mercredi 31 mai 2017

qui est de gauche


Michael Christoffereson, Les intellectuels contre la gauche, l’idéologie antitotalitaire en France 1968-1981) 2009 (2004 pour l’édition anglaise.







Avant Soljenitsyne, il y eut l’affaire Kravchenko, avant Kravchenko, il y eut Koestler, le zéro et l’infini, 1984  de George Orwell, et Animal Farm, du même auteur. Avant tous ces auteurs, il y avait les témoignages d’émigrés de Hongrie, de Pologne, de Roumanie, qui nous racontaient des horreurs mais nous ne voulions pas les croire, ils étaient forcément des agents de la CIA, des ennemis du peuple. Il y avait une tante qui me donnait une liste d’écrivains juifs dont elle disait qu’ils avaient été fusillés par Staline, mais je ne voulais pas la croire et je n’ai jamais été vérifier. J’aurais pu. C’était le temps de la libération et l’URSS avait sacrifié des millions d’hommes pour nous. C’était le temps de la guerre froide et l’ennemi inventait des mensonges sur le pays du socialisme.

     Les partis communistes évoluèrent, prirent en compte l’attachement à la démocratie, aux libertés individuelles et collectives. Les communistes commencèrent à lire des livres interdits et à les comprendre. À entendre la vérité sur les camps, les procès, les goulags. Il fallut du temps. Auparavant, dans la période intérimaire, les livres et les films sur la vérité stalinienne étaient considérés comme de la propagande anticommuniste. Donc de droite.

     D’une certaine manière, dans son étude sur les mouvements intellectuels antitotalitaires Michel Christofferson reprend à son compte cette accusation. Dénoncer les crimes de Staline ou de Pol Pot, c’était prendre position contre la gauche, contre les idées de gauche, contre le progrès, contre le programme commun. Il est vrai que la droite « utilisait » ces crimes contre l’alliance PS-PC. Pour autant, les intellectuels qui dénonçaient les crimes étaient-ils de droite ?

     Il est possible maintenant de poser la question de manière plus sereine. Est-ce que dénoncer les crimes du stalinisme était de droite ou de gauche ? Qui a le plus souffert de ce régime dictatorial, sinon les paysans et les ouvriers en premier ?

     Sont-ils de gauche aujourd’hui ceux qui envoient des condoléances à la mort de Fidel Castro, qui soutiennent le dictateur du Venezuela ?

     Moi je trouve qu’ils sont de droite, qu’ils sont réactionnaires, archaïques, révisionnistes. Et qu’être de gauche, c’est refuser d’attribuer un label de gauche aux dictatures.

mardi 30 mai 2017

pourquoi je ne suis pas candidat


Pourquoi je ne suis pas candidat.



Quand j’étais jeune prof dans un lycée de province, je donnais des leçons particulières que je ne déclarais pas au fisc.

Une année lointaine, j’ai déclaré mes revenus aux impôts et j’ai reçu ma feuille où il manquait un zéro à la somme déclarée. C’était la faute des impôts. Moi, j’avais mis la somme exacte. Je n’ai rien dit, rien fait, cette année-là, j’ai payé très peu d’impôts. Même pas du tout. C’était il y a très longtemps.

Quand j’ai acheté ma maison, ma sœur m’a prêté de l’argent qui dormait dans une banque suisse. Elle m’a prêtée cette somme sans intérêt. Je n’ai rien dit à personne. C’est la première fois aujourd’hui. C’était en 1975, j’ai déposé une somme de trois cents mille francs en liquide et ma banque ne m’a rien demandé.

Je connais personnellement un député qui a emprunté une somme sans intérêt à laquelle il avait droit pour acheter une maison de campagne. Il a fait la même chose que moi sans passer par la Suisse.

Je connais un collègue qui faisait commerce d’estampes et qui utilisait le courrier de son université pour les envoyer.

Quand j’ai obtenu une bourse de recherches d’une université irlandaise, à Belfast, j’ai demandé un semestre sabbatique. Pendant ce semestre, j’étais payé normalement, plus ma bourse. J’étais vachement à l’aise, financièrement. Naturellement, j’avais des frais : le voyage, la location d’un logement, les restaurants. Mais quand même.

Une dame a laissé en héritage une maison à la fédération de Paris du PCF. Un responsable de la fédération l’a rachetée à la fédération et en est devenu propriétaire. Il l’a payée au prix du marché.

La caissière n’a pas compté le paquet de chewing-gum que mon fils avait ajouté au caddy.




vendredi 26 mai 2017

réformiste au pays basque


Pour comprendre la suite Mes interventions dans un groupe de discussion sur la toile ont été jugés hors sujet par leur organisateur. Daniel Junquas a demandé que je ne sois pas pour autant exclu du groupe, parce que ce serait faire de moi un martyr.



Bien vu, Daniel, toute ma vie j’ai rêvé de mourir sur une barricade, mais franchement, être martyr pour être exclu d’un groupe de discussion, ce n’est pas très sérieux, à côté de Giordano Bruno ou Ian Palach.

Je suis effectivement préoccupé par la dérive identitaire au Pays Basque. Et étonné par le refus d’en discuter. Dans les réunions sur l’EPCI, quand je parlais de l’aspect abertzale et identitaire de cette formation, de l’héritage d’une histoire tourmentée, je provoquais des réactions, des colères. Ça n’avait rien  à voir. Et puis la première décision du lehendakari (c’est le nom qui a été adopté) a été de participer aux opérations de désarmement, que j’ai appelé moi la grande lessive du terrorisme. Et aujourd’hui, dans ce site de discussion paisible, on peut s’exprimer sur tous les sujets, sauf sur la dérive identitaire. C’est la  même réaction qui m’a fait exclure du PS de Biarritz. Pourquoi une telle unanimité pour les « faiseurs de paix » que j’appelle les blanchisseurs ? Comment peut-on ainsi négocier avec les trente etarras qui restent pour déterrer des dépôts d’armes qui rouillent et qui pourrissent depuis 2011. ? Comment peut-on être ainsi sourds aux réactions scandalisées qu’a provoquées cette mise en scène au Pays Basque espagnol ? Pourquoi tous ces faiseurs de paix sont restés sourds et muets quand on assassinait des conseillers municipaux à Vittoria ? Je suis allé manifester à Vittoria avec deux conseillers de Biarritz, Brigitte Pradier et André Labèguerie, et je peux vous assurer que l’écharpe tricolore a été accueillie avec enthousiasme. On ne vous voit pas souvent » a été la réaction des manifestants, de vrais faiseurs de paix, ceux-là. 

     Ce n’est pas un sujet national ? Le terrorisme n’est pas un sujet national ? Y a-t-il un terrorisme noble et acceptable et un terrorisme abominable lié à l’Islam ?

     Sur le deuxième point soulevé par Daniel. Je dis pour aller vite qu’une société de marché et un régime parlementaire démocratique permettent l’éclosion de mouvements revendicatifs. Dans les sociétés où le marché n’est pas libre et où les citoyens sont muselés, rien n’émerge. Le mouvement ouvrier est né et s’est développé dans les pays capitalistes. Les mouvements féministes se sont développés d’abord dans des pays capitalistes et parlementaires. C’est là et pas ailleurs qu’ils ont obtenus des succès. Idem pour les mouvements pour les droits civiques. Les mouvements écologistes se sont développés d’abord dans des sociétés de marché. Aujourd’hui, tous les mouvements émergents, pour une nouvelle solidarité, pour des économies solidaires, pour de meilleures protections, où les voit-émerger ? Pas à Cuba, pas au Vénézuela, pas en Chine et pas en Turquie. Où les protections sociales les plus avancées ont-elles été obtenues ? Très attaché à ces mouvements sociaux et démocratiques, je ne souhaite pas qu’on sorte de cette économie de marché et de ce régime parlementaire où fonctionne un état providence où pour plus de la moitié, la richesse produite est redistribuée. Rien de « naturel » dans ce mouvement, il n’y jamais « redistribution automatique », tout est le résultat de mouvements sociaux, de luttes incessantes, et je pense que c’est dans le système que ces luttes peuvent le mieux se développer et le mieux obtenir des résultats. Je ne parle donc pas de « main invisible » mais de millions de mains visibles qui fabriquent tous les jours la société où nous vivons et qui n’est pas la pire de toutes.


mardi 23 mai 2017

Manchester et Vittoria


Après Manchester, on parle respect des victimes. Le respect des victimes, c’est d’abord la punition des bourreaux et le silence des assassins.  J’habite le Pays basque, un pays où les bourreaux paradent sur les estrades. Un pays où des blanchisseurs de terreur que la presse nomme des « faiseurs de paix » dialoguent avec les dhijadistes locaux pour lessiver leur crime. Et tout le monde est à genou, tout le monde salue.

Quand je parle de la terreur basque, on me répond le GAL et la terreur d’état. La différence, voyez-vous, c'est que les assassins du GAL ont été jugés et emprisonnés, qu'un ministre a été jugé et emprisonné par la justice espagnole. Et que personne ne va manifester pour eux. Voilà la différence. Alors qu’au Pays Basque, des gens qui regardaient leurs chaussures au moment d’Hipercor ou de l’assassinat de Yoyès se mettent à dialoguer avec leurs bourreaux. Ceux-là même qui se solidarisaient avec les assassins de l’IRA qui mettaient Manchester à feu et à sang. Ces massacres que l’ETA saluait comme de hauts faits d’armes.

Au moment où il fallait parler, hurler, dénoncer la terreur de l’ETA, le Pays Basque français s’est tu. Au moment où il faut demander à l’ETA de demander pardon, de se dissoudre, le Pays Basque brandit des banderoles de soumission à la terreur.

Alors, frères basques, regardez les images de Manchester et voyez-y les images de massacres que vous blanchissez. Voyez–y les images de votre honte.

qui a le droit?


Entendu Aurèlie Filipetti France culture, mardi 23 mai 2017.

Emmanuel Macron n’a pas le droit de réformer le code du travail parce qu’il a été élu président conter le FN et c’est tout.

J’ai entendu le candidat de République en marche dire que cette réforme était une priorité. Mais il n’a pas le droit.

Le candidat soutenu par Aurélie Filipetti a obtenu 6% et il a le droit de dire qui a le droit et pas le droit.

Aurèlie Filipetti a déserté l’action gouvernementale et elle le droit de dire qui a le droit et pas le droit.

Personnellement, je suis d’une grande tolérance et je dis qu’elle a le droit de dire n’importe quoi.


dimanche 21 mai 2017

élections


Le PS a gouverné pendant cinq ans et il présente comme candidat un socialiste dans l’opposition. Pas étonnant qu’il n’ait recueilli que 6%. Les électeurs qui souhaitaient que se poursuivent une politique social-réformiste se sont reportés sur Macron. Les communistes étaient dans l’opposition mais veulent conserver quelques élus. Donc ils ne rompent pas vraiment. Leurs électeurs qui veulent vraiment une rupture avec le social-réformisme se sont reportés sur Mélenchon. Il reste un ou deux pour cent. Mélenchon aurait pu remplir ces deux vides mais il a beaucoup perdu par des prises de position héritées du léninisme : arrogance de l’avant-garde qui a toujours raison, refus révolutionnaire de choisir entre Macron et Le Pen, alliances internationales nostalgiques de l’enfer communiste.

Dans ces conditions, la droite avait un boulevard. Grâce aux affaires, elle s’est radicalisée, a perdu son électorat modéré et nous avons échappé au choix entre Fillon et Le Pen.  
Grâce aux résultats des présidentielles, le terrain est déblayé. On peut bien sûr rejouer la partie : Mélenchon et LR n’arrêtent pas de contester les résultats et voudraient rejouer la partie aux législatives. Mais une situation nouvelle est créée et il faut en tirer le maximum. Donner à Macron une majorité qui lui permette de gouverner, de faire reculer le FN, de retrouver une certaine confiance dans le camp du progrès. Ou annuler les élections présidentielles en plongeant dans l’impuissance.

vendredi 19 mai 2017

le grand stade de Saint-denis


Si on redescendait sur terre ? J’ai déjà écrit sur l’Irlande et sur sa modernisation (développement économique, laïcisation, fin de l’exil de masse), mais si ça ne rentre pas dans les étiquettes on n’en parle pas.

Je vous donne un autre exemple qui ne rentre pas dans les étiquettes. Le grand stade de Paris. L’exemple achevé d’une opération capitaliste. Construit par Bouygues, Vinci, etc. Sa construction, sa voie d’accès, ont été négociées avec les municipalités de Saint-Denis, Villetaneuse, etc…Ces municipalités ont obtenu la couverture de l’autoroute A1, qui était le cauchemar des riverains, obtenu la construction de centaines de logements sociaux, l’émergence de nouvelles entreprises, notamment des studios de cinéma, mais beaucoup plus encore. Des milliers d’emplois créés.

         Ces négociations ont été menées par des communistes réformistes, contre leur aile gauche qui ne voulait pas entendre parler d’un accord avec l’ennemi. L’extrême gauche condamnait, bien sûr.

         Ce que je veux dire par ces exemples, c’est qu’un développement économique de grande ampleur, plus une intervention permanente pour que ce développement soit accompagné de mesures sociales (lutte contre le bruit, création d’emplois pour les quartiers discriminés, logements sociaux, etc.) est dans l’intérêt des couches populaires autant que pour l’ensemble de la société.

Les discussions sur le stade sont à votre disposition, répertoriées notamment par l’ancien maire communiste Patrick Braouzec, président de Plaine Commune, qui a apporté son appui à Macron pour les présidentielles.




réforme et révolution


Voici ce que disait le Sinn Féin dans les années 1970.



« Superficiellement, certains d’entre nous, dans la population nationaliste,   profitent ici et là des « réformes ». On les donne en exemple et on brouille ainsi la réalité de la discrimination. Les intérêts de l’impérialisme anglais ont longtemps été servis par une répression sauvage et brutale dont l‘avantage, du point de vue de notre combat, est qu’elle rendait immédiatement visible l’adversaire et son oppression. Aujourd’hui, la stratégie de l’impérialisme est une oppression douce ».

         Pour le responsable Sinn Féin, l’ennemi n’est plus seulement le soldat et le policier, c’est aussi l’entrepreneur réformateur qui refuse la discrimination dans l’emploi, c’est le fonctionnaire aimable qui attribue des logements sans tenir compte de l’appartenance religieuse, c’est le politicien mielleux qui parle de justice. Nous sommes en guerre, mes amis. L’un des objectifs de cette guerre est de montrer qu’il n’y a pas de différence de nature entre la brutalité du soldat et la bienveillance des réformateurs sociaux.



Depuis, le Sinn Féin est devenu un parti nationaliste et social-démocrate qui ne dédaigne ni les réformes ni le pouvoir.

mardi 16 mai 2017

on se frotte les yeux


Le PS à 6% se déchire, exclut, inclut, ferme les yeux, décide de réfléchir. La droite se soigne. Le FN hésite entre sortir de l’euro ou rester. Mélenchon aurait aimé six cent mille voix de plus. Pendant ce temps, le président Macron est élu, il nomme un premier ministre de droite.

Tous les militants, gauche, droite, associatif, écolos, solidaires, se frottent les yeux. Ils n’ont jamais vu ça. Pourtant, ils l’ont vu, à une autre échelle, mais ils ne croyaient pas que c’était transposable. Des municipalités, des collectivités territoriales, des agglos, gouvernées par des majorités hétéroclites. Des aventures transversales qui clivaient les partis traditionnels. Voyez la diversité des opinions sur l’ouverture des salles de consommation. Voyez dans le seizième arrondissement de Paris la proportion des habitants qui ont pris position contre les égoïsmes territoriaux. Le droit à l’avortement, la peine de mort, le mariage pour tous, préfiguraient des regroupements inédits. Les traités européens, le Brexit au Royaume-Uni, clivaient les opinions et les partis selon des frontières nouvelles. Face aux populismes de Poutine et de Trump, face aux aventures d’Amérique Latine, face aux régimes de Bachir el Assad, des relations nouvelles se font et se défont.

Nous avions l’habitude, nous ne voulions pas voir. Et voilà, je me sens plus proche culturellement et politiquement d’Alain Juppé et d’Édouard Philippe que de Mélenchon et Fillon. Emmanuel Macron n’est pas né du vide, mais de toutes ces expériences. Son mouvement, son succès, était inscrit dans une longue évolution.

Tout le monde était sûr des étiquettes et des frontières. La finance contre les peuples. Les riches contre les pauvres. La lutte des classes moteur de l’histoire. Ou à l’inverse, ce qui est bon pour la Bourse est bon pour tous. Il est confortable de dénoncer la mondialisation, mais elle sort des dizaines de millions de pauvres de la pauvreté, en Chine, en Inde et Afrique.

J’ai accompagné les changements en Irlande. Jusqu’aux années soixante, toutes les misères, tous les sous-développements, étaient dus à la colonisation britannique ou à son héritage. Dans les années soixante, on s’est aperçu que les Irlandais qui s’enrichissaient allaient investir en Grande-Bretagne, aux États-Unis mais pas en Irlande. Pourquoi ? Bonne question, qui provoqua un vrai séisme. Mais par quoi remplacer la confortable dénonciation de l’impérialisme britannique ?  Comment faire de la politique autrement ? Comment comprendre que les protestants d’Irlande du Nord n’étaient pas des agents de l’impérialisme mais qu’ils ne voulaient pas être intégrés dans un pays dominé par le pouvoir de l’église catholique. Par quoi remplacer la dénonciation des laquais de l’impérialisme ? Bonnes questions. L’Irlande s’est modernisée, s’est laïcisée, s’est ouverte au monde. Les partis traditionnels furent bousculés. L’Irlande était terre d’émigration, elle attire maintenant les migrants. Ce n’est certes pas un paradis, mais à côté du Vénézuela et de Cuba…

Je comprends les désarrois Nous pensions dominer le monde grâce à nos certitudes, et le monde nous échappe. Plus nous nous accrocherons à nos vieilles certitudes et plus il nous échappera.


un diable dans le bénitier


Qui diable a été chercher le maire de Cambo, Vincent Bru, comme candidat République en marche? Il est inconnu comme marcheur, connu comme soutien à l’EPCI et signataire d’une pétition contre le mariage pour tous.

Quand son nom est apparu, l’émotion dans les cercles « En Marche » de la 6ème circonscription fut considérable. Pour deux raisons, la première est une opposition forte sur la côte basque à l’intégrisme de Mgr Aillet et de Sens commun. La seconde est que pour beaucoup de marcheurs de la côte, deux candidats actifs dans la campagne présidentielle s’était détachés : François Amigorena et Guy Lafite. L’un et l’autre représentaient un profil correspondant à l’orientation du mouvement, l’un et l’autre s’opposent au repli identitaire, à l’intégrisme et au sectarisme. Ils pouvaient espérer l’emporter contre les candidats engoncés dans le territoire et les partis traditionnels.

     Vincent Bru n’aura pas le soutien d’une partie de l’électorat « en marche » en raison de ses prises de position et de son inertie militante. Il sera sans doute battu, et localement, ceux qui le soutiennent auront récolté à la fois la honte et la défaite.






lundi 15 mai 2017

mariage pour tous


Christian Gérin un candidat à la députation pour République en marche a été recalé par la commission nationale pour un tweet considéré comme antisémite.

Mais apparemment, La candidature de Vincent Bru, maire de Cambo, signataire d’une pétition contre le mariage pour tous, est toujours considérée.

Si Vincent Bru avait signé une pétition contre le mariage d’un Juif avec un Juif, il aurait immédiatement été retiré de la liste.

vendredi 12 mai 2017

à une voix près

à six cent mille voix près, dit-on, Mélenchon aurait précédé Macron. à une voix prés, je serais Jacques Brel.

enfants, parents

on est responsable de l'aval, pas de l'amont. Mieux vaut être suivi par Macron que par Le Pen.

pour que les choses restent sombres


Pour que les choses restent sombres



Mon combat politique est structuré par deux ou trois ou quatre principes. Je combats les dérives identitaires, xénophobes, nationalistes. Je combats les intégrismes religieux ou politiques. Je combats les égoïsmes sociaux et culturels. Je ne veux pas d’une France rancie et refermée sur ses déchetteries.

Ces menaces prennent des aspects précis au Pays Basque où je vis. Le repli identitaire prend la forme d’une préférence territoriale, d’une crispation sur une identité basque excluante. Il prend la forme d’un  lessivage sans principe du terrorisme de l’ETA. Il prend la forme d’un intégrisme militant de Mgr Aillet, évêque de Bayonne, qui aux dernières élections recommandait de voter « pour la famille », donc plutôt pour la famille Le Pen que pour l’Européen Macron. Enfin, il prend la forme du refus de logements sociaux, du refus de prendre toute sa part dans le combat contre la précarité.

Pour toutes ces raisons, j’ai voté Emmanuel Macron dès le premier tour. Pour toutes ces raisons, je ne voterai pas dans ma circonscription pour un candidat qui ne combattrait pas les dérives identitaires, les intégrismes religieux et les égoïsmes sociaux.
Fût-il présenté par République en marche.

mardi 9 mai 2017

une porte ouverte


L’histoire nous arrive toujours de manière inédite. La porte qui s’ouvre n’est jamais celle qu’on attend. Quel était notre rêve depuis que nous avions rompu avec le grand soir et les matins qui déchantent ? Nous cherchions la fin des postures destructrices, conservatrices, la fin des colères mortifères. Nous n’en pouvions plus des camps qui s’affrontent en guerre civile, où chaque alternance commençait par la destruction de ce qui avait été accompli avant de repartir dans des directions opposées. Nous souhaitions un champ politique où s’affronteraient réformisme contre conservatisme, ouverture au monde contre repli identitaire, démocrates contre aristocrates, solidarité contre égoïsme, soif d’avenir contre nostalgie.

Venu de nulle part, inconnu il y a encore un an, Emmanuel Macron a su saisir les circonstances et nous ouvre la porte cadenassée. Nous avions réussi à terrasser un parti communiste désuet, mais les rêves de changements cauchemardesques n’avaient pas disparu. La phrase et les postures révolutionnaires renaissaient de leurs cendres au sein du parti socialiste, entravant les réformes, empêchant les débats. Le PC renaissait dans les habits de l’insoumission. Nous avons contribué à démasquer ses héritiers.

Nous avons contribué au naufrage du candidat socialiste choisi par les primaires. Les héritiers du PCF régressent en quatrième position. À droite, le retour des extrémismes nationalistes suivaient des routes parallèles. Fillon et Le Pen remplaçaient la devise républicaine par travail, famille, patrie. Dans les réunions, les assemblées, les manifestations, l’emporte toujours celui qui crie le plus, qui dénonce le plus. Et voilà qu’un changement fondamental a eu lieu. La droite qui flirtait avec l’extrême droite est défaite, les héritiers de Maurras sont à la peine, la rébellion communiste dont le flambeau a été repris par Mélenchon est reléguée en quatrième place, et le PS qui avait choisi la fronde s’enfonce dans les sous-sols.

Tous ceux qui voulaient renverser la table ont chu et la table a été renversée, sans eux et contre eux.

sans retourner les yeux


Je ne suis plus membre du PS. Le secrétaire de section m’a rayé des listes et je ne reçois plus les convocations. De toute manière, mon appartenance à ce parti était en danger. J’ai appelé à voter Macron dès le premier tour des présidentielles, pour les législatives, je mènerai campagne pour le ou la candidate « En Marche ». Colette Capdevielle a déjà offert ses services à Emmanuel Macron et je m’en félicite. Frédérique Espagnac a fait de même. Manuel Valls pareil. Je suis dans la charrette promise.
Il paraît que je suis exclu parce que je parle trop à l’extérieur. Foutaises. Beaucoup moins que Valls, Capdevielle et Espagnac. Je suis exclu parce que le PS s’est replié sur ses cavernes. J’ai contribué à l’échec du candidat Hamon et j’en suis fier. J’ai contribué au succès de Macron et j’en suis fier. J’ai contribué à libérer l’avenir des forces de progrès et je laisse à d’autres désormais les cérémonies secrètes à la sombre lueur des bougies.

samedi 6 mai 2017

le vrai peuple


Il y a deux France, la violence augmente, la colère va exploser. Le peuple se coupe des élites ou les élites se coupent du peuple. Les élèves ne connaissent plus Saint-Louis, le roi qui a inventé l’étoile jaune. Ils ne connaissent plus Jeanne d’Arc, celle dont on discute pour savoir si elle a été brûlée par l’État français ou par les mercenaires anglais. Tout va mal, la pauvreté augmente, le peuple est très en colère. François Ruffin, le réalisateur de merci patron se présente aux élections, il parcourt les quartiers de la France nordique et il affirme que le peuple hait Macron. Il écrit un article où il répète à chaque paragraphe que le peuple hait Macron. Le peuple hait Macron qui va être élu par des électeurs qui ne font pas partie du peuple puisque le peuple hait Macron.

Ainsi à longueur de lecture, à lumière d’écran, sur les plateaux de télévision et dans les ondes, sans parler des réseaux sociaux, des personnes assènent des vérités, affirment, dénoncent. Le peuple et les élites, la France coupée en deux et la haine envers Macron. Les intellectuels qui travaillent et qui pensent dénoncent en permanence les affirmations infondées, les certitudes matraquées, les à-peu-près qui circulent sur la toile. Ils ont raison de dénoncer ces déferlements de préjugés et de mensonges. Mais ce que je constate c’est que certains intellectuels, et je place François Ruffin parmi eux, se comportent comme les pires agitateurs de réseaux en reprenant leur méthode parce qu’ils sont persuadés que c’est à coup de pétards qu’on peut se faire entendre. On ne raisonne plus, on hurle, on crie, on répète. « Vous êtes haï, monsieur Macron ». Et d’un seul coup, en lisant ce texte de Ruffin, son nom se superpose à celui de Le Pen, la même certitude, la même colère au nom du peuple qu’ils connaissent tous les deux mieux que vous et moi. La même annonce prophétique que si on ne les écoute pas, eux qui connaissent le peuple, le peuple va se révolter.

Le peuple était contre la loi El Khomri et les salariés qui ont placé la CFDT en tête aux élections professionnelles ne font pas partie du peuple. C’est tout simple. Pour Nathalie Arthaud, le peuple se compose des 0,5% qui ont voté pour elle. Pour Poutou, le peuple se compose des 1% qui ont voté pour lui. Pour les Jeunes Socialistes, le peuple se compose des 6% qui ont voté Hamon. Pour Marine le Pen, le peuple se compose du quart des Français qui considèrent que le malheur de la France vient des étrangers. Ceux qui accueillent les étrangers dans les villages des montagnes ne font pas partie du peuple. Ceux qui votent contre le FN ne font pas partie du peuple. Mélenchon est en colère parce que le faux peuple l’a placé en quatrième position et Fillon est en colère parce que le faux peuple l’a éliminé du second tour des présidentielles. Ne peuvent se réclamer du peuple, jamais, ceux qui sont élus, puisqu’ils sont élus par des électeurs qui ne font pas partie du peuple.

François Ruffin est candidat et n’acceptera les voix que du peuple. Il ne prendra pas les voix des ouvriers de Whirlpool qui ont négocié un compromis, ont repris le travail en trahissant ainsi la révolution et se sont ainsi soustraits du peuple. Il n’acceptera pas les voix des syndicalistes CFDT qui ne font pas partie du peuple. Il n’acceptera que les haineux. Les réformateurs, les conciliateurs, les inventeurs, les créateurs, les entrepreneurs, les formateurs, ne font pas partie du peuple.


vendredi 5 mai 2017

un vote paisible


Quand je n’écris pas, une angoisse m’envahit qui ne se dissipe que par l’écriture. Mais sans cette angoisse, je ne peux pas écrire. Si ne je suis pas angoissé, je ne peux pas écrire et l’écriture chassant l’angoisse, quand elle disparaît, j’arrête d’écrire et d’arrêter d’écrire l’angoisse revient et je peux alors recommencer à taper sur le clavier. Ce cycle est aussi régulier que les quatre saisons.

Ces affres individuelles n’intéresseraient personne si elles n’avaient pas de conséquence politique. Or, j’ai lu un article de deux chercheurs, dont j’ai oublié le nom dans un journal qui est soit le monde soit libé, selon lesquelles les pessimistes et les angoissés votent plus FN que les optimistes et les paisibles qui eux auraient tendance à vote Macron. Indépendamment de leur situation sociale. Une Prix Nobel qui attend son premier enfant dans un loft Place Dauphine sous le regard aimant d’un père cosmonaute, si elle est angoissée votera FN alors qu’un SDF qui vient de perdre son chien, s’il est optimiste et s’il vote, votera davantage Macron que Le Pen.

Les variations de mon cycle angoisse/écriture se répercutent-elles sur mon vote ? Il semble que non. Ma situation sociale (retraité heureux coulant des jours paisibles dans une station balnéaire auprès d’une conseillère municipale aimante) l’emporte sur mon angoisse et depuis plusieurs mois, je vote pour Macron, du premier au second tour et pour En Marche aux législatives. Il faut donc distinguer statistiques et cas individuels.

mercredi 3 mai 2017

Couché la France!


Nicolas Dupont-Aignan a obtenu de la Châtelaine qu’elle nourrisse les enfants étrangers dans les écoles de la République. Notons qu’il a rejoint un parti qui laissait crever de faim les enfants étrangers. Il a transformé, grâce à son soutien, une affameuse d’enfants en restauratrice du cœur.
Grâce au mouvement CLF (Couché la France !), les enfants seront interdits de regroupement familial, ne disposeront pas du droit du sol, seront expulsés avec leurs parents, mais ils pourront manger à la cantine scolaire.

mardi 2 mai 2017

une impression


Je marche sur des œufs. Il me semble. J’ai l’impression. Que les militants communistes que je connaissais étaient plus perspicaces, plus intelligents, que leurs dirigeants souvent incultes et méprisants pour l’intelligence. Ils étaient en avance sur leurs dirigeants sur les questions de société, l’homosexualité, le féminisme. Sur les questions politiques, sur le bilan du soviétisme, sur l’alliance nécessaire avec les autres forces de gauche. J’ai cette impression.

J’ai aussi l’impression que les partisans de Mélenchon sont plus perspicaces, plus avertis que leur chef  et qu’ils n’apprécient guère ses palinodies. Ils voteront majoritairement pour Macron sans état d’âme, comme mes amis communistes d’antan votèrent pour Mitterrand sans partager les ruses pitoyables de leurs dirigeants.

J’ai aussi l’impression qu’à l’extrême-droite, les dirigeants du FN flattent l’inculture, le mépris de l’intelligence, les préjugés ignorants et qu’ils se bâtissent un appui où dominent les plus médiocres. Ça  veut dire qu’il y a une certaine adéquation entre la châtelaine et les troupes qui hurlent « on est chez nous ! » et « on encule Macron ».

Je ne sais pas quelles conclusions il faut tirer de tout ça mais je ne peux pas dissimuler qu’en écrivant ces lignes, j’éprouve un certain plaisir.

consultation


Mélenchon veut consulter, puis sans consulter il demande à Macron de retirer la loi travail et dans ce cas, il consulterait peut-être à nouveau mais sans donner son opinion. Les insoumis sont dirigés par un irrésolu.

Alors, puisque Mélenchon est pour la démocratie participative, voici un résultat qui pourrait l’intéresser : les dernières élections professionnelles auxquelles ont participé 5 200 000 salariés ont donné en 2017 les résultats suivants :

CFDT 26,47%

CGT 24,85%

La CFDT, qui a négocié et soutenu la loi travail est en tête.