n’est tombé que d’un petit mètre, amorti par un plancher ciré, sur lequel il glisse peu à peu, atteint le lit, se pousse sur les coudes, se met debout et dit : il pleut, il ne nous reste plus qu’à prendre un apéritif avec des olives de la région. Pendent tout ce temps, elle n’a pas cessé de rire.


mardi 3 novembre 2015

qu'est-ce qu'un quelqu'un

Qu’est-ce qu’un quelqu’un ?

Reconnaissons les brûlures personnelles dans la question. Des parents dont le seul passeport était un accent rouleur de questions. Un nom provoquant d’autres questions. Une fuite devant des uniformes. Des difficultés cuisantes pour renouveler la carte d’identité.

Une histoire individuelle qui est l’histoire du monde. D’où es-tu, d’où viens-tu, qui t’habite, qui habites-tu ? Où enterres-tu tes ancêtres ? Chaque fois, quand la vague brune des identités l’emporte sur l’humanité, chaque fois que l’on marque les hommes comme on marque le bétail, chaque fois l’humanité recule.

Quand même, il faut bien être de quelque part ? Bien sûr. Joyce et Beckett sont nés en Irlande et chaque mot qu’ils ont écrit était un désengagement de cette assignation. Joyce disait de la nation qu’elle était une truie dévorant ses enfants. Beckett, à la récurrente question « êtes-vous Irlandais », répondait « au contraire ».

Quand même, il faut bien être de quelque part ? Bien sûr. Les apatrides sont des orphelins de l’État disait Hanna Arendt. Qui refuse la famille ? D’accord. Mais alors que l’origine, l’identité, la nationalité, restent de transparentes questions et surtout pas des frontières officielles.


Qu’est-ce qu’un Basque ? C’est une personne qui pose la question et ne connait jamais la réponse tant elle est multiple. Qui transforme cette question en réponse administrative empêche les oiseaux de chanter.