vendredi 29 juillet 2016

fichiers


Attentats

Il faut ficher, enfermer, exiler, emprisonner. Qui? 

En Europe, aujourd'hui, Joan Cox,  députée travailliste a été assassinée. Elle menait campagne contre la sortie du Royaume-Uni  de l'Union européenne. En Norvège, des dizaines de jeunes travaillistes ont été massacrés.

Donc, il faut ficher, enfermer, exiler, emprisonner. Qui? Ceux qui empêchent par la force les réunions socialistes? Il faudrait les classer fichier S. Ceux qui menacent les ministres jusqu'à dans leur logement privé. Classer fichier S. Dangereux. Ceux qui utilisent des discours incendiaires contre l'Europe, qui la comparent aux projets nazis? fichier S. 

Il faut ficher, enfermer, exiler, emprisonner. Dites-nous exactement qui, s'il vous plaît. 

Thénardier


 Beaucoup  de responsables ne le sont pas. À droite officient des Thénardiers sur les champs de bataille, Ils détroussent et pillent les cadavres. Leurs paroles sont  irresponsables car elles légitiment la guerre civile. À la poubelle les règles et le droit. Est-ce que nos ennemis respectent les règles? Ainsi se trouve justifiée la vendetta corse.  On va leur rendre coup pour coup. Sarkozy Thénardier rêve d’une France qui ressemblerait à la Corse : des patriotes au pouvoir, des inscriptions "arabes dehors"sur les murs, et des pogroms après chaque attentat.

nuées


Les dirigeants de droite se trumpérisent. Expulsez, emprisonnez, sans procès. Qui? Les suspects. J'imagine dans mes cauchemars un monde se partageant entre les communistes, chinois, les nationalistes indiens, les islamistes turcs, plus Erdogan, plus Trump, plus Sarkozy président Laurent Wauquier ministre des cultes installant des portiques dans toutes les mosquées.

 Dans ce monde les relations internationales seront fondées sur la force, la guerre et après des millions de morts, devant le monument commémoratif, le grand mufti de Jérusalem et le président des EU se donneront la main en silence.

samedi 16 juillet 2016

CGT


La CGT interdit une réunion du PS à Cambo, la CGT spectacle interdit une réunion du PS à Avignon.

 

Aux dernières nouvelles,  Poutine, Erdogan, Mgr Aillet, Raul Castro, Orban, Roland Menard et Kim Jang Un et  Vincent Bolloré, ont demandé leur adhésion.

attentat


Attentat de Nice 15 juillet 16. 7 heures du matin, France inter. 84 morts. Mode opératoire, un camion dans la foule qui venait de regarder le feu d’artifice, Promenade des Anglais. Les responsables politiques s’expriment. Les droites nationalistes demandent l’enfermement de tous les musulmans fichés. Quand il y a la guerre…. Des forcenés demandent qu’on enferme tous les musulmans, ou qu’on les expulse, que l’on considère comme des ennemis ceux qui actuellement sont nos meilleurs alliés : les musulmans français, intégrés, patriotes, ceux qu’on voit dans le personnel de police, dans les salariés des hôpitaux, dans les organisations sociales. Qui sont autant les ennemis des terroristes que n’importe quel citoyen de France.

Soyons pessimistes. Si les attentats continuent, seront portés au pouvoir les idées les plus guerrières et les hommes qui les portent. On commence à nous donner Israël en exemple d’autoprotection contre les fous de Dieu. La militarisation de la société y a abouti à marginaliser les partisans d’une paix négociée qui sont devenus inaudibles et inéligibles. Nous n’y échapperons peut-être pas. Actuellement, on continue ici et là à parler de « victimes innocentes ». Comme si les policiers et les soldats n’étaient pas des victimes innocentes. Mais si l’on transforme tous les civils en porteurs d’armes, il n’y aura plus de victimes innocentes. Il n’y aura plus que des militaires. L’objectif des intégristes est de nous transformer tous en soldats.

Nous ne sommes pas à l’abri. Les fascistes et les communistes ont militarisé les peuples où ils étaient au pouvoir et ont mobilisé chaque individu en soldats de leur cause. Il n’y avait pas de victimes innocentes : il n’y avait que des soldats qui devaient surveiller l’ennemi intérieur en permanence.

Il faut nous protéger et donner les moyens à ceux qui sont chargés de notre protection. Des moyens et un soutien moral. Les manifestants qui crient » CRS/SS » ou « la police tue » ne mesurent pas les conséquences de leurs slogans. Mais autant il faut militariser les forces de police, autant il ne faut pas militariser la politique. Il existe des forces politiques en France qui militarisent la politique en permanence, désignent les ennemis, clivent la société en bons et mauvais citoyens, étiquettent  les quartiers et les religions. Ils existent, à droite et à gauche. Pour eux, la politique est ce qui continue la guerre par d’autres moyens.

Contre le terrorisme, il faut mener une guerre implacable. Mais la politique doit rester l’organisation d’une société en paix avec elle-même. Une politique de solidarité, de respect des lois et des personnes, de fraternité en œuvre. C’est difficile, c’est impossible ? À  chacun de nous d’y contribuer.  

 

mardi 12 juillet 2016

risque

« Depuis des mois se manifeste une violence qui se dit légitime et considérée comme telle…. Le risque n’est pas de les voir conquérir une majorité…mais que s’installe dans le pays une frange d’opposants déterminés au « système » à savoir l’économie de marché ou la démocratie représentative et les organismes qui régulent la vie sociale. Cette frange ne prétend pas incarner une opinion minoritaire, …mais la totalité de la société « opprimée » par ce qui la fait tenir ensemble. Sur ce point se rejoignent Mélenchon, une partie du Front national, la CGT, et des groupes d’enragés. L’extrémisme est une tradition française, qui risque à tout moment de réussir à occuper l’ensemble de l’espace des idées ». Pierre Pachet, libération 12 juillet 2016.

samedi 9 juillet 2016

le choix


Les principales avancées sociales ont été le fait de gouvernements  dont les socialistes étaient partie prenante, parfois dans un rôle premier, parfois avec des alliances, avec les communistes, avec la droite. Les gouvernements Léon Blum, Mendès France, François Mitterrand,  Michel Rocard, Lionel Jospin…Chaque fois le premier travail de la droite fut de défaire les  avancées sociales. C’est encore le cas aujourd’hui.

Chaque fois, quand ces gouvernements  de gauche réformiste étaient au pouvoir, les révolutionnaires lui reprochaient de ne pas faire la révolution. Guy Mollet contre Léon Blum, les communistes, les jusqu’auboutismes. Lionel Jospin a été battu parce que toutes les composantes non-socialistes de son gouvernement ont mené campagne sur la destruction systématique de son bilan. Avec l’aide de quelques socialistes...

Le courant révolutionnaire en Europe a été un courant réactionnaire. Il a empêché le droit de vote des femmes (la France en dernier…), a été à la queue de l’Europe dans la création d’un système de protection sociale (organisé sur le modèle de la Grande-Bretagne et de l’État-providence)…

Aujourd’hui encore, la gauche de la gauche préfère les ruines grecques ou espagnoles aux prudences réformistes. Les critiques internes plus les oppositions de la gauche de protestation, plus les positions de la droite, placent notre gouvernement, le nôtre, celui que nous avons élu, dans une position minoritaire dans l’opinion.

Aujourd’hui, nous avons le choix. Nous pouvons avoir une situation à la Notre-Dame des Landes, une situation bloquée, violente, qui profite aux extrêmes et décourage les bonnes volontés. Ou Peugeot, où toutes les organisations syndicales, sauf la CGT, signent un accord avec augmentation de salaire, recrutement de mille postes supplémentaires, relocalisation, contre des heures sup non payées. Pas glorieux ? Quel est le modèle glorieux, un combat qui fera de beaux films avec des pneus qui brûlent, une usine qui disparaît, où un contrat qui ne donnera lieu à aucun discours flamboyant, comme à Peugeot ?

La réforme El Khomri permettra ce type de contrat. Faisons confiance aux travailleurs pour qu’ils créent des rapports de force favorables. Les opposants à la loi sont porteurs d’une grande méfiance, pour ne pas dire un mépris, à l’égard des salariés jugés incapables de défendre leurs intérêts sans le parapluie d’un grand syndicat tutélaire.

Voici quels sont les termes du débat. À l‘échelle mondiale, l’organisation des états entre eux pour lutter contre les nouvelles grandes puissances industrielles, pour organiser et réguler la finance. À l’échelle nationale, protection, solidarité, réduction des déficits…

À l’échelle locale, choisir des solutions réformistes plutôt que des oppositions criardes. Plutôt Biarritz qu’Anglet ou Bayonne. Plutôt des logements sociaux qui poussent que des cités fantômes revendiquées par une opposition impuissante.


stalino-fachos


À Cambo-les-bains devait se tenir l’université d’été du Parti socialiste des Pyrénées atlantiques. La salle de cette réunion (privée) était occupée par des militants du comité «‘jusqu’au retrait », contre la loi El Khomri , comité composé de la CGT et de partis et syndicats basquisants (EH Bai, LAB...) Ils ont crié des slogans, ont cassé une vitre. Ils ont obtenu une victoire éclatante : les militants socialistes se sont retirés  et sont allés  discuter dans les bois, sous les arbres.

La dernière fois que je dus ainsi aller discuter dans les bois, ce fut à Prague, en 1970, le séminaire de l’historien Karel Bartosek était interdit. Pour rencontrer Karel, il fallait se réfugier dans les bois. Des bandes qui cassent les vitrines des partis politiques, on les appelait fascistes dans les années 30. Des bandes qui interdisent des réunions, on les appelait staliniens dans les années 70.

Aujourd’hui, dans les années 2016,  l’héritage a été recueilli par des stalino-fascistes qui interdisent des réunions, cassent les vitres des locaux des magasins juifs, non, pardon, des locaux PS. Les réunions doivent se tenir clandestinement.

Nos élues socialistes, si promptes à rédiger un communiqué quand un membre de l’ETA est arrêté, sont restées silencieuses. La fédération du PS hésite à porter plainte. Colette Capdevielle estime qu’il faut « renouer le dialogue » avec les casseurs- censeurs.

Les stalino-fascistes sont une minorité fatiguée. Ils ne sont forts que de nos faiblesses et de nos renoncements.

jeudi 7 juillet 2016

fin de conflit


Dans Enbata, journal abertzale du pays Basque, juillet 16, un article intitulé « 80 ans », réclame la fin du conflit. Pour en terminer, il faut le rapprochement des prisonniers, l’amnistie, l’officialisation de la langue basque, etc… Rien de neuf sous les nuages.

L’auteur de la chronique donne des exemples : en 1918, l’Allemagne vaincue a été humiliée par les vainqueurs, résultat, trente ans plus tard, Hitler était au pouvoir. En 1945, les Alliés ont respecté les Allemands, les ont aidés à reconstruire leur pays et les relations sont apaisées.

Mon sang n’a fait qu’un tour. Effectivement, les Allemands ont été aidés. Mais les Alliés les ont aussi et surtout aidés à reconstruire un système démocratique en les obligeant à regarder leur histoire en face. D’abord par des procès retentissants contre les principaux responsables des massacres. Ensuite en organisant des visites des camps d’extermination pour les écoliers et pour les habitants. Les Allemands ont pu ainsi construire un système démocratique dont la terreur politique a été éliminée.

Est-ce de cette façon que les abertzale demandent le respect ? Mais alors, il faut raconter encore et encore les crimes de l’ETA, les attentats aveugles, les élus qui devaient être protégés par des gardes du corps, les kidnappings. Il faudrait que les victimes survivantes ou leur famille viennent dans les écoles raconter leur calvaire.

Au lieu de quoi on célèbre les terroristes, on demande leur libération et quand ils sont libérés on les applaudit dans les manifestations. Et dans les villes où dominent les « patriotes », les victimes qui demandent réparation sont chassées de leur quartier.

Je connais l’objection : les GAL, le terrorisme d’État. Mais les GAL et leurs commanditaires ont été jugés, emprisonnés. Personne ne manifeste pour leur amnistie. Ils ne sont pas applaudis dans les meetings. Personne ne manifeste pour qu’ils soient rapprochés de leur famille.

Yoyés, membre de l’ETA, demandait la fin de la lutte armée. Elle a été assassinée. Quand l’ETA déposera les armes, quand Batasuna demandera que les rues et les places de leurs villes portent le nom de Yoyès, alors le conflit sera vraiment terminé.


mardi 5 juillet 2016

stalino fascistes


Des locaux politiques et syndicaux saccagés. Des militants menacés. Des interdictions de réunion. Ne demandons pas à des voyous stalino-fascistes de cesser d’être des stalino-fascistes. Ils ne représentent rien, leur force n’est ni dans leur nombre ni dans leurs actions : leur force est dans le silence, l’acceptation honteuse, la complicité oblique. Les partis de droite se taisent. Les communistes ne condamnent pas, le Front de gauche se défile, Mélenchon et Laurent regardent à côté. Là est le danger.

Parce qu’il faut comprendre, n’est-ce pas…Ils sont en colère à cause du 49-3, à cause des lois proposées. À cause de l’Europe, à cause de la police.

Rappelez-vous, ce n’est pas si loin. L’IRA, l’ETA, les djihadistes corses étaient en colère, il fallait comprendre. Puis personne n’a voulu comprendre, les terroristes se retrouvés comme les poissons sur le sable, ils ne pouvaient plus respirer, ils ont arrêté, ils ont rendu les armes.

Aujourd’hui, Mélenchon, Martinez,  Laurent, tous ceux qui comprennent et justifient, donnent de l’oxygène aux stalino-fascistes. Ils ne sont pas complices, mais ils ne veulent pas débrancher l’antique lien avec la terreur révolutionnaire.


Ils ont peur des Basques


Ils ont peur des Basques



Les bourgeois avaient peur des ouvriers. Ils les ont exclus du droit de vote. En Angleterre, les Protestants avaient peur des catholiques. Ils les ont exclus du droit de vote. Les hommes avaient peur des femmes. Ils se sont réservé le droit de vote. Les nationalistes basques ont peur du pays Basque : ils ont inventé un système qui donne le pouvoir au tiers de la population contre les deux autres tiers. Ça s’appelle l’EPCI. Ils ont peur des Basques parce que les nationalistes qui se présentent aux élections sont régulièrement minoritaires. Ils veulent une administration où la minorité aura la majorité, parce qu’ils ont peur des Basques dans leur diversité, comme les bourgeois avaient peur des ouvriers et les hommes avaient peur des femmes.

dimanche 3 juillet 2016

vote populaire


Sur le vote populaire

 

Parmi les formes de résistance à une communauté européenne sont régulièrement sous-estimées les questions de société, c'est à dire les droits individuels et collectifs notamment dans le domaine des relations entre hommes  et femmes. En République d’Irlande, chaque referendum sur l’adhésion à l’Union européenne, réveillait les passions politiques qui portaient moins sur l’économie que sur le contrôle de la sexualité. L’église catholique irlandaise dénonçait une Europe permissive, qui autorisait le divorce, l’avortement, le mariage homosexuel, l’euthanasie. Le refus de toutes ces réformes nourrissait l’opposition à l’Europe, la revendication de toutes ces réformes alimentait la demande d‘intégration à l’Europe. En Pologne, en Hongrie, en Irlande, en Turquie, les différentes formes de supériorité masculine et le contrôle de la sexualité féminine restent encore des facteurs de résistance à l’Europe au moins aussi importants que les questions économiques. Les mesures pour l’égalité des sexes suppriment  ou affaiblissent les privilèges masculins  et cet aspect des choses joue un rôle dans la méfiance l’égard d’une Europe qui permet à tous d’aimer,  d’épouser, de porter un enfant ou d’avorter, de se soigner ou de mourir librement. Car toutes ces libertés sont d’abord des libertés pour les femmes.

Pour les pays soumis à une forte pression cléricale, l’Europe a été une force de réforme et de libération, notamment des femmes. L’Europe ne s’occupe pas de détails, elle traite de questions centrales et bouscule les traditions qui sont toujours des rapports de force.

C’est sous cet angle que l’on peut au moins en partie appréhender le vote des couches populaires. Quand tout allait mal (exil ou chômage), les hommes pouvaient conserver dans le privé la supériorité qu’ils perdaient dans le public. Aujourd’hui, ces refuges se disloquent et les hommes subissent les crises davantage que les femmes. Ce sont les métiers virils qui disparaissent : métallurgie, chantiers navals, mines. Les bouleversements, crise ou migrations, ferment l’avenir des métiers traditionnellement masculins et multiplient les tâches dites féminines. Une femme qui ne travaillait pas était mère au foyer. Un homme qui ne travaille pas n’est pas père au foyer, il est chômeur. Dans sa famille, son épouse, ses sœurs, ses filles, trouvent des emplois, elles sont aides de vie, infirmières, enseignantes…Il est prêt à entendre ceux lui assurent qu’il est supérieur parce qu’il est un homme, supérieur parce qu’il est né au bon endroit.

Ajoutons que la construction européenne a davantage profité aux couches moyennes et intellectuelles. Les étudiants qui voyagent grâce aux systèmes Erasmus ou Voltaire font partie des réussites de l’Union. Les voyages des cadres améliorent les CV et renforcent la qualité des formations.  Un plombier qui voyage est une menace.

Les populismes de gauche et de droite flattent les inquiétudes, les nostalgies, les regrets. On peut rêver d’un discours politique qui bouscule les traditions. On peut rêver d’un discours politique qui entende les inquiétudes mais ne s’incline pas devant les régressions comme si elles étaient une catastrophe naturelle.