dimanche 31 décembre 2017

rattrapage


La fédération 64 de la République en marche s’est déshonorée en soutenant sans réserve  les faiseurs de paix qui négocient avec une organisation terroriste, demandent amnistie, rapprochement des prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée sans un mot, sans un regard pour les victimes de l’ETA.

En plus du déshonneur, un grave dérapage politique. Nos députés se sont ralliés aux négationnistes basques et aux fabricants de l’oubli, à toutes les forces politiques et sociales qui condamnent la construction européenne (depuis Mélenchon jusqu’à ATTAC et les députés nationalistes corses).

Le déshonneur, parce qu’à leur demande de se joindre à la manifestation, le lehendakari du Sud leur a rappelé leur honteuse démission : « nous n’irons pas parce que les morts sont de notre côté ». Ce qui peut se compléter : les assassins sont du vôtre.

Heureusement, ils n’ont rien obtenu et j’espère qu’ils n’obtiendront rien d’autre que l’application du droit. Le droit, c’est la dissolution de l’ETA, le repentir, l’engagement à ne plus recourir à la lutte armée. Ce n’est sûrement pas défiler derrière une banderole qui réclame « le retour à la maison » des prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée ».

Il est encore possible de se rattraper. Vincent Bru et Max Brisson se sont publiquement engagés à participer à une délégation du Pays Basque français auprès des associations de victimes. Cette délégation comprendra des citoyens concernés et des membres de la République en marche. Les responsables de la République en marche 64 peuvent d’ores et déjà annoncer cette délégation et déclarer leur soutien.

vendredi 29 décembre 2017

Zorro


Zorro est mon héros. Je me retrouve dans une soirée. On se dit bonjour comment allez-vous, on échange des informations sur les amis et la famille. La boisson aide à abréger le temps qui passe.



        Près de moi s’assoit un homme plus jeune. Il regarde les femmes et me dit, toutes des putes. Je me suis marié deux fois, dit-il, et maintenant, je suis rincé. Elles m’ont ruiné, dit-il, ces putes, avec les pensions qu’elles réclament.



        Au début, je m’avance doucement et masqué. Je lui dis, je me suis marié une fois, errare humanum est mais perseverare diabolicum. Comment peut-on se marier deux fois ? Il me dit parce qu’une épouse, ça revient moins cher qu’une pute. Mais quand on divorce, évidemment, une épouse ça coûte plus cher qu’une pute. Je lui dis, si vous considérez les femmes comme des putes, quand vous divorcez, il ne faut pas vous étonner qu’elles se conduisent comme des putes, c'est à dire qu’elles retirent d’une relation tarifée le meilleur profit possible. Il me dit quand même je suis ruiné. Je lui dis, à écouter votre opinion des femmes, le jugement que vous portez sur les femmes, je trouve, personnellement, lui dis-je, moi personnellement, qu’aucune pension aussi élevée soit-elle ne pourra compenser le mépris que vous leur portez. Je vous écoute et si je ne réagis pas, je deviens complice. Donc, je vous dis franchement, la manière dont vous parlez des femmes est insupportable et si vous me donnez le nom de vos ex-épouses, je veux bien prendre contact avec elles et me porter témoin en leur faveur, pour qu’elles demandent beaucoup plus que ce qu’elles demandent. Parce que je sais, j’ai appris, j’ai compris, qu’en règle générale, les femmes qui sont traitées ainsi par des maris odieux ne demandent jamais assez. Il a dû comprendre alors que je n’étais pas de son côté.



        C’est assez simple de parler, de dire quelques mots qui protègent des vents mauvais. Je me rappelle cette très jeune fille dans le métro qui était harcelée par deux jeunes connards. Menaçant, injurieux, les mains toutes proches. Elle était affolée. Je me suis approché et j’ai dit bonjour cousine, quelle surprise ! Comment vas-tu ? Tu descends à la prochaine ? Moi aussi. Un sourire qui valait mille mercis. Facile, non. J’étais protégé par mon âge, par ma canne, mes cheveux blancs. Les deux connards se sont éloignés. L’âge n’a pas que des inconvénients.

conseil aux artisans de la paix


Conseil aux artisans de la paix.



La dernière délégation auprès du ministre de la justice n’a rien obtenu. Pas de rapprochement de prisonniers. Vincent Bru et les autres élus sont en colère. Ils comprennent que certains dossiers puissent être « particulièrement lourds » (comprenez massacres, tortures, extorsions de fonds…), mais pour les autres (menaces, incendies, agressions non létales, transports d’armes et d’explosifs…), le gouvernement  pourrait faire un effort, non ?



L’objectif des artisans de la paix, après avoir obtenu le désarmement de l’ETA, est le rapprochement des prisonniers. Puis l’amnistie, puis la libération.



Si les artisans de la paix prennent leurs objectifs au sérieux, ils doivent se donner les moyens de les obtenir. Ils connaissent les réponses. Il faut demander à l’ETA de se dissoudre. Demander aux prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée de demander pardon et de s’engager à renoncer à toute violence politique.



S’ils ne s’engagent pas dans cette voie, c’est qu’ils sont englués dans une solidarité sordide avec les héritiers des bourreaux qui ne veulent pas porter un regard critique sur la terreur qu’ils ont fait régner au Pays Basque Sud.



S’ils se dégagent de cette solidarité, ils obtiendront des résultats autrement importants que de temps en temps un rapprochement au cas par cas.

jeudi 28 décembre 2017

les vraies catas


Les vraies catastrophes ne vous quittent jamais. Prenez les médocs que vous voulez, elles ne disparaîtront pas. Elles sont là pour toujours. Elles se reconnaissent à ce que jamais vous ne pourrez les raconter sans que la gorge se serre, que les yeux se mouillent, sans que vous soyez obligés de vous interrompre avant  d’en terminer le récit. Deux d’entre elles me possèdent. La première date de Paris 1942. J’avais volé des illustrés chez la marchande de journaux qui vendaient ses marchandises, ses bonbons, ses illustrés, dans le couloir d’un immeuble. J’ai ramené les journaux dans la chambre d’hôtel et j’ai pris l’engueulade de ma vie. Ma mère me disait, avec son accent, je ne me rendais pas compte que pour un illustré, je risquais la vie de ma famille. C’est une histoire que je ne peux jamais raconter jusqu’au bout, ma gorge se serre, les larmes coulent et même maintenant, en l’écrivant, mes yeux sont mouillés. La gorge ne se serre pas parce que je ne parle pas, mais les larmes coulent sur le clavier.



La seconde catastrophe qui ne me quitte jamais est un accident. J’allais faire une conférence sur les États-Unis en banlieue, j’étais perdu comme d’habitude hors périphérique. J’ai vu un tabac ouvert, j’ai demandé à ma fille d’aller se renseigner. Elle descend, elle avait quinze ans, elle est vivante, rassurez-vous, elle met le pied sur le passage clouté, une voiture passe à toute vitesse et l’envoie en l’air quinze mètres plus loin. Pour moi, elle était morte. Elle n’était pas morte, mais je la vois sauter en l’air, et quand je raconte cette histoire, j’ai la gorge qui se serre, et les larmes qui coulent.



Voilà de vraies catastrophes. Si la gorge ne se serre pas, si les yeux ne coulent pas, ce ne sont pas de vraies catastrophes. La gorge serrée et les larmes sur les joues, ce sont des vraies qui jamais ne disparaîtront. Il faut juste apprendre à vivre avec.

mardi 26 décembre 2017

urgences


Tic tac, l’horloge égrène les secondes, les aiguilles rampent sur le cadran, les événements se raréfient. Entre chaque événement, remplir le temps. Quand j’étais en pleine activité politique, professionnelle, familiale, les affairements étaient d’une grande utilité. Par exemple, amoureux, je considérais alors que rien n’était plus important que de retrouver la belle et les cours à la fac, l’écriture d’un article, la sortie au cinéma, l’intervention dans une réunion, la préparation d’un dîner, le tour de Paris à vélo, la lecture d’un livre d’histoire, la lessive et le repassage, les longs coups de téléphone au service après-vente d’une plate-forme marocaine, n’étaient que des éléments de remplissage d’un temps élastique pour arriver enfin au rendez-vous attendu, au claquement des talons sur le pavé du jardin, au coup de sonnette.



La retraite dissipe un certain nombre d’activités secondaires, annexes et collatérales. Plus de thèses à lire, plus de recensions de livres pour une revue confidentielle. Peuvent encore jouer le rôle de bouche-trous le cinéma, l’intervention dans une réunion, la lecture d’une roman policier. Mais ces éléments collatéraux par rapport à ce qui compte vraiment ne présentent plus de caractère d’urgence puisque les talons qui claquaient sur le pavé, le coup de sonnette accélérateur de flux sanguin, sont désormais du même côté de la porte et donc, la nécessité de remplissage,  d’accélérateur d’aiguilles, est moins forte.



Si toutes les activités qui prennent l’essentiel du temps ne sont que des remplissages de vide pour atteindre l’urgent, ce qui compte vraiment, alors, quand l’urgent disparaît ne reste plus que des remplissages de vide. Si ce vide n’est plus la ligne la plus courte ou qui donne le moins la sensation d’attente, qui accélère la lenteur, en lui donnant l’allure de la vitesse, entre deux événements cruciaux, entre la croix et la bannière, entre les semailles et la moisson, entre le chapeau soulevé et le sourire de bienvenue, alors ces événements subalternes deviennent primordiaux et rien n’est plus important que la précipitation vers Leroy Merlin pour acheter la vis qui manque à l’étagère, ou bien de remplir de carburant un véhicule clignotant.



Pour ne pas être réduit à des activités lilliputiennes, il faut conserver des urgences fortes. Il n’est pas impossible par exemple de remplacer le claquement des talons sur le pavé par le grincement d’une porte de jardin, le timbre de la porte par la sonnerie d’un téléphone et ainsi de conserver aux nécessités de la vie quotidienne leur caractère de subalternité. Il n’est pas impossible d’accorder à chaque petit matin le statut de grand soir, de donner à un dîner en ville l’allure d’une conspiration, de transformer une pétition en barricade.

jeudi 21 décembre 2017

colère à Reims colère noire


Didier Eribon, retour à Reims et Ta-Nehisi Coates, une colère noire, Lettre à mon fils.



Dans ces deux livres, les auteurs puisent dans leur autobiographie des raisons de leur colère. Tous deux ont vécu dans les ghettos de la misère, ghetto social pour Eribon, ghetto racial et social pour Coates. Tous les deux se sont sortis du ghetto en devenant des intellectuels connus. Ils revisitent leur enfance, leur formation, leur relation avec la famille, avec ceux qui ne s’en sont pas sortis et tentent de renouer un lien perdu à grands coups de colère contre les assignations raciales et sociales.

À Reims, le PCF redonnait une certaine dignité aux ouvriers, sa disparition laisse la misère dériver vers les votes FN. Dans ces quartiers se mène une guerre sans merci contre la misère, par les logements, les écoles, la discrimination, les mises à l’écart. Didier Eribon trouve une sortie de ce ghetto dans sa situation d’homosexuel. La haine à l’égard des gays utilise les mêmes gammes que la haine sociale. Didier Eribon trouve dans le mouvement gay et dans les partis politiques extrêmes (trotskiste), une « réponse » à cette rupture. Il éprouve une colère terrible à l’égard des réformateurs socialistes qui ne font que mener de manière plus hypocrite la même guerre à l’égard du monde de son enfance.

Dans les ghettos noirs, se mène pour Coates une guerre sans merci pour maintenir l’héritage de la société esclavagiste et cette guerre détruit les corps des Noirs, par la police, la drogue, les bandes armées, l’école, les prisons. Deux réponses à cette situation. La première est la guerre qui répond à la guerre, Malcolm X, les Panthères Noires. La seconde réponse est le lieu d’une utopie réelle : l’Université Howard à Washington surnommée « La Mecque », où l’on enseigne et on découvre et on explore le monde à partir de l’expérience et de l’histoire des Afro-américains.

Autant la description du monde dont ils sont en train de rompre est d’une grande qualité littéraire et politique, autant les théories qui émergent de cette expérience sont discutables. Les deux parties de ces livres s’appuient l’une sur l’autre : la théorie des Black Panthers colore l’expérience vécue du ghetto noir, les théories révolutionnaires forment le regard sur la misère rémoise. Ces liens irritent parfois. L’expérience la plus réelle, la plus douloureuse n’est jamais un argument théorique. La colère de l’enfance ne pourra pas nécessairement légitimer le militantisme trotskiste ou des Black Panthers. Le lecteur pourra rejeter l’argument de l’expérience vécue et se permettre de conserver son droit à la réflexion critique.

Quelques remarques. 1. La colère sociale qui porte les deux ouvrages et fait leur intérêt à la fois politique et littéraire réduit les communautés décrites aux individus qui permettent cette colère. Ceux qui s’en sortent n’existent pas. Ils sont corrompus par le système, des oncles Tom ou des garde-chiourmes. N’entrent dans ces réflexions que ceux qui restent dans les ghettos, qui y vivent et qui y meurent. Les autres sont tout simplement invisibles. Mais la majorité des salariés modestes ne vivent pas dans les ghettos de la misère, la majorité des Noirs ne vivent pas dans le Bronx, la majorité des issus de l’émigration ne vivent pas dans les « quartiers ». Quand on dit que vingt pour cent des Noirs américains connaissent la prison, (pourcentage énorme), il vaudrait la peine d’aller voir de plus près les 80% qui ne sont pas emprisonnés. Quand on observe que le décrochage scolaire affecte un quart des jeunes des quartiers, il serait intéressant d’aller voir la majorité des trois quarts qui ne décrochent pas. D’une manière plus générale, on observera que la majorité des assignés (par la religion, le quartier, la couleur de la peau) ne répond pas aux assignations. Mais seuls les assignés ont droit à l’existence.

2. Passionnant d’étudier les cultures politiques différentes entre la France et les pays anglo-saxons où l’on accepte sans barguigner la notion de « communautés ». Au point même d’instaurer des quotas pour les communautés discriminées, dans l’accès aux études notamment. Dans les grandes villes anglaises se menaient des batailles tendues pour la définition de telle ou telle communauté parce que leur pourcentage influençait la distribution des financements publics. Dans les recensements, la question posée était « à quelle communauté estimez-vous appartenir » ? Des Grecs ou des Italiens apparaissaient dans la rubrique « Noirs » parce que tout individu qui s’estimait discriminé se classait comme noir. Avant de s’exclamer, comment peut-on ainsi classer les citoyens selon leur religion, la couleur de la peau, etc… il faut étudier les conséquences d’une telle conception. Les Noirs pouvaient disposer d’une université noire. Les syndicalistes et les militants ouvriers avaient leur université : Ruskin College. Ou pour les militants de New York, City College, qui fut un temps lieu de formation des progressistes juifs et noirs. Les femmes disposent d’universités pour femmes. Parfois de lycées féminins, parce que des sociologues ont constaté que les jeunes collégiennes réussissaient mieux quand elles étaient entre elles que dans la compétition avec les garçons. Etc. Impossible en France, dira-t-on. C’est tout à fait possible, mais de manière rusée : sous le masque de l’universalisme. Les plus riches, les dominants, disposent d’établissements scolaires, de Grandes Écoles de clubs, de sociétés fermées, qui sont de véritables ghettos. Mais voilà, ghettos de riches, ça ne marche pas. On ne dit pas ghetto. On dit société, club, anciens élèves, mais jamais ghettos. Ghetto est réservé aux pauvres. Communauté, c’est toujours communauté de pauvres.

Il fut un temps que ma génération a connu où les salariés, les ouvriers, disposaient de leurs clubs, des clubs ouvriers en Grande-Bretagne, working men’s clubs », des centres de loisirs, des sociétés mutuelles, qui étaient l’équivalent ouvriers des clubs de riches. Ces lieux de formation ont quasiment disparu et rien n’est venu les remplacer. Alors on peut se moquer, dénoncer les dérives communautaires des Anglo-saxons, mais ces moqueries et ces dénonciations sont un rideau de fumée pour dissimuler une écrasante situation : la France dispose d’un  système de formation initiale et permanente parmi les plus discriminants des pays développés.


mardi 19 décembre 2017

chacun son travail


Chacun doit faire son travail



Dans la Goutte d'Or est installé depuis trente ans un lieu d’accueil des consommateurs de drogue. Les responsables de ce centre ont de bonnes relations avec le commissaire de police. Il est entendu que la police est toujours à bonne distance parce que si elle s’en approche trop, les consommateurs ne viendront plus, ils seront mal soignés, le centre ne pourrait plus faire son travail.



Les juges, la police, sont chargés de faire respecter la loi. Ils arrêtent, jugent, trient.

Les organisations humanitaires font un autre travail : elles viennent en aide à des gens en grave difficulté.

Si des policiers viennent dans les centres d’urgence et d’accueil vérifier les papiers des gens accueillis, ils empêcheront les humanitaires de faire leur travail car les migrants ne viendront plus dans ces lieux, de crainte d’être arrêtés.

Les points d’accueil n’empêchent pas la police de faire leur travail. Que la police n’empêche pas les humanitaires de faire le leur.

lundi 18 décembre 2017

jamais deux sans trois


Mon ambition est de me faire exclure trois fois. D’être inscrit dans le livre des records de Guinness comme le seul militant politique qui a été exclu trois fois. Une fois par le PCF, une autre fois par le PS et la dernière fois par la République en marche.

J’ai annoncé ma participation à une manifestation contre les nouvelles règles prévues par le ministre de l’intérieur contre les migrants sans papier. J’avais déjà annoncé que je prendrai la parole dans une réunion des artisans de la paix qui organisent une campagne en faveur des prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée et que j’interviendrai comme membre de la République en marche. Je n’ai eu en retour qu’une invitation à une réunion avec les responsables du 64 et une discussion franche et cordiale. J’ai tout de suite senti que l’accès à une troisième exclusion serait compliqué.

La réponse à mon courriel sur la manifestation de Bayonne est plus prometteur. Comme un chien de chasse sent l’odeur du gibier, je frémis de sentir le parfum d’une nouvelle dissidence. Je relis le courriel du référent République en marche 64 qui me dit « vous n’avez pas le droit ». Les premiers mots d’une mise à mort, les premiers mots d’une troisième exclusion. Je tourne ma réponse dans ma tête. Imaginez le cabinet de l’Élysée envoyant une lettre à Emmanuel Macron disant qu’il n’avait pas le droit de lancer un nouveau mouvement, que seul Valls ou Hollande peuvent engager la parole de la République. « Vous n’avez pas le droit ». Et bien si Emmanuel Macron avait obéi, François Fillon serait à l’Élysée.

Plus la discipline est sévère, plus le parti est homogène, plus le fonctionnement est dictatorial, plus il est facile d’être exclu. Pour être exclu du PCF, il suffisait de dire un mot de travers sur un dirigeant, même en cachette, ou d’écrire un article dans la presse bourgeoise. Ou de soupirer quand un écrivain était fusillé. Ce fut plus difficile d’être exclu du PS. D’une part, parce que j’ai adhéré dans une phase déclinante et les brouilles internes étaient si nombreuses que chacun voulait exclure l’autre et du coup, personne n’était plus exclu. J’ai profité d’une situation locale un peu marginale. Les élus socialistes du Pays Basque s’étaient rangés du côté des patriotes identitaires dans le souci légitime par ailleurs de récolter quelques voix supplémentaires. J’ai dénoncé cette dérive, j’ai écrit sur la toile qu’ils étaient complices des prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée  et une procédure d’exclusion s’est mise en marche, péniblement, car entre temps, les élus que je critiquais ont été battus aux élections et il ne restait plus grand monde pour exclure les militants qui restaient. Malgré ces difficultés, j’ai réussi à être placé sur liste d’attente.

La difficulté avec la République en marche est qu’il n’y a pas d’adhésion, pas de cotisation, donc pas d’exclusion. Vous cliquez pour adhérer, comment fait-on pour désadhérer ? Entrer dans la République en marche, c’est comme subir un baptême. Une fois baptisé, impossible de se débaptiser. Demandez à ceux qui ont essayé. On peut divorcer, on peut tout dénoncer, déchirer tous les contrats, mais vous resterez toute votre vie baptisé. Le curé ne peut vous rayer de la liste des baptisés de sa paroisse qu’après un jugement du tribunal ecclésiastique de Rome qui met des années à statuer. La plupart des catholiques qui ont entrepris ce qu’on pourrait appeler un véritable chemin de croix si l’expression n’était pas déposée sont morts avant d’avoir obtenu satisfaction et ont donc reçu les sacrements avant de mourir.

Je vais donc manifester à Bayonne, mais sans grande illusion.

confusion


Béatrice Molle Haran Mediabask 30 novembre : les situations des prisonniers sont diverses et ne trouveront des solutions que par le biais d’une volonté politique forte, « tant l’application stricte du droit ne semble pas appropriée dans cette volonté d’apaisement »

Marie Darrieussecq : « appliquons le droit commun aux détenus basques » (le monde, jeudi 7 décembre 17)



Tous ont manifesté derrière la banderole : « nous les voulons à la maison ». Ce qui veut dire : libérez-les.



La confusion profite toujours à ceux qui crient le plus fort

en même temps


Les exilés

            Le ministre de l’intérieur dérape sur la question de migrants. Allez chercher des hors-la-loi dans les centres d’accueil dépasse l’entendement. Un pouvoir ‘en même temps’ doit tenir compte des nécessités politiques et des urgences humanitaires. En même temps. J’écoute Jacques Toubon et il m’a convaincu d’aller manifester demain à Bayonne contre les nouvelles  mesures.

            La République en marche 64 a pris position en faveur des artisans de la paix et pour les prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée.  Sans tenir compte de la position de l’Élysée et de Matignon, manifestant ainsi une volonté d’indépendance et d’autonomie de jugement tout à fait respectable.  

            Je souhaite que la République en marche 64 manifeste à nouveau une autonomie de jugement en appelant à manifester demain mardi 19 déc. à Bayonne contre ces nouvelles réglementations. Nos élus qui tardent à entendre les victimes d’hier écouteront peut-être davantage les victimes d’aujourd’hui.

            Sans attendre, j’irai donc demain manifester à Bayonne au nom de la République en marche.

dimanche 17 décembre 2017

dissolution eta


Les armes ont été rendues. La majorité des prisonniers, d’après sud-ouest souhaite la disparition de l’organisation. Alors pourquoi l’organisation terroriste ne décide pas sa disparition ?  

 La raison est la suivante. Tant que l’ETA n’est pas dissoute, si l’un des membres de cette organisation clandestine tue un policier, braque un bureau de poste ou rackette un commerçant, ces attaques seront des actions politiques et s’il est arrêté, il sera nommé « prisonnier politique » par les abertzale et par les idiots utiles. Ils manifesteront pour sa libération.

Alors que si l’ETA se dissout, si l’un des demi-soldes commet un délit, il sera un prisonnier de droit commun. Et personne ne manifestera pour sa libération.

négationnistes


Les négationnistes.



J’étais à Queen’s University, Belfast. Dans un amphithéâtre, David Irving, historien négationniste anglais lance sa conférence. Non, il n’y a pas eu de plan d’extermination du peuple juif.  J’interviens sans modération. Je ne connais pas beaucoup d’universités qui auraient l’impudeur d’inviter David Irving. Si vous l’avez fait, si avez cru pouvoir le faire, je m’adressais aux responsables étudiants, tous protestants, c’est que vous envisagez sans problème l’élimination totale des catholiques de votre territoire, que vous avez adopté une sorte de solution finale pour les catholiques irlandais et que ce regard exterminateur pour une minorité opprimée vous conduit à accepter sans honte les thèses qui nient les camps d’extermination nazis. J’étais injuste, un petit peu, en colère, énormément. En tout cas, ils m’ont écouté et mon intervention est parue la semaine suivante dans Forthnight, un magazine d’actualité politique d’Irlande du Nord.



Pour défendre avec ardeur les assassins de l’ETA, pour compatir à leurs souffrances, pour affirmer qu’il y avait des victimes des deux côtés, les artisans de la paix doivent être des blanchisseurs de terreur, des négationnistes. Oh, ils ne nient pas le nombre de morts. Mais ils disent « des deux côtés ». Et surtout, ils font silence. Un silence négationniste. Ils ne liront jamais le roman Patria de Fernando Aramburu, ils ne connaissent pas l’existence de Vidas Rotas, le recueil des victimes de l’ETA. Vous pouvez leur demander. Dans leurs journaux, dans leurs discours, les morts sont enterrés une deuxième fois par leur silence négationniste. Et nos élus, quand on parle des victimes de l’ETA, mettent des boules Quies.

samedi 16 décembre 2017

des deux côtés


Je la connaissais. Une jeune femme d’une trentaine d’années vient de se suicider. Elle avait été violée pendant son adolescence et ne s’en est jamais remise.  Personne n’oserait demander qu’on prenne en compte la souffrance du violeur et de sa victime.



Personne ? Si. Les abertzale et les soutiens des prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée, comme Jean-René Etchegaray demandent qu’on « prenne en compte la souffrance des prisonniers et de des victimes ».



Par milliers, les familles des victimes de l’ETA tentent de survivre à l’horreur. Et ceux qui ont vécu paisiblement dans le Pays Basque français demandent qu’on « prenne en compte la souffrance des prisonniers et des victimes ».

jeudi 14 décembre 2017

crime et châtiment


Procès en appel de quatre membres d’ETA pour la mort d’un policier Jean-Serge Nérin en 2010. En début de procès, l’un des accusés a lu une déclaration au nom d’ETA reconnaissant la douleur provoquée à la famille de la victime. L’organisation se dit « navrée » et a présenté ses condoléances aux proches du policier. Elle reconnaît sa responsabilité : le policier est mort « atteint par des coups de feu tirés par les militants d’ETA ». « Nous sommes profondément navrés par ce décès » « nous voulons exprimer nos condoléances à la famille ».

Ce meurtre dit la déclaration a été une faute. « Un fait de cette nature, survenu après avoir pris la décision d’abandonner les actions à caractère offensif, pouvait décrédibiliser l’engagement pour la paix qui venait d’être pris ».

Les militants « reconnaissent la souffrance engendrée » et en attendent autant de toutes les parties. Les souffrances de tous doivent être reconnues.

Reconnaissons la difficulté de l’exercice. Quand les troupes soviétiques ont envahi la Tchécoslovaquie en 1968, la bataille des mots fit rage au siège du Comité Central du PCF. Fallait-il regretter, fallait-il réprouver, fallait-il être navré ? Tous les synonymes valsaient dans les couloirs. L’important était de ne pas « condamner ». Condamner, c’était vraiment rompre le cordon ombilical avec Moscou. Déjà être navré ou réprouver ou désapprouver apparaissait comme une audace inouïe. Et franchement, ce n’est pas ceux qui avaient envahi le Vietnam et le Cambodge qui allaient nous donner des leçons.

De même les demi-soldes de l’abertzalisme militaire jonglent avec les mots. Pendant longtemps, ils continuaient la guerre en prison et au tribunal, chantaient des chants patriotiques, levaient le poing, Gora ETA. Quand Gaby Mouesca fut arrêté pour le meurtre d’un gendarme, Pierre Pradier le pria instamment de demander pardon à la famille. Demander pardon était impossible. Demander pardon, c’était regretter son geste, c’était condamner les actions militaires de l’organisation et les transformer en actes criminels. Il n’a donc pas demandé pardon et la sanction fut plus lourde. Aujourd’hui, les prisonniers qui restent font un grand pas : ils sont navrés, ils reconnaissent la douleur des familles, ils présentent leurs condoléances. Ils ne demandent pas pardon, ils n’y arrivent pas, et ils demandent qu’on reconnaisse les souffrances de tous les côtés.

Je comprends les difficultés à demander pardon, à regretter des actes regrettables. Mais les souffrances de tous les côtés ? Reconnaître la souffrance du bourreau qui s’est brûlé la main en allumant le bûcher ? Je me rappelle à Belfast un ancien prisonnier qui donnait en exemple des souffrances « de tous les côtés » son genou luxé en sautant du mur de la prison dont il cherchait à s’évader. Les souffrances de tous les côtés : un genou luxé et trois mille morts. Les souffrances partagées ? Le violeur qui a été griffé par sa victime ? Les kapos lynchés à la libération des camps ? Le rhume attrapé par l’épouse dans la salle d’attente de la prison ?

Quand Stéphane Courtois publia le Livre noir du communisme, le PCF dénonça une campagne anticommuniste. Quand se publie au Pays Basque espagnol Vidas Rotas, le relevé méticuleux des victimes de l’ETA, les abertzale militants dénoncent une campagne honteuse contre le peuple basque parce que toutes les souffrances de tous les côtés ne sont pas reprises dans ce livre.

Le débat bat son plein dans les prisons et dans les cidreries. Quand le PCF affirmait le bilan globalement positif du communisme stalinien, il était à quinze pour cent. Depuis qu’il a renoncé à cette formule, il atteint péniblement deux pour cent. Cela mérite réflexion. Faut-il cesser de parler du bilan globalement positif des assassinats de l’ETA ? Regardez, les nationalistes corses n’ont jamais demandé pardon et ils gouvernent l’île. L’ETA n’a jamais demandé pardon et ses  héritiers dépassent les dix pour cent.

        Il faut donc admettre dans les « souffrances partagées » les affres de Raskolnikov si bien décrites dans Crime et châtiment.  

propiska


Le propiska était un passeport de résidence obligatoire pour tous les citoyens russes de plus de  14 ans. Pour résider dans telle ville ou tel province, il fallait un propiska. Un moscovite qui habitait Moscou et n’avait pas de propiska était en situation irrégulière. Le propiska peut contenir le numéro d’imposition et le rhésus sanguin.



En demandant un « statut des résidents », les nationalistes corses réinventent le propiska.

mardi 12 décembre 2017

éléctions piège à cons


Matt Lauer, Charlie Rose, Mark Halperin, étaient pour moi des inconnus. Je les ai découverts dans un article du NYTimes du 12 décembre «  The Men who cost Clinton the election » par Jill Filipovic. Ces trois hommes sont, (étaient) des journalistes vedettes qui ont interviewé Hillary Clinton pendant les présidentielles des États-Unis. Ils étaient très agressifs pour la candidate démocrate alors qu’ils débordaient d’amabilité avec Donald Trump. Tous les trois ont été depuis licenciés pour avoir harcelé leurs collègues femmes.

La thèse de Jill Filipovic est la suivante : Donald Trump était accusé de comportement indécent à l’égard des femmes. Ses déclarations sur les femmes qu’on attrape par la chatte font désormais partie de l’histoire. Ces trois journalistes influents, a-t-on appris depuis, partageaient les comportements du candidat républicain. La hargne qu’ils manifestaient à l’égard d’Hillary serait donc une sympathie active à l’égard des harceleurs.

Dans une élection qui s’est jouée dans un mouchoir de poche, leur attitude a sans doute pesé sur le résultat.

Impossible à prouver, bien sûr. Mais si le candidat Barak Obama avait été interviewé par des suprématistes blancs, les résultats auraient peut-être basculé.

@balancetonportdarme


@balancetonportd’armes


Pendant des années, de longues années, des hommes en armes, cagoulés, déterminés, labouraient les villes et les campagnes basques et versaient dans les sillons un sang impur. Leurs cibles étaient les policiers, les élus, les universitaires, les chanteurs, les entrepreneurs qui refusaient de payer l’impôt révolutionnaire.

Condamnés par l’opinion publique, décimés par les polices française et espagnole, emprisonnés, exilés, les porteurs d’armes finirent par se résoudre à abandonner le combat sans n’avoir rien obtenu que le titre d’ancien combattant de la cause basque.

Ils dirent d’accord pour déposer les armes, mais à condition… À condition rugirent les familles de leurs victimes, quelles conditions ? Vous vous rendez, vous subissez la punition méritée, vous demandez pardon et vous jurez jamais plus. Du côté basque espagnol, il y avait eu huit cent trente morts et les nerfs étaient à vif.

Du côté basque français où la terreur avait été moindre, ils trouvèrent des volontaires en nombre important pour monter un spectacle qui s’appelait abertzale…abertzale…Sur fond de montagne, des acteurs cagoulés remettaient des caisses d’armes aux premiers rangs des spectateurs (car le spectacle était interactif). Ils enlevaient ensuite leur cagoule, venaient saluer avec une grande banderole «tant qu’il restera un seul emprisonné, le Pays Basque ne sera pas en paix ». Les touristes bissaient, les élus sortants ou aspirants saluaient les acteurs qui se désarmaient en direct, devant les caméras.

Les victimes ou leur famille considéraient ces raouts comme des cérémonies de l’oubli. Elles manifestaient leur dégoût, mais les Pyrénées étaient imperméables à leurs clameurs. Il se murmurait même qu’il y avait des victimes des deux côtés, que les victimes s’habillaient trop court ou pensaient trop long.

Ceux qui persistaient à ne pas oublier subissaient des accès de haine. On les  traitait de collabos, on leur disait qu’ils allaient provoquer de nouvelles violences. Que ce n’était pas bon pour leur carrière. Tout le monde finit par se taire.



Ce silence dura des années. Jusqu’au jour où quelqu’un gazouilla «  @balancetonportd’armes ».  

lundi 11 décembre 2017

apologie et incitation à la terreur


Imaginez que vous tombiez sur les déclarations publiques suivantes :



« Si la loi sur le port du voile, n’est pas abolie, « nous risquons de voir un sursaut de violence au sein des islamistes radicaux ». Si la loi n’est pas abolie, « la violence politique resurgira » « il faut abolir la loi très rapidement, car les musulmans ne pourront pas attendre très longtemps. L’enseignement que risque d’en tirer une partie des jeunes générations islamistes sera que le choix de leurs aînés de négociations démocratiques aura été une erreur ».

Ces déclarations tomberaient clairement sous le coup de la loi contre l’apologie du terrorisme et la provocation au terrorisme qui est ainsi définie  par les textes officiels tels qu’ils apparaissent sur le site du ministère de l’intérieur :

L’apologie du terrorisme consiste à présenter ou à commenter favorablement des actes de terrorisme qui ont été commis. L’apologie doit avoir été réalisée publiquement pour être punie.

La provocation au terrorisme est un encouragement à commettre des actes de terrorisme matériellement déterminés. Il s’agit donc d’une incitation pour le futur, ce qui distingue la provocation de l’apologie.  



Je vous demande de prendre connaissance des déclarations publiques récentes :

Jean-René Etchegarray : s’il n’y a pas « d’actes forts » en faveur des prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée, « nous risquons de voir un sursaut de violence au sein des indépendantistes qui estiment qu’ETA n’aurait pas dû désarmer unilatéralement » (libé, 9 déc).  Vincent Bru : il faut des actes très rapidement, « car la société ne pourra pas attendre très longtemps ». Xabi Larralde : (EHBai) Si nous n’arrivons pas à débloquer la question des presos, l’enseignement que risque d’en tirer une partie des jeunes générations abertzale dans le futur, sera que le pari de leurs aînés d’un processus de paix unilatéral, dynamique, basé sur la mobilisation populaire, aura été une erreur.



Est-ce que oui ou non il y a dans ces déclarations une apologie du terrorisme et une provocation au terrorisme ?

samedi 9 décembre 2017

paris ne soutient pas


Comme si vous y étiez



Le comité de Biarritz de la République en marche s’est réuni jeudi 7 décembre au SIN, le café de la cité de l’Océan. Nous étions une dizaine. Il paraît que les comités sont désertés. Et que le comité de Biarritz est l’un des plus actifs.

Le sujet était l’Europe.

J’arrive, je me présente à l’animateur de la réunion. Je dis mon nom. Il me dit bonjour et ensuite : je te préviens que tu ne vas pas kidnapper la réunion, et je te préviens aussi que le temps de parole est limité et que je serai intransigeant. Le sujet, c’est l’Europe.

Puisque le sujet c’est l’Europe, on nous présente l’Europe, les différents points de vue, Moi, j’ai tenu parole. Je n’ai parlé que de l’Europe. J’ai dit que politiquement, le marqueur central de la République en marche c’est le soutien à l’Europe, le soutien à une construction d’une Europe solidaire et apte à jouer un rôle économique et politique central. J’ai dit ensuite que l’appel à la manifestation du 9 décembre de soutien aux prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée est signé par une coalition de toutes les forces politiques qui combattent la construction européenne : insoumis, nationalistes corses et bretons, Mélenchon, Attac, Balibar, Toni Negri, etc…Et tous ces gens se retrouvent pour condamner ce qui est la première aspiration pour les européens : la sécurité. Ils condamnent avec ardeur la coopération des polices de Paris et de Madrid qui a permis de stopper pour de bon l’activité terroriste de l’ETA puisque désormais, la grande majorité des combattants sont en prison. Je ne comprends donc pas que la manifestation du 9 soit soutenue par la République en marche 64. Parce que nationalement, ils ne soutiennent pas. Ils ne sont pas schizos.  

Je ne suis pas capable de vous retranscrire la réponse à mon intervention. J’ai entendu des réponses, mais je ne les ai pas comprises et je ne peux donc pas vous les transmettre. J’ai demandé un communiqué de la République en marche (qui a soutenu la manif du 9 dec) disant qu’elle allait organiser une délégation pour rencontrer les victimes de l’ETA, mais on ne m’a pas répondu. Ni oui, ni non. Silence.

J’ai demandé aux assistants (une dizaine) s’ils pensaient que le sujet abordé valait une discussion. Ils m’ont dit que non, que le sujet était trop sensible. Qu’on allait réveiller de vieilles blessures. Que c’était un sujet dangereux. Et que les gens avaient peur d’en parler. C’est aussi simple que ça : ils avaient peur. Trop sensible.

Appeler à manifester pour les prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée ne fait peur à personne. Mais dire qu’on ne partage pas ce soutien (et beaucoup des présents étaient d’accord avec moi), ça fait peur à tout le monde. Vous entendez, le mot peur ? Pourtant, on n’est pas journaliste en Turquie ou en Russie, on ne risque rien. C’est quoi cette peur ? Expliquez-moi, dites-moi. Peur de quoi ?

vendredi 8 décembre 2017

vive zémus


Avant de manifester aujourd’hui 9 décembre pour les prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée, le député Vincent Bru et Max Brisson sont allés rendre visite à quelques-uns d’entre eux dans leur prison et ils sont sortis de cette entrevue bouleversés.

Pour ma recherche universitaire, je suis allé en prison voir des prisonniers irlandais, j’ai longuement parlé avec des etarras. Ce qui m’a le plus bouleversé sont les conversations avec les familles des victimes.

jeudi 7 décembre 2017

dictionnaire des faiseurs d'anges


Ce texte va être compliqué car très technique. Chaque usager de windows connaît les corrections automatiques. C’est pratique. Par exemple, si vous écrivez souvent protestants et catholiques, et Irlande du Nord, vous tapez c a t h et c’est catholique qui s’inscrit sur l’écran. i d n  et c’est Irlande du Nord qui arrive. Pour Biarritz, vous tapez b t z. Chacun se fabrique ainsi son dictionnaire.  

Dans mon dictionnaire, j’ai ainsi inscrit « prisonnier basque » au pluriel et apparaît alors « prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée ».  Je n’ai pas chaque fois besoin de répéter « condamnés pour activités terroristes en bande armée ».

L’inconvénient est qu’il existe dans les prisons des prisonniers d’identité basque condamnés pour violence ou pour trafic de drogues ou pour maltraitance familiale, si j’écris cette formule « prisonnier basque » au pluriel s’inscrit prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée.  », Ils deviennent tous des terroristes.

Inversement, le dictionnaire des artisans de la paix et des abertzale transforme automatiquement « prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée » en prisonnier politique ».

C’est idiot. Il est plus rapide d’écrire directement « prisonniers politiques ».

mercredi 6 décembre 2017

libère les prisonniers, sinon...


 Xabi Larralde, EH Bai (mediabask  30 novembre): fixe l’objectif de la prochaine manifestation du 9 décembre : débloquer la situation. « Si nous n’arrivons pas à débloquer la question des presos (les presos sont des prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée), l’enseignement que risque d’en tirer une partie des jeunes générations abertzale dans le futur sera que le pari de leurs aînés d’un processus de paix unilatéral, dynamique, base sur la mobilisation populaire aura été une erreur.



Traduction en français : si les presos ne sont pas libérés, boum boum boum.

priorités


Quand le maire vend un terrain dans des conditions douteuses, les conseillers municipaux de Biarritz sont en émoi.

Quand il va apporter son soutien à des prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée, sans consulter son conseil, personne ne bouge.

mardi 5 décembre 2017

prison et cimetière


« Zigor Goieaskoetxea éternue. Ursoa Parot tousse ». Ils ont attrapé froid en allant rendre visite à des presos (mediabask 30 novembre). Ils sont emprisonnés trop loin. C’est une double peine. Alors que les familles des 829 victimes de l’ETA ont toutes, sans exception, pu enterrer les leurs dans des cimetières proches de leur domicile.

lundi 4 décembre 2017

corse et pays basque


 Les nationalistes en Corse ont gagné les élections, la République en marche est quatrième. Pour la nouvelle communauté,  la feuille de route est tracée : co-officialisation de la langue corse, amnistie pour les prisonniers, plus grande autonomie comme étape vers l’indépendance..

Au Pays Basque français, la République en marche est en tête et les nationalistes sont en quatrième place. La différence est donc grande. Pour la communauté d’agglo, la feuille de route est tracée : co-officialisation de la langue basque, amnistie pour les prisonniers, plus grande autonomie, rapprochement du Pays Basque espagnol et français.



Pile je gagne, face tu perds.

jeudi 30 novembre 2017

camps nazi et goulag


Zakhar Prilepine auteur de L’archipel des solovki, «entretien dans le monde 27 10 2017. Pour les camps : « je ne pense pas que l’Allemagne nazie se soit inspirée du modèle soviétique. Ce parallèle me paraît simpliste. Les camps nazis étaient des lieux d’extermination. L’idée des camps soviétiques étaient de redresser les délinquants et les adversaires politiques. Si les résultats coïncident partiellement, les objectifs s’opposent ».

« Les résultats coïncidents partiellement ». Des millions de morts, des horreurs, des tortures… Mais les objectifs s’opposent.

C’est la différence entre l’inceste et le viol. Le violeur veut détruire sa victime. Alors que le père viole sa fille parce qu’il l’aime. Les résultats coïncident  partiellement, mais les objectifs s’opposent.

Effectivement, Hitler détestait les Juifs, les tziganes, les homosexuels… alors que Staline aimait son peuple, aimait les paysans, les communistes, les Juifs, les ouvriers, qu’il envoyait au goulag. Les objectifs s’opposent.


venezuela et mélenchon


Jean Luc Mélenchon et le Vénezuela.

Si le Venezuela était en bon état, s’il ne s’enfonçait pas dans la misère et le chaos, si les pauvres partaient en vacances au lieu de s’exiler, si les hôpitaux étaient des modèles de centres de santé, JL Mélenchon demanderait à tous les journalistes de l’interroger sur ce pays. Il dirait, aux journalistes, hein, vous ne me parlez jamais du Venezuela. Et bien moi, je vais vous en parler…

Mais comme le pays sombre, il ne veut pas en parler. Il veut bien, de temps en temps, évoquer la redistribution de la manne pétrolière aux pauvres, comme il vantait les ruissellements sociaux de la dictature castriste. Quand on le cherche, il répond impérialisme américain, violence fasciste des opposants à Maduro. Mot pour mot, idée pour idée, ce que moi, alors communiste, je répondais sur les difficultés économiques (l’impérialisme fait tout pour rendre le développement des pays socialistes difficile) ou sur les révoltes, je montrais les révoltes hongrois comme des bandes fascistes qui massacraient les militants communistes. Et j’ajoutais que j’en avais plus qu’assez que chaque fois que je voulais présenter le programme communiste, on me lançait la Hongrie ou le goulag dans les dents. Ça me mettait en colère. Et je hurlais que je serai toujours du côté des peuples contre les impérialismes.

JL Mélenchon a ainsi siphonné sans effort la mauvaise foi des avant-gardes révolutionnaires. Il déteste la société où il vit, il veut la transformer et ce ne sont pas de vilains faits comme la famine, les prisons ou les camps qui vont troubler sa campagne christique.

mardi 28 novembre 2017

J'aime bien?


J’aime bien ?



      Tu aimes bien ton statut de seul contre tous ? J’aime bien ? Pendant la guerre, je n’ai pas souvenir d’avoir aimé me distinguer des autres voyageurs dans le métro parisien. Ensuite, militant communiste, j’ai sans doute bien aimé être à l’avant-garde solitaire dans des milieux hostiles, un lycée de bourgeois de province. Ensuite, je fouille dans mes souvenirs, je me rappelle une certaine ivresse de la dissidence, au sein des communistes qui me regardaient avec haine. Je me rappelle avoir aimé inviter Conor Cruise O’Brien, un adversaire farouche de l’IRA, à l’université de Vincennes, au milieu d’un comité de solidarité avec les assassins républicains. Il y avait Conor Cruise O’Brien et moi qui présidait et des manifestants qui hurlaient agents de l’impérialisme anglais. Et puis ensuite au Pays Basque, où je ne me résignais pas à être touriste, mais où je voulais intervenir, alors, on m’a insulté salement. J’étais un agent stipendié par l’état français (ce qui était strictement vrai, puisque j’étais payé par l’état français comme prof de fac), puis pour le responsable Batera Jean Esterle, j’étais un gros facho,  agent du Parti populaire parce que j’osais dire que les prisonniers politiques étaient en fait des terroristes condamnés pour activités terroristes en bande organisée. Puis je me suis fait jeter d’un cours de basque d’AEK parce que je disais Euskadi Frances au lieu d’Iparralde. Puis Peyo Claverie, l’élu patriote qui ne voulait pas « serrer la main à un étranger ». C’était une plaisanterie, paraît-il. Tout ça dans une certaine indifférence, mes amis pensaient que je l’avais bien cherché, que je provoquais.

     Est-ce que j’aime ces insultes, ces agressions, ce harcèlement répétitif ? Je vais vous confier un secret. Non, je n’aime pas. Quand on me demande si j’aime ça, je pense aux femmes à qui on dit les mêmes mots : finalement, les comportements agressifs, les agressions, vous aimez un peu ça, non ? Ceux qui ne savaient pas ont découvert récemment qu’elles n’aiment pas.

Moi non plus.

     Les femmes qui sont insultées ont conscience de se battre pour l’ensemble de la société ? Elles sont le terrain d’expérience d’une société brutale envers toutes les minorités. De la même manière, la façon dont sont insultés et agressés ceux qui ne se taisent pas devant la vague nationaliste est un indicateur précieux sur le type de société que pourrait devenir la société basque si nous ne réagissons pas. Combien de gens connaissez-vous qui n’osent pas parler dans les dîners en ville parce qu’ils ont peur des réactions des abertzale ?

   Combien d’élus craignent d’exprimer une opinion différente sur la question basque parce que c’est trop difficile, trop conflictuel ?

        Quand je subis des insultes, je n’ai pas trop de mal à résister parce que les haineux ne me visent pas personnellement. C’est toute la société basque qu’ils veulent enchaîner dans leurs certitudes identitaires.

lundi 27 novembre 2017

un clou ne chasse pas l'autre


Un élu hésite à intervenir publiquement sur les « artisans de la paix ». Parce qu’il veut « respecter son devoir de réserve ». Voici ma réaction :



Pour moi, le fond de ta position se situe dans la formule « je veux respecter mon devoir de réserve en tant qu’élu ». Si je comprends bien, les élus qui soutiennent les artisans de la paix, maires, le CAPB et son président, les députés et les sénateurs, ont tous le droit d’agir et d’exprimer leur opinion, mais ceux qui ne sont pas d’accord « respectent leur devoir de réserve » en restant silencieux. C'est à dire que le devoir de réserve s’impose (s’auto-impose) à ceux qui ne sont pas d’accord avec la vague de soutien aux prisonniers. Ceux qui sont d’accord n’ont pas de « devoir de réserve ».

  Le résultat est connu : le Pays Basque français est un immense désert politique et culturel sur la question identitaire. Franchissons la frontière et nous arrivons dans un territoire pas moins basque que nous où se confrontent en permanence les partis, les intellectuels, les associations de prisonniers et les associations de victimes. Là-bas, on discute. Personne n’aurait l’idée de s’imposer un quelconque devoir de réserve. Ici, en France, on a une campagne puissante pour oublier les victimes de l’ETA et ne retenir du conflit que les prisonniers condamnés. Dans le silence le plus total : on ne discute pas dans les conseils municipaux, les maires vont manifester la main dans la main avec les abertzale les plus réactionnaires, la presse ne reproduit que les opinions admises. Et quand je parle, évidemment j’ai l’impression que je suis un peu seul. Mais ce n’est parce que je provoque ou que je fais la leçon. C’est parce que je suis effectivement un peu seul. Et que la seule provocation qu’on me reproche est tout simplement de parler. De dire qu’il y a danger identitaire au Pays Basque. Quand Peio Etcheverry-Ainchart déclare qu’il ne condamne pas l’incendie d’Helette, personne ne réagit. Elu EHBai, il ne brise pas son devoir de réserve en versant un peu d’essence sur la maison en flammes. Il dit clairement « je refuse de condamner ». Si n’importe quel élu de la République disait qu’il refusait de condamner un attentat islamiste, le ciel lui tomberait sur la tête. Mais Peio Etcheverry-Ainchart ne brise pas son devoir de réserve en ne condamnant pas l’incendie. Et en demandant l’amnistie pour les incendiaires. Ça fait partie du folklore de la famille basque et on ne touche pas à la famille.

  Je vais donc poursuivre mon combat, avec ton aide. Tous ceux qui partagent mon point de vue peuvent intervenir. En partageant mes chroniques auprès de leurs amis internautes. En m’envoyant des messages d’encouragement. Pour que je sois moins seul.

S’asseoir sur un seul clou est une expérience douloureuse.  Mais s’il y des centaines de clous, ça devient un confortable tapis de fakir.   

dimanche 26 novembre 2017

nouvelles du FRAI


Nouvelles du FRAI (Front régional des abertzale insoumis)

Le texte pour la manifestation patriotique du 9 décembre s’appelle « au risque de la paix ». « Pendant des décennies le Pays Basque a connu la violence ».  Qui était à l’origine de cette violence ? Pas un mot. Le Pays Basque a connu la violence. Les actrices d’Hollywood ont connu le viol.

Je reviens au texte : « Depuis 2011, une autre voie a été choisie ».  : Qui a choisi une autre voie ? On ne sait pas. Il me semblait que l’ETA, en 2011,  a renoncé à la violence armée. Mais il ne faut pas l’écrire, parce que si on écrit que l’ETA a cessé le feu, ça pourrait vouloir dire que l’ETA était à l’origine de la terreur et si on dit ça dans un texte qui veut la paix, on gêne le chemin de la paix.

En revanche, le désarmement de l’ETA est dû à la société civile du Pays Basque français (français, c’est moi qui ajoute) mais les gouvernements n’ont rien fait. Je vais vous dire quelque chose que vous pouvez vous mettre dans la tête, bande de petits loulous sans cervelle, les gouvernements français et espagnol ont beaucoup fait : ils ont poursuivi, arrêté et jugé la majorité des terroristes de l’ETA, de manière si efficace qu’environ trois cents sont jugés et emprisonnés et il n’en reste plus qu’une trentaine en cavale. Ce rien a beaucoup fait pour que l’ETA cesse la terreur. Sans compter les manifestations monstres de la société espagnole contre les crimes les plus horribles de l’ETA, manifestations qui ont montré le rejet de la terreur par un peuple debout pendant que les artisans de la paix s’agenouillaient pour astiquer leur planche de surf sans entendre l’appel au secours des Basques espagnols.

Le texte poursuit : « nous savons les souffrances endurées de tous côtés ». C’est exactement la déclaration de Donald Trump après l’assassinat à Charlottesville d’une militante noir par des racistes blancs. Il a dit « il y a eu des violences de tous côtés », du côté des assassins et du côté des victimes. Donald Trump aurait pu signer votre texte : vous lui avez envoyé ?

Voici parmi les signataires de ce texte :

Les députés nationalistes de Corse, Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain, Eric Coquerel, Alexis Corbière, Attac, EELV, Vincent Bru, Florence Lasserre, députés modem, Frédérique Espagnac, PS, Etchegarray, (Lehendakari), Max Brisson, (LR) Fédération Copernic, Mouvement de la Paix, Benoît Hamon, JC Lagarde, UDI, Parti de gauche, Toni Negri, ancien des Brigades rouges,  Daniel Simonnet Front de gauche.

Plus des organisations : Attac, CGT intérimaire, CNT, droits devant, fondation Frantz Fanon, Mrap, NPA, Parti Pirate, Région et peuple solidaires, Sortir du colonialisme, Union démocratique bretonne.

Nouvelles du FRAI


Nouvelles du FRAI (Front régional des abertzale insoumis).

Dans le Pays Basque français, la moitié du département 64, une population d’environ trois cents mille personnes est menacée par une vague nationaliste qui emporte tout sur son passage. Cette vague charrie des patriotes (abertzale), des insoumis, des républicains et des Modem compatibles.

Nous avons été une petite poignée au sein du PS à s’opposer à ce lent glissement vers le sparadrap identitaire. Les élues cherchaient à grappiller des voix patriotes, elles se sont adressées au Président Hollande et ont obtenu le permis de construire un mur administratif autour du territoire basque français. Le président de la nouvelle agglo s’appelle le Lehendakari et il manifeste pour les prisonniers basques en en compagnie d’Otegi, (EH bai), Mélenchon et Clémentine Autain…La victoire d’Emmanuel Macron compliqua les choses. D’abord, les constructrices du mur ont été battues aux élections malgré leur tendresse pour le Front Régional. Ensuite, les marcheurs n’ont aucun goût pour les organisations terroristes modernes ou anciennes. Mais localement, l’accord électoral avec le Modem a permis le succès de deux députés fortement engagés dans la sinistre campagne pour le blanchissage de la terreur. D’où une situation bloquée. Il faut continuer à participer au lessivage camouflé sous l’étiquette « artisans de la paix » et en même temps ne pas heurter la cohésion nécessaire de la majorité en place. Comment ça se passe ? Ça se passe par le silence. On ne dit rien, on ne fait rien. Je suis abertzale, voyez mes plumes, je suis marcheur, voyez mes poils. Vous voulez qu’on parle des victimes, aucun problème, on va en parler. Quand comment, nous verrons. Mais là, excusez-moi  je n’ai pas le temps, je dois aller visiter une prison pour soutenir la cause des condamnés pour activités terroristes en bande organisée que mes alliés appellent prisonniers politiques. Dès que j’ai terminé avec cette cause, je reviens vers vous pour parler des victimes.

jeudi 23 novembre 2017

merci à mes amis du conseil de Paris


Merci à mes amis du conseil de Paris



Ils ont voté à l’unanimité un texte de soutien « aux artisans de la paix » du Pays Basque qui vont manifester le 9 décembre prochain pour les prisonniers condamnés pour activités terroristes en bande armée.

Il me semble aller de soi qu’un parti républicain demande à une organisation terroriste de se dissoudre. Et aux auteurs des crimes de demander pardon aux victimes. Puis de se taire.

Pas question de tout ça pour les « artisans de la paix ». Ils demandent le rapprochement des prisonniers, l’amnistie, voire la libération, et n’ont pas un mot pour leurs victimes.

Cette opération est entièrement téléguidée par les abertzale radicaux.

Merci à mes amis du conseil de Paris. Un simple coup de fil à des élus socialistes du Pays Basque espagnol les aurait renseignés, mais il est tellement plus simple de faire confiance aux front de gauche et autres communistes.

Un simple coup de fil aux associations de victimes au Pays Basque espagnol les aurait fait réfléchir, mais les 830 victimes de l’ETA ne comptent guère au conseil municipal de Paris.

Un jour pas si lointain, un conseil municipal de Vittoria ou San Sebastian votera une résolution pour soutenir des manifestations de soutien aux assassins du Bataclan et mes amis du conseil de Paris seront indignés.

mercredi 22 novembre 2017

la grenouille sourde et le conflit basque


Lisez, vous saurez tout



Red Adair était spécialisé dans l’extinction des puits de pétrole. Je suis le Red Adair des flambées nationalistes et extrémistes. Quand le feu brûlait à Belfast, j’ai passé des années à contribuer à éteindre le feu. Quand les engagements sociaux-démocrates se consumaient dans les brasiers des postures radicales, j’étais là et je passais les seaux d’eau dans la chaîne des reconstructeurs. Puis le feu s’est allumé au Pays Basque et je suis arrivé casqué, avec ma lance à incendie et j’ai arrosé.

Au début, ce fut assez simple. Les activités terroristes des fous de la nation basque détournaient la grande majorité des habitants de leurs objectifs. Puis, sous les coups de boutoir d’une société qui n’en pouvait plus de la terreur, les terroristes ont déclaré qu’ils déposaient les armes et ils demandèrent à la société basque de se prosterner devant une décision aussi généreuse. La société basque espagnole qui avait subi l’essentiel de leurs activités assassines ne demandaient qu’une chose : qu’ils dissolvent leur organisation, demandent pardon pour leurs victimes, s’engagent à ne plus recourir à leur mafieux forfaits. Et qu’ils se taisent.

La société française qui vivait en paix bien avant le dépôt des armes, qui avait tout fait pour se protéger de la terreur outre-pyrénéenne,  n’avait pas de telles rancœurs. Ce fut chic de proposer ses services aux demi-soldes de la campagne abertzale et comme les dames de la bourgeoisie rendaient visite aux asiles de l’East End de Londres,  d’aimables citoyens mirent des bottes et des gants et allèrent déterrer des armes dont ils n’avaient jamais eu rien à craindre après avoir demandé la permission à leurs propriétaires qui ne les avaient jamais visés. Dans les rues de Bayonne, on célébra l’opérette avec du cidre et de l’Iroulégy.

J’étais là avec ma lance et mon casque, bien seul. Je lançais des alertes. Vous ne voyez pas que vous contribuez à remettre en selle un nationalisme en difficulté ? Personne ne m’écoutait. Les élus républicains négociaient avec des terroristes sans une parole de reproche et tout le monde trouvait ça délicieux. On oubliait leurs victimes car évoquer les 830 morts de l’ETA risquait de gâcher la fête.  Les socialistes qui participaient à la grande cérémonie du blanchiment de la terreur m’exclurent de leur rang.

Je continuais à arroser sans réaction jusqu’au jour où un nouveau parti, la République en marche accepta de m’entendre et de discuter. Nous en sommes là. Le dialogue s’est engagé.

Vous connaissez l’histoire de la grenouille qui grimpe une muraille ? Des grenouilles au pied du mur essaient d’escalader un mur. Les grenouilles à terre les regardent et les découragent : vous n’y arrivez jamais, c’est trop dur, arrêtez, revenez sur terre. Les grenouilles essayaient, mais étaient accablées par ces avertissements. Puis une grenouille, toute seule, arrive au sommet et crie victoire. La stupéfaction était totale. Comment était-ce possible ? On l’examina sous toutes les coutures. S’était-elle dopée ? Non. On s’aperçut très vite qu’elle souffrait d’un handicap sérieux. Elle était sourde.