samedi 30 avril 2016

hitler sioniste


"Quand Hitler a gagné les élections en 1932 sa politique était que les Juifs devraient être déplacés vers Israël. Il soutenait le sionisme avant de devenir fou et de finir par tuer six millions de Juifs", a déclaré jeudi 28 avril 2016 Ken Livingstone.

Hitler était sioniste. Bon sang mais c’est bien sûr ! Les Anglais qui ont affamé les Irlandais en 1845 étaient les alliés des indépendantistes. Le Pen et Massu étaient des amis du FLN. Les Turcs militaient pour un État arménien. Ken Livingstone soutenait déjà les terroristes de l’IRA. C’était en réalité un agent de Ian Paisley.
            Il ne faut jamais dire, « on a touché le fond ».

langue de signes et langues minorisées.


Hier vendredi, nous sommes allés voir Carmen au théâtre du Quintaou, à Anglet, en langue des signes. La salle était majoritairement faite de malentendants. Une soprano chantait les airs les plus connus de l’opéra de Bizet, les acteurs, tous malentendants, communiquaient en langue des signes, parfois des traductions étaient projetées sur le rideau du fond. L’ensemble construisait un superbe spectacle pour tous, entendants et malentendants. La différence avec le basque était flagrante. Les malentendants apprennent la langue des signes parce que c’est leur seule façon de communiquer. Pas pour construire une communauté, une ethnie, une nation, parce qu’ils sont obligés. De même que dans certaines mairies, des employés apprennent des rudiments de langue des signes pour pouvoir indiquer aux malentendants que le bureau des élections est au premier étage, par exemple. La demande est là. J’étais dans la salle et je savourais le spectacle. Je ne me sentais pas exclu, au contraire, j’avais le sentiment d’une troupe qui faisait des efforts extraordinaires pour s’approprier l’opéra d’abord pour eux-mêmes, qui sont si loin des opéras dans la vie courante, et ensuite partager cet effort avec d’autres malentendants et dans une troisième étape, aboutir à un spectacle universel, pour tous, handicapés ou non. Quand je fréquente les spectacles de Talila, qui chante un répertoire en yiddish, j’ai le même sentiment. Je ne comprends pas le yiddish. Je reconnais des mots et des airs. Talila s’adresse à moi, elle explique, elle traduit et le spectacle devient un spectacle universel, pour tous. J’ai trop souvent le sentiment, quand j’assiste à un spectacle en langue basque, concert, conférence, théâtre, danse, que rien n’est fait pour m’inclure dans leur monde, pas de traduction (ils demandent la traduction du français en basque, mais l’inverse ne leur apparaît pas comme une nécessité, c’est aux autres de faire l’effort d’apprendre). La langue est la construction d’une communauté fermée, la construction d’une nation dont les citoyens seront enfermés dans des règles strictes. Le basque est austère. Pas n’importe qui peut s’intégrer dans sa communauté. La langue n’est pas une joie de vivre, c’est un examen d’entrée.

vendredi 29 avril 2016

l'offre et la demande


L’offre et la demande.

 Pour les libéraux, c’est l’offre qui crée la demande. Les abertzale ont une conception très capitalistique de la culture : on ne répond pas à la demande, c’est l’offre qui crée la demande. Des municipalités offrent des formations en langue basque et les résultats sont surprenants. Personne ne demandait, mais parfois, les deux tiers des employés municipaux sont volontaires. On assiste à une officialisation artificielle de la langue. L’euskera rebelle se fonctionnarise.  Des militants collectent de l’argent pour un lycée technique à Bayonne. Personne n’a jamais demandé un lycée technique en langue basque. Là encore, l’offre va créer la demande. Il va falloir du personnel du lycée bascophone, les enseignants devront parler ou apprendre le basque, il faudra un département d’une université basque pour apprendre le basque. Les documents administratifs seront disponibles en langue basque, personne ne les lira, mais la municipalité devra recruter des traducteurs. Les militants demanderont que la langue basque soit reconnue comme langue officielle dans le département, puis dans la région. Tous les documents devront être disponibles en langue basque, il faudra recruter encore quelques dizaines de traducteurs et augmenter le nombre d’étudiants en basque dans le département d’études de la langue basque. L’offre va créer la demande. Les militants linguistiques ne se rendent pas compte qu’ils creusent la tombe de la langue qu’ils pensent ainsi défendre. Le gaélique est langue officielle dans la communauté européenne et combien d’emplois de traducteurs de tous les documents en gaélique sont ainsi créés pour traduire en gaélique des textes que personne ne lit. le nombre de locuteurs baisse régulièrement. On objectera qu’à ce compte, pourquoi ne pas supprimer toutes les langues des textes officiels et ne garder que l’anglais ? Pourquoi insister pour que le français soit langue officielle dans les organismes européens ? Juste. Mais je ne crois pas que l’avenir de la langue française soit essentiellement assuré par les débouchés administratifs dans les institutions internationales.

jeudi 28 avril 2016

pays Basque à Bruxelles


Un groupe d’amitié avec le pays Basque au parlement européen a invité Otegi, dirigeant de SORTU . Il est composé de députés verts,  de nationalistes corses et Sinn Féin (irlandais). Le groupe d’amitié avec le pays Basque n’a pas invité les associations de victimes du terrorisme au pays Basque.

cgt livre


La CGT du livre, qui n’a pas attendu le congrès pour se radicaliser, a empêché la parution des quotidiens nationaux et livré ainsi pendant vingt-quatre heures les opinions à Bouygues et Bolloré.

sous marins et porte-avion


Douze sous-marins à l’Australie, refus d’un porte-avion à Poutine. Qui d’autre l’aurait fait ?  

Obama


« Nous avons la chance de vivre dans la période la plus pacifique, la plus prospère et la plus progressiste de l’histoire humaine. Cela pourra surprendre les jeunes gens qui regardent la télévision ou consultent leur téléphone et qui ont l’impression que chaque jour n’apporte que de mauvaises nouvelles. Mais pensons que plusieurs décennies se sont écoulées depuis le dernier conflit entre grandes puissances. Un nombre plus grand de gens vivent aujourd’hui en démocratie. Nous sommes plus riches, en meilleure santé et mieux éduqués ; avec une économie mondiale qui a permis à plus d’un milliard d’hommes de sortir de l’extrême pauvreté et qui a créé des classes moyennes depuis les Amériques jusqu’en Afrique et en Asie. Pensons à la santé des personnes ordinaires dans le monde, à des dizaines  de millions de vie que nous protégeons aujourd’hui de la maladie et de la mortalité infantile, et au fait que des gens vivent désormais des existences plus longues »’ (Barak Obama, lundi 25 avril Hanovre, le Monde 27 avril 2016).

 

Tout le discours à lire en entier…

mardi 26 avril 2016

Batasuna PS


Otegi, patriote basque, sortant de prison, ne veut pas entendre parler des crimes de l’ETA. « ne cherchons pas à remuer certaines blessures, car les conséquences peuvent être graves ». Sylviane Alaux, député socialiste dit exactement la même chose. Je lui prête ma bannière familière : « réclamons pour les prisonniers basques les droits que l’ETA a refusé à ses victimes ». Sa réponse est l’écho d’Otegi : « ne cherchons pas à remuer certaines blessures, les conséquences pourraient être néfastes pour le processus de paix ».

lundi 25 avril 2016

obama et l'EPCI


Ils sont tous gentils pourvu qu’on adhère à leur vision du pays. Sinon, ils montrent les dents. Les adversaires de l’EPCI n’aiment pas le pays Basque. Ils le détestent. Ils lui tournent le dos. Ce sont des étrangers. Les adversaires de l’Europe au Royaume-Uni montrent les dents contre Barak Obama qui les encourage à voter contre le Brexit. Ils se rappellent qu’il n’est pas vraiment occidental, il est d’origine kenyane il a été esclave et colonisé. Il ne peut pas être ami des Anglais puisqu’il a été leur domestique. Ces arguments se retrouvent chez Boris Johnson, le maire de Londres, chez Nigel Farage, chef du parti anti-européen.  Ils ne sont pas racistes, pas du tout, mais quand il s’agit de défendre la patrie éternelle, ils deviennent fous et ceux qui ne sont pas de leur avis ne sont plus tout à fait des êtres humains, des descendants d’un grand-père d’un petit village dans la brousse et comment ose-t-il se mêler de notre avenir, cet individu dont la peau est brune, et celle de sa femme et de ses enfants aussi. Et oui, ils ont osé. De même que les patriotes basques, très doux et très tolérants, considèrent que les adversaires d’un regroupement ethnique des communautés territoriales du pays Basque n’ont pas la peau tout à fait claire. Ils ont quitté le pays depuis longtemps, sont passés par l’ENA, de quoi se mêlent-ils ? Il y a même des touristes qui non seulement volent le logement de nos enfants mais en plus veulent intervenir sur l’avenir du pays Basque. franchement, ils n'ont pas le type.

vendredi 22 avril 2016

Juif et Basques


Selon l’association chrétienne américaine Open Doors, l’Inde est au 17ème rang des États les plus dangereux pour les chrétiens, derrière l’Arabie Saoudite et l’Ouzbékistan. Une montée de quatre places qui serait due aux succès électoraux des nationalistes hindous (BJP, Parti du Peuple indien). Le Catholic Secular Forum compte une augmentation constante des agressions contre les chrétiens. Des associations consacrent ainsi leur temps à classer les pays en fonction du degré de répression contre telle ou telle minorité. On peut se moquer, railler cette quête des minorités réprimées, remarquer que chaque association choisit les siens. Les Noirs vont parler des Noirs, les Musulmans des Musulmans, les Juifs des Juifs. Le résultat est évidemment bigarré. Un pays bien classé dans la manière dont il traite les Musulmans devient cancre si l’on parle des Juifs. Les Protestants, les catholiques, les orthodoxes, vont hisser tel pays au zénith ou le faire descendre dans les catacombes. Certaines organisations internationales étudient la répression ethnique ou religieuse de manière universelle. Elles combattent le racisme dans tous ses états. Les résultats varient avec les critères. Pour prendre un exemple au hasard, si l’on prend les Juifs, le pays Basque est sans doute au tout dernier rang des pays où les Juifs sont persécutés. Pas d’agression, pas de graffiti sur la synagogue, pas d’insulte contre les porteurs de kippa. Les associations de défense des droits, antiracistes, anti-xénophobes, se casseront les dents contre l’accueillante région. Nous ne sommes pas en Corse, nous ici, pourraient-ils fièrement. Nous accueillons les réfugiés, les migrants, nous avons protégé les Juifs pendant la guerre. D’où vient alors ce sentiment d’inquiétude, cette sourde angoisse qui noue l’estomac? La réponse se découvre lentement. La minorité qui subit des haines, des discriminations, du racisme, des insultas et parfois des agressions physiques, c’est la majorité. Les Basques sont les premières victimes des Basques.  Les patriotes basques armés tuaient surtout les Basques qu’ils considéraient comme des traîtres, des vendus, des chivatas. Les autres, les non-basques, les touristes, étaient tranquilles. De même que les catholiques irlandais républicains ont tué majoritairement des catholiques irlandais, que les protestants unionistes ont d’abord tué des protestants unionistes, et les djihadistes musulmans tuent d’abord des musulmans. Pourquoi ? D’abord parce qu’ils sont les plus proches. Surtout parce l’objectif est d’assurer la suprématie de leur cause à l’intérieur de la communauté. Les plus dangereux sur ce chemin vers le pouvoir sont les frères qui manifestent leur désaccord. Des traîtres. Vous n’imaginez pas la haine et les insultes à l’égard des Basques qui ne sont pas d’accord avec le regroupement ethnique préfectoral. Ils tournent le dos au pays Basque, ils trahissent leur identité. Donc, toi personnellement, tu es tranquille, un touriste juif égaré sur la côte basque. Hélas non. Plus je m’incruste, plus je m’intéresse, plus je deviens basque, et plus je deviens à mon tour un traître. On me déteste en tant que Basque trahissant, en tant que Basque laquais de l’impérialisme. Pas en tant que Juif, jamais. Mais en tant que Juif basque intégré qui refuse son statut de touriste, assiste aux réunions prend la parole et alors je deviens un traître.

L’endroit où les Basques sont le plus en danger est un pays Basque constitutionnellement essentialiste, de même que le pays où les Juifs sont le moins tranquilles est Israël. Pour qui recherche la tranquillité, si vous êtes basque, il vaudrait mieux vivre en Israël, si vous êtes juif, choisissez le pays Basque. À une condition : de rester touriste, de ne pas s’intégrer. Si vous êtes basque et que vous vous intégrez en Israël, vous serez soumis aux tourments des Juifs qui n’acceptent pas les valeurs religieuses. Si vous êtes juif et que vous vous intégrez, vous provoquerez les haines ancestrales à l’égard des Basques non-conformes.

jeudi 21 avril 2016

renoncements


La crise que nous traversons est due à l’émergence de nouvelles puissances, de nouvelles aspirations. Les empires coloniaux, marchés captifs et main-d’œuvre bon marché se sont écroulés. Les empires communistes, maintenus dans le sous-développement, incapables de concurrencer le capitalisme, ne sont plus. L’Inde, la Chine, l’Asie, les pays arabes, l’Afrique, réclament un nouvel ordre mondial. Devant cette situation nouvelle, le capitalisme et les finances se radicalisent, se mondialisent. Et les tentations de repli et d’égoïsme se généralisent. Montée des populismes, des fronts nationaux, et aussi des discours de régression sous une phrase de gauche. Les réformateurs qui veulent affronter ces difficultés nouvelles en maintenant les protections sociales, en régulant le capital, savent qu’une partie importante de leurs efforts doit porter sur les organisations internationales, sur les solidarités transfrontalières. Les égoïsmes et populismes sont porteurs de misère et de conflits sans fin.

Les manières de fuir les responsabilités sont nombreuses et variées. Pour ce qui nous intéresse, la gauche de gouvernement dont nous faisons partie, dénigrer en permanence le pouvoir socialiste, dire qu’il est responsable de la montée du FN, est l’une de ces manières. La gauche radicale rêve d’une opposition fiévreuse, de grandes manifestations réussies et d’élections perdues. Vivement qu’elle puisse délirer sans conséquence, déployer des banderoles, chanter l’Internationale et la Carmagnole. Des rêves qui se transforment en cauchemar, ils ne retiennent que l’ouverture. Ils ont soutenu Tsipras dans l’opposition, ils le condamnent quand il gouverne et ne comprennent pas comment il a pu féliciter Hollande pour son aide à la Grèce. Que Corbyn et Sanders s’appuient sur les modèles européens ne les ébranle pas. Que les populismes montent dans toute l’Europe ne les empêche de penser et de dire que Hollande est le premier responsable de la montée du FN en France.

La manière locale de fuir les responsabilités est la fuite vers le repli identitaire. Nos trois élues socialistes du pays Basque ne font guère de réunions pour défendre le gouvernement, mais militent fougueusement pour le regroupement ethnique des 158 communes du pays Basque. Sans programme, sans avenir. Elles passent leur temps, elles consacrent leur énergie, à téléphoner, à faire des meetings, à convaincre les élus, à soutenir une régression ethnique. Elles réclament la libération des prisonniers basques sans repentance, sans engagement pour l’avenir. Elles ont abandonné leur écharpe républicaine. Elles ont surtout abandonné le terrain de la bataille politique pour défendre la gauche au pouvoir.

lundi 18 avril 2016

rony et goldring


Jean Rony et Maurice Goldring souhaitent rendre public le texte suivant :

Alain Finkielkraut  molesté Place de la République. Il n’a pas pris la parole, il était là, des participants à « Nuit debout » l’ont insulté, bousculé, lui ont craché dessus. Les autres ont laissé faire. N’ont pas protesté, l’ont juste raccompagné en dehors du cercle où la parole est libre, sauf celle d’Alain Finkielkraut. Aucune protestation collective contre ces actes inadmissibles. Deux jours plus tard, les participants à « Nuit debout »ne réussissent pas à se mettre d’accord sur une condamnation.

Comme beaucoup, nous avions trouvé sympathique le mouvement de prise de parole. Ne pas réprouver ces actions, ne pas rejeter ces méthodes radicales, le rend beaucoup moins sympathique. La tolérance et la liberté de parole sont l’âme de la République. Laissez faire ceux qui altèrent la vie publique, ne pas trouver de mots pour condamner l’inqualifiable est un très mauvais signe.

Un incident, un détail ? On ne transige pas avec les principes. Si les trublions avaient été clairement, massivement condamnés par les animateurs de «Nuit debout » si les partis qui soutiennent le mouvement condamnaient clairement les excès totalitaires, l’incident serait resté dérisoire. L’acceptation, la renonciation, les contorsions, le ternissent d’une tache indélébile.

 

 

nuit debout et Finkielkraut


Alain Finkielkraut  molesté Place de la République. Il n’a pas pris la parole, il était là, des participants à Nuit debout l’ont insulté, bousculé, lui ont craché dessus. Les autres ont laissé faire. N’ont pas protesté, ont juste raccompagné en dehors du cercle où la parole est libre, sauf celle d’Alain Finkielkraut. Je ne partage pas les idées de l’essayiste mais si l’on ne laissait parler que les gens avec qui nous sommes d’accord, le monde intellectuel deviendrait un grand désert.

Un incident, un détail ? Non. Les socialistes font partie des démocrates qui ne transigent pas avec la liberté de parole. Ont abandonné ce principe les fascistes et les staliniens et ce qui fonde l’histoire de la social-démocratie  est l’opposition de principe aux systèmes totalitaires.

Cette conviction est fondée sur l’expérience.  Les dissidents communistes étaient considérés par Georges Marchais et ses sbires comme des ennemis qu’on pouvait insulter et chahuter à la fête de l’Humanité. Une contre-expérience : Quand je porte ma pancarte « je demande pour les prisonniers basques les droits et les garanties qu’ils ont refusés à leurs victimes » quelques patriotes fougueux veulent m’arracher ma pancarte et me bousculer, mais les responsables présents interviennent toujours  pour assurer ma sécurité, ce qui est la preuve, me semble-t-il, qu’ils ont effectivement abandonné la lutte armée au profit d’une voie démocratique.

Que quelques trublions rouges bruns empêchent la libre parole pourrait n’être qu’un détail  s’ils étaient massivement condamnés par les militants de « nuit debout » et par les partis de gauche. C’est loin d’être le cas. On entend les condamnations des partis de droite. Le PS a condamné par les voix de Najat Vallaud-Belkacem et Julien Dray. Quant aux partis extrême gauche, ils se couchent comme d’habitude devant les excès totalitaires.

dimanche 17 avril 2016

régressions


Régressions
En Chine, retour du culte de la personnalité et de la répression des dissidents, du contrôle des médias. On cultive le souvenir du président Mao. Ainsi se prépare le congrès du Parti communiste. À la CGT, on prépare aussi le congrès. Retour à une stratégie de lutte des classes. Dénonciation du PS comme n’étant pas différent de la droite, Hollande égale Sarkozy. Des dirigeants demandent que les sections syndicales s’abonnent à l’Humanité en difficulté financière. Au PC, des forces se regroupent pour mettre fin à l’alliance avec le PS et une pétition dans ce sens est présentée notamment par Roland Leroy, gardien de l’orthodoxie devant l’éternel. Au Royaume-Uni, les mouvements qui demandent le retrait de la communauté européenne sont à égalité avec le maintien du « in ». Aux Pays-Bas, un referendum contre l’Europe. Sans compter les familiers : montée des populismes en Europe vers l’Est, Hongrie, Pologne…à côté, l’EPCI est une goutte d’huile dans la marée noire.  

samedi 16 avril 2016

tous ensemble non


Chacun recherche une centralité familière. Le vendredi à la mosquée, le samedi à la synagogue, le dimanche au temple et à l’église, le mercredi au café philo, le jeudi à la réunion politique, Noël sous le sapin, jour de l’an sous le gui et le houx. Les amis tous les jours, les enfants éternels, le couple naturellement, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, vital ou mortel. Dans le tourbillon toujours plus complexe des libertés et des contraintes, des choix proposés et des épreuves imposées, il faut pour se tenir debout un socle, une formation initiale, une base solide et multiforme pour ne pas avoir besoin de centralité collective. Rejeté par les révolutions répétitives, les croyances religieuses éclaircies à la toile émeri, les aspirations nationalistes brûlées au crématoire de l’histoire, il ne reste plus rien. J’observe avec une pointe d’envie les engouffrements ethniques, les chaleurs collectives sans pouvoir m’y intégrer car je sais d’expérience que pour s’y intégrer il faut abandonner une partie de soi-même, une part de réflexion, une part de jugement. Cette part de jugement qu’il faut jeter par-dessus bord pour s’intégrer à un mouvement collectif peut se dissoudre dans l’alcool, dans les nombreuses drogues disponibles, dans les vapeurs d’enthousiasme, dans les chaleurs du corps, la vigueur des sentiments. À froid, c’est impossible, quelque chose vous retient, un souvenir. Vous avez appris forcément que l’ami qui vous tend la main vous dénoncera à Dieu et au diable si le collectif l’exige. Alors, on hésite, on tergiverse, on fait semblant de sourire, mais au premier faux-pas, vous fuyez le bâton qui vous redresse.

Donc Juif, non. Communiste, non. Nationaliste, non. Fan de sport, non. L’alcool et la fête, oui, parce que les effets sont limités, contrôlés, en quantité et dans le temps. Tu pourrais devenir indifférent, cynique, désabusé. L’idée d’engagement continue de brûler et d’exiger son tribu. Il reste la grande bataille éternelle contre toutes les batailles. La mise en garde collective contre tous les mouvements collectifs. Bataille permanente et envoûtante où la dissolution de l’individu est impossible puisqu’elle représente précisément l’ennemi à abattre. Comment se battre ensemble contre l’ensemble ? Dès que s’agglomèrent en grappe des individus unis par le rejet des envoûtements, des griseries, ce qui les identifie les sépare. Rien n’est plus éphémère que ces groupes d’anciens alcooliques unis par la dénonciation des effets de l’ivresse. Plus ou moins vite, dans ce combat du groupe contre les groupes se produisent des effets de groupe, une exaltation que les plus lucides dénoncent avec véhémence et le groupe se délite par son objectif même.

dimanche 10 avril 2016

les nuits assises


Pour François Cusset, « le début d’une longue veillée, le monde 8 avril 16. « nous sommes en train de faire quelque chose », il y a des signes qui ne trompent pas. Comme ces manifs sauvages, mobiles et masquées. Le pouvoir a beau vouloir faire le tri entre casseurs et manifestants, bons scolarisés et méchants cagoulés, ça ne marche plus. Car « nous sommes tous des casseurs », car il faut « casser le capitalisme ». Dans les assemblées citoyennes, la parole circule. F. Cusset salue la volonté réfléchie de ne rien revendiquer, qui consomme la rupture avec un ordre politique qui n’est plus reconnu comme légitime. Il salue les slogans neufs : « « le monde ou rien », « ni loi ni travail » ;  la rédaction d’une constitution de la république sociale. Un humour guerrier. Les lycéens découvrent la violence d’état, les étudiants sont dégoûtés par le mensonge des diplômes. Salue la certitude qu’aucune élection ne changera l’ordre établi. La politique classique est morte.

La lutte contre la violence d’un monde inhabitable a été refoulée derrière l’obsession terroriste qu’on redécouvre sous la matraque policière. Contre cette violence, les nuits debout se « déclarent en guerre » et la violence possible de cette guerre-là, on n’a rien à y perdre.

Passons sur l’assimilation guerrière entre casseurs et étudiants scolarisés. Passons sur l’assimilation entre les attentats terroristes et les matraques policières. Passons sur la redécouverte des paroles de l’Internationale. Passons sur les « mensonges des diplômes » dénoncés par un professeur d’université, un insupportable emploi précaire obtenu grâce au mensonge des diplômes. Il est trop facile de repérer les colères qui laissent le monde en l’état. Mon expérience me permet seulement de rappeler un fait tout simple. Tous les mouvements de jeunes, les grèves des universités, les assemblées générales, n’ont jamais, au grand jamais, empêché la tenue des concours d’accès aux Grandes Ecoles, n’ont interrompu les concours d’agrégation, la tenue de jurys de thèse qui permettaient d’accéder au professorat. J’ai passé une partie de ma vie d’universitaire à entendre des dénonciations radicales des diplômes par des collègues en grève illimitée, jamais en grève des concours d’agrégation, de concours d’entrée aux Grandes écoles, jamais en grève des jurys de thèse.

 

Ne passons pas sur la seule question qui vaille. Comment des slogans comme « nous sommes tous des casseurs », « il faut casser le capitalisme », « ni loi ni travail », peuvent-ils être salués comme des slogans neufs par un universitaire ? Comment un journal sérieux comme le monde peut-il publier des enthousiasmes  rupestres ?  

vendredi 8 avril 2016

Barbès Biarritz

Les Temps modernes de juin prochain publient mon article "Barbès Biarritz".

à front renversé


À front renversé

 

Naguère, il n’y a pas si longtemps, les patriotes, les abertzale, les batera, batasuna et EHBai, dénonçaient l’impérialisme français, le refus des pouvoirs de reconnaître le pays Basque. Ils fustigeaient les Jacobins, manifestaient devant la sous-préfecture de Bayonne avec des slogans vengeurs. Aujourd’hui, le préfet leur place en main une bombe à retardement, un projet foutraque, and les voilà qui hurlent de joie, le portent en triomphe et célèbrent les ennemis héréditaires.

Du coup, les seuls patriotes, les seuls défenseurs des intérêts du pays Basque, les seuls abertzale, sont ceux qui s’opposent à la construction d’un EPCI sur zone inondable. Ils combattent les laquais de l’impérialisme et les Jacobins dociles.

 

biazrritz l'insoumise


Biarritz l’indomptable

 

 

Un grand bravo ! Le conseil municipal de la ville de Biarritz a  voté contre le projet préfectoral de regroupement de toutes les communes du pays Basque. Il y a deux ans, Biarritz l’insoumise avait résisté à la vague bleue aux élections municipales. Maintenant, Biarritz la rebelle refuse le projet du préfet. Dans un climat de docilité généralisée, de sujétion identitaire, où les petits clochers font les grandes soumissions, Biarritz résiste et se place ainsi dans la lignée des grandes révoltes populaires d’un pays Basque indocile.

 

 

mercredi 6 avril 2016

judas


Les élus de la Navarre Sud et de la Navarre Nord se retrouvés pour reprendre le chemin d’une « Navarre éternelle » réunifiée. Pour Xabi Larralde (enbata, 1 avril 2016), « une première forme de reconnaissance d’Iparralde » permet de reprendre l’initiative dans le « processus souverainiste ». Les passeurs d’identité, les entrepreneurs d’ethnicité, reprennent du tonus. Etcheto, l’élu socialiste de Bayonne, qui a osé voter contre l’EPCI est traité de Judas dans enbata. Depuis que les élues socialistes du pays Basque ont découvert ses frontières sacrées, les passions identitaires sont réactivées.

lundi 4 avril 2016

le vote a commencé


Le vote a commencé. Contrairement aux élections familières qui ont toutes lieu le même jour et dans un seul pays, selon les règles des tragédies antiques, le vote s’étale sur trois mois. Comme si les électeurs connaissaient le résultat des votes de leurs voisins avant de voter. Non seulement le vote est ainsi étalé sur plusieurs semaines, mais il a été procédé à un vote indicatif le trimestre précédent. La plupart du temps, ce vote a lieu à main levé, il est précédé pour les conseillers qui le souhaitent d’une explication de vote. Chacun connaît les opinions de chacun, ceux qui sont engagés, ceux qui hésitent, ceux qui se taisent. La campagne se mène à coup de réunions contradictoires, de caravanes essentialistes, de publicités dans la presse locale, de conférences de presse.

Les républicains montrent qu’un territoire gouverné par l’essentialisme est ingouvernable. Que la politique, qui consiste à concilier des intérêts divergents, est ici au contraire dominée par les duels à mort. Qui est contre les ancêtres est contre moi, il doit être éliminé. Exclu. Extradé. Interdit de vote. On lui impose des règles qui ne permettront jamais de revenir sur une majorité sanctifié par les siècles. Parce qu’on ne peut pas voter contre le sacré. On ne peut pas mettre les martyrs en minorité. Imagine-t-on un référendum pour ou contre Jeanne d’Arc ? On demande aux conseillers u pays Basque de voter pour ou contre le pays Basque. Tu votes contre ta mère, tu votes contre ton père, contre tes frères, contre le lait maternel, le lait de brebis, contre le piment d’Espelette ?

Ceux qui votent contre l’entreprise d’ethnicisation  et la crispation identitaire voudraient se défendre d’une quelconque trahison à l’égard de la mère-patrie. Ils aiment leur mère, leur frères, leur langue, le fromage de brebis, ils doublent les panneaux, financent les écoles. Ça ne suffit pas. Il faut accompagner l’essence martyrisée, les générations brutalisées, les résistances et les drapeaux et les traduire par le monument suprême, le seul monument aux morts qui vaille : la frontière. Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine, vous n’aurez pas la Soule, le Labourd et la Basse Navarre. Vous avez pu franciser la côte, mais notre cœur est resté basque.
Ceux qui s’opposent à la réforme du travail, au tiers-payant, aux réformes scolaires, sont des adversaires. Ceux qui s’opposent à la patrie sont des traîtres. Ils sont menacés. Tu sais, disent les colporteurs de substantialisme, ton avenir dépend de nous, si tu ne votes avec nous, nous nous souviendrons. Et nos enfants se souviendront. Et les enfants de nos enfants. Ta carrière est fichue. Pas d’indemnité de patriotisme. Pas de délégation d’identité.

réserve indienne


Tu es vraiment inquiet, demandent une amie. Oui et non. L’EPCI n’est pas un état. Un état-nation. Ce n’est pas Daech, ni la Pologne, ni la Hongrie. Ni l’Egypte, ni l’Algérie, ni le Yemen, ni l’Arabie saoudite, ni la Syrie. Ni la République tchèque. Ni la Bosnie. Ni la Turquie. Ces jours-ci montent une étrange ambiance, comme une armée des somnambules qui se dirige vers l’abîme. Tranquillement. Demain, le pays Basque sera transformé en réserve indienne. Pas tout de suite. Lentement. Des écoles enseigneront les langues des ancêtres. L’inspecteur de police mènera des enquêtes avec l’aide d’un chaman. Les terres seront rendues à leurs propriétaires et les familles installeront sur les axes routiers des stands de souvenirs et de pacotilles. L’alcool coulera à flots. Les jeunes qui restent sombreront dans la drogue. Les filles partiront dans les universités de la côte. Les touristes visiteront, achèteront, parleront. Les ancêtres regretteront le temps des manifestations pour récupérer les terres ancestrales. Ils condamneront les faux Indiens qui ont oublié leur langue, leur religion, qui travaillent en ville, qui deviennent docteurs, professeurs, et pire que tout, touristes. Ils verront leurs petits-enfants porter des coiffures en plumes, recevoir un arc pour Noël et pour les plus riches, un poney qui restera dans la réserve, qu’ils viendront monter de temps en temps pendant les vacances scolaires. Les somnambules avancent, ils ne peuvent pas imaginer la transformation de leur pays en réserve indienne.

dimanche 3 avril 2016

paradiis fiscal


Paradis fiscal

 

Ma cotisation au PS est déductible de mes impôts. Elle permet de bénéficier d’une réduction d’impôt allant jusqu’à 60% de la somme versée.