mardi 31 octobre 2017

débattre


Il fallait rassembler pour gagner les élections présidentielles. L’alliance de l’ancien et du nouveau prit localement la forme d’une union illégitime entre Macron et Bayrou. Le plus vieux du vieux avec le plus neuf du neuf. De ce mariage de raison naquit Vincent Bru. Il n’est pas inscrit sur le livret de famille mais se proclame héritier.

Fi de nos états d’âme. L’important fut la victoire de LREM et le gouvernement que nous connaissons. La preuve que ce gouvernement n’est pas le pire que nous ayons eu est le doute à son égard. Pas de passage d’un enthousiasme aveugle à une colère impuissante. Le doute. Le doute, c’est l’intelligence, c’est la recherche.  Chaque mesure, chaque discours du nouveau pouvoir provoque de nouvelles interrogations. Un gouvernement qui fait douter s’adresse à l’intelligence des citoyens. Par nécessité, parce qu’il tente sur tous les problèmes de réconcilier les contraires.  Je soutiens ce gouvernement de tous mes doutes, de toutes mes interrogations.

         Un tel gouvernement exige des citoyens qui réfléchissent, qui débattent. La situation locale de ce point de vue n’est pas bonne. LREM ne discute pas, n’intervient pas sur les problèmes locaux, laisse le député prendre des positions sans discussion. « L’action politique ne se cantonne pas à l’activité des ministères et du Parlement ». Bien dit. Mais où débattons-nous et sur quoi ?

         Quand Vincent Bru prend ses distances avec le gouvernement Rajoy, parle-t-il parle en notre nom ? Au nom du gouvernement ? Quand il va manifester pour les prisonniers basques qu’il nomme « prisonniers politiques », est-ce en notre nom, au nom du gouvernement ?

         « Quand les citoyens s’engagent, quand ils débattent, ils participent pleinement à l’exercice de la démocratie ». Bien dit.

lundi 30 octobre 2017

dernier bastion


Le harcèlement est la forme privilégiée du refus de l’égalité entre hommes et femmes.

Les femmes ont le droit de vote. Elles peuvent accéder à toutes les professions. La parité leur facilite la promotion. Elles sont policières, soldates. Que reste-t-il pour assurer aux hommes le maintien de leur supériorité et de leurs privilèges ? Le harcèlement.

Toutes les autres batailles ont été perdues. Même des postes religieux s’ouvrent aux femmes, rabbin, imam, pasteur. Pas encore curé, mais ça ne saurait durer.

Il reste le harcèlement parce qu’une femme reste une femme dans ses nouvelles fonctions. Elle ne se transforme pas en homme. Par des gestes, des attitudes, des comportements, le harceleur gomme toutes les qualités qui permettent l’égalité et réduit la collègue, la secrétaire, la directrice…, à son statut d’objet sexuel.

Quand les femmes n’avaient pas le droit de voter, pas le droit de conduire, pas le droit d’ouvrir un compte en banque, pas le droit de choisir leur mari, on les harcelait moins parce que la société toute entière était harcelante.

Il ne reste aux hommes que le harcèlement sexuel pour conserver leur pouvoir.


pas de privilège


Delphine Boesel est avocate et présidente de l’observatoire international des prisons. Parmi ses clients, elle a un braqueur, Christophe Khider. Rachid Bouala, condamné à trente ans. Et José, prisonnier basque, malade. Elle ne fait aucune distinction entre les trois.

Un patriote basque est une personne qui estime que le meurtrier d’un conseiller municipal doit bénéficier d’un traitement particulier. Delphine Boesel estime que le braqueur, l’insurgé et l’etarra doivent être traités de la même manière.


dimanche 29 octobre 2017

leur seconde mort


Le 9 décembre prochain, les faiseurs de paix organisent une manifestation à Paris pour les prisonniers basques. À nouveau les victimes de l’ETA seront oubliées.

Elie Wiesel : « oublier les morts serait les tuer une seconde fois. Si nul n’est responsable de leur première mort, nous le sommes de la seconde ».

J’ai posé avec d’autres la question : où sont vos actes et vos paroles sur les victimes de l’ETA ? L’absence de réponse tue les victimes de l’ETA une seconde fois. Les responsables de LREM 64 attendent une « réponse de Paris ». Les faiseurs de paix m’ont promis juré de m’intégrer dans une commission sur les victimes de l’ETA.

La presse abertzale, les discours des faiseurs de paix, les paroles des élus, creusent au Pays Basque un immense cimetière où les victimes de l’ETA sont enterrées une seconde fois.

Je propose que ceux qui partagent cette indignation se fassent connaître d’ici le 9 décembre. Et que le jour du départ du train funèbre vers Paris, que soient brandies des pancartes avec un seul texte : le chiffre 829.

Nul n’est responsable de leur première mort. Nous le sommes de la seconde.

samedi 28 octobre 2017

miraculé conception


En haut de l’échelle, les héritiers à qui des parents prudents ont transmis un patrimoine immobilier et mobilier, un capital culturel, qui sont passés par les meilleurs écoles et ont tissé chez eux et à l’étranger des réseaux serrés. En bas de l’échelle, le peuple qui travaille ou qui chôme, dont l’ambition est réduite comme peau de chagrin par l’adresse, l’établissement scolaire, les familles et les amis. Parfois même par la langue et la religion.

Les élites considèrent qu’elles sont en haut de l’échelle par leur travail et leurs mérites. Jamais elles ne se considèrent comme des héritiers. Si c’est le travail et le mérite qui les a portées au sommet, tous les autres peuvent accéder aux mêmes sommets à force de travail et de mérite. Ce n’est pas le hasard de la naissance qui fait l’élite, c’est le travail. Ceux qui n’accèdent pas au sommet ne travaillent pas assez et n’ont pas assez de mérite.  C’est normal. Je n’entends personne déclarer que sa naissance  avenue Foch, le père ingénieur, la mère enseignante, ont joué un rôle plus important que son travail acharné pour intégrer l’École polytechnique, que le réseau des amis de son père lui ont permis de trouver des stages dans de bonnes entreprises plus que la qualité de ses résultats académiques. Alors que moi qui vous parle, fils de marchands forains, sans relations, sans réseau, j’ai pu accéder au grade de professeur d’université première classe par je ne sais quel miracle. Oui, je ne parlerai pas de mes mérites, ni de mon travail acharné, parce que je n’ai jamais beaucoup travaillé, je parlerai tout simplement d’un miracle. Je demande ici sans attendre la réponse combien de profs de facs sont des enfants de marchands forains ? Vous en avez un devant vous, ce n’est pas dû à son travail ni à ses mérites. C’est un miracle et je suis un miraculé. Il y a autant de chances qu’un fils de marchands forains accède à ce poste qu’un paralysé retrouve l’usage de ses jambes dans la grotte de Lourdes.

Tu trouves donc ce système injuste ? Profondément. Surtout depuis que j’ai lu Marx et Bourdieu. Ce système est injuste et il est un système. Pour le réformer, il faut une révolution. Le système de sélection des élites en France est irréformable. Personne, aucun parti, aucun mouvement, ne tente même de le réformer. Un homme politique qui proposerait la réforme de Normale ou de l’X signerait son arrêt de mort de manière plus certaine qu’en demandant la légalisation des produits addictifs.

vendredi 27 octobre 2017

camps nazis et goulag


Zakhar Prilepine auteur de L’archipel des solovki, «entretien dans le monde 27 10 2017. Pour les camps : « je ne pense pas que l’Allemagne nazie se soit inspirée du modèle soviétique. Ce parallèle me paraît simpliste. Les camps nazis étaient des lieux d’extermination. L’idée des camps soviétiques étaient de redresser les délinquants et les adversaires politiques. Si les résultats coïncident partiellement, les objectifs s’opposent ».

« Les résultats coïncidents partiellement ». Des millions de morts, des horreurs, des tortures… Mais les objectifs s’opposent.

C’est la différence entre l’inceste et le viol. Le violeur veut détruire sa victime. Alors que le père viole sa fille parce qu’il l’aime. Les résultats coïncident  partiellement, mais les objectifs s’opposent.

Effectivement, Hitler détestait les Juifs, les tziganes, les homosexuels… alors que Staline aimait son peuple, aimait les paysans, les communistes, les Juifs, les ouvriers, qu’il envoyait au goulag. Les objectifs s’opposent.


on attend la réponse de Paris


Vincent Bru sur la Catalogne, dans une interview à mediabask : « il faut organiser des élections générales en Catalogne mais sur des bases claires ». C’est ce que demande Madrid et que le gouvernement catalan a refusé. Vincent Bru proteste en conséquence contre la mise sous tutelle par Madrid. Comprenne qui pourra. François Lasserre est tout aussi brumeuse. Si je cite ces exemples, c’est qu’ils sont en parfaite contradiction avec la position du gouvernement français et du président Macron sur la question. Nous, marcheurs, n’avons pas d’élus LREM. Les élus qui ont été retenus font partie de la majorité présidentielle, mais dans le groupe MODEM. Dans la mesure où LREM 64 ne dit rien sur ces sujets, ce sont les élus MODEM qui expriment, qu’on le veuille ou non, l’opinion des marcheurs des Pyrénées Atlantiques.

Le 9 décembre prochain, les deux élus iront sans doute manifester pour les prisonniers basques avec les « faiseurs de paix ». Toujours dans le silence des marcheurs du Pays Basque français. Puisque nous « attendons une réponse » de Paris. Vincent Bru, lui, n’attend pas une « réponse de Paris » pour prendre position sur les questions identitaires au Pays Basque.
En un moment où LREM compte sur l’investissement militant et inventif du mouvement, nos responsables « attendent une réponse de Paris ».

jeudi 26 octobre 2017

il ne s'est rien passé


Vous croyez être en paix parce que l’ETA a cessé le feu ? Erreur. Pour les abertzale, tant qu’il restera un seul prisonnier, la société basque ne sera pas en paix. L’ETA a eu l’immense courage de cesser le feu sans avoir atteint ses objectifs mais ne lui faites pas regretter cette action héroïque en n’acceptant pas ses revendications. Le cessez-le-feu est un acte de bravoure extraordinaire, mais ce n’est pas la paix. Il faut maintenant que les gouvernements français et espagnols saluent l’héroïsme que représente une décision unilatérale et mettent en place une réponse aux revendications des patriotes démobilisés.

Désormais, dans les discours des abertzale, des élus modérés et des faiseurs de paix se répète en boucle l’argumentation nationaliste : l’ETA a cessé le feu et les gouvernements espagnol et français n’ont pas bougé. Rien ne s’est passé entre 2011 et 2017. Et Brisson, Etchegarray, Alaux répètent en boucle les paroles de Mouesca et Otegi : il ne s’est rien passé depuis que l’ETA a cessé le feu.

Rien ? Vraiment rien ? L’impudeur de la société basque française est sans limite. Ce « rien » abominable d’égoisme et de cruauté ne peut être utilisé qu’au Pays Basque français. Au Pays Basque français, nous étions en paix depuis longtemps. Iparretarrak s’était dissout sans théâtre, sans tambour ni trompette. Mais au Pays Basque espagnol, que les familles puissent se promener en fin de semaine sans garde du corps, qu’il n’y ait pas de peur au ventre chaque fois qu’un élu, qu’une journaliste, un policier, avait cinq minutes de retard à un rendez-vous, ce n’est rien. « Il ne s’est rien passé entre 2011 et 2017 ». On ne peut prononcer ce mot « rien » que dans un pays où le sang avait cessé de couler, où la terreur avait disparu. Ce mot « rien » explique pourquoi les faiseurs de paix ont entraîné la société basque française quasi unanime. Elle n’avait rien fait, cette société basque toute entière, quand les morts s’accumulaient au sud, que les entreprises soumises à l’impôt révolutionnaire faisaient faillite, que les universitaires s’exilaient, alors qu’alors, on aurait eu besoin de faiseurs de paix, mais ils regardaient leurs sandales. Alors on se rattrape en faisant semblant de mettre fin à une terreur quand elle n’existe plus. On déterre des pétoires rouillées et on va manifester pour l’amnistie des prisonniers parce que si on ne règle pas la question des prisonniers, la guerre risque de repartir. Et on répète en boucle, il ne s’est rien passé entre 2011 et 2017, simplement que les élus se promenaient le long de la mer avec leurs enfants sans garde du corps. Courageusement, la société basque française a transformé ce rien en quelque chose, en conflit terrifiant, d’autant plus terrifiant qu’il était imaginaire.

La société civile ayant désarmé ceux qui étaient désarmés, doit maintenant contribuer à la réintégration des prisonniers qui pour ces braves gens sont des prisonniers politiques qui ont mené un combat patriotique. Là aussi, il faut accepter la thèse de l’ETA : que la mort de Franco n’avait rien changé à l’Espagne. Les prisons étaient les mêmes, les tortures se poursuivaient et si des membres du GAL et un ministre de l’intérieur était condamné et emprisonné, ça ne prouvait rien puisqu’on vous dit que rien n’avait changé depuis la mort de Franco.

Cette tactique menée de main de maître depuis le Pays Basque espagnol, par les abertzale radicaux qui s’extasient devant l’engagement de la société civile frappée d’amnésie sur leurs crimes, ne peut se mener à bien que si l’on oublie les victimes de l’ETA. On peut parler des victimes de manière abstraite, mais dès qu’on donne un exemple précis, on s’oppose au processus de paix. Pour les prisonniers, on n’arrête de décrire la souffrance des prisonniers malades, les accidents de la route des familles qui viennent les visites, tout cela est licite. Mais si l’on parle des souffrances concrètes des victimes de l’ETA, on s’oppose au processus de paix. Yoyès abattu dans un marché devant ses enfants, les entrepreneurs abattus, les cavernes des séquestrés, chut, s’il vous plaît, vous allez déranger le processus de paix. Seuls souffrent désormais ceux qui sont en prison, ne souffrent pas ceux qui dorment aux cimetières, ni eux,  ni leur famille.

victimes de l'eta


Voici mon intervention le Mardi 24 octobre 19 heures, maison des associations de Glain, Bayonne à la réunion des faiseurs de paix.

« Je suis membre de La République en Marche. Le seul mouvement qui ne répond pas à votre appel. Mais il n’a pas encore pris position et je parle ici en mon nom personnel.

J’interviens sur la question des victimes. Ce qui est du domaine public : l’échange de lettres avec l’organisation clandestine. Ce qui est du domaine public, c’est l’appui venant du Pays Basque sud d’Otegi, de Sortu, de du nationalisme radical. Qui se félicite d’un désarmement avec l’appui de la société civile toute entière. Qui donne à vos manifestations valeur d’exemple pour le Pays Basque sud. Qui annonce avec enthousiasme son appui aux prochaines manifestations pour les prisonniers. De ce côté-là tout est clairement annoncé.

Les victimes vous en parlez. Là tout est beaucoup moins clair. Je ne vois aucune trace, aucune déclaration publique, aucune démarche en direction des associations de victimes. Je ne vois aucun message de leur part. Vous avez trouvé l’adresse de l’ETA. Les adresses des associations de victimes sont publiques. Quelle lettre leur avez-vous adressée ? Quelle invitation à  participer à vos réunions ? À témoigner de leur souffrance ? Quelle compassion pour les familles qui continuent de souffrir ? C’est pour ça que j’interviens.

Ce que je vous demande ici est un peu moins facile. C’est un peu plus compliqué, les applaudissements ne seront plus unanimes. Mais ce n’est pas impossible.  Je vous demande d’entendre les Basques outre Pyrénées. Ceux qui disent qu’on sort d’une prison, mais jamais d’un cimetière. Ceux qui font du roman de Fernando Aramburu Patria un énorme succès de librairie et un fait de société. Ces entrepreneurs qui il y a quelques jours tiennent conférence de presse pour dresser le terrifiant bilan de l’impôt révolutionnaire, les vies brisées et les familles ruinées. Les entendre et peut-être leur tendre la main. Je sais que ce sera compliqué après l’ivresse de l’unanimité.  Mais tant que ces actes seront absents de votre calendrier, vous me pardonnerez de penser que votre démarche est viciée par cet immense trou noir ».

À partir de cette intervention et plusieurs autres, les responsables ont donné des indications encore bien floues sur leur prise en compte des victimes de l’ETA. J’ai été invité à participer à l’une de ces commissions. Je vous tiendrai au courant.






lundi 23 octobre 2017

rassembler, dites-vous


Rassembler, dites-vous



Vous avez devant vous un citoyen engagé qui a soutenu François Hollande pendant son quinquennat. Pas tout, pas toujours, mais pas frondeur. L’aventure s’est terminée comme vous savez.

Le succès d’Emmanuel Macron est pour une part dû aux réussites du quinquennat Hollande, pas à ses échecs. Emmanuel Macron doit son succès, certes pour une part importante, au refus des clivages traditionnels, mais pour une autre part, à sa participation à un gouvernement dont les principes ne s’éloignaient pas trop de ce que fait le gouvernement en place. La preuve en est que les frondeurs qui ont tant fait pour l’échec de Hollande se sont éloignés du PS (Benoît Hamon crée un nouveau parti…) et une partie non négligeable du soutien à LREM provient des soutiens loyaux au gouvernement dont faisait partie Emmanuel Macron.  

Il m’est donc éminemment désagréable de constater que les Hollandistes historiques s’attaquent sans borne au gouvernement des marcheurs, et non moins éminemment désagréable que les marcheurs brûlent avec une ardeur suicidaire ce qu’ils ont contribué à mettre en place hier.

Vous voulez des exemples ? Ne pourrait-on dire avec élégance que les soixante mille postes créés dans l’éducation nationale permettent aujourd’hui de diviser les classes de CP pour les enfants en difficulté ? Le journal Libération publie un reportage sur les « anciens de Calais » où il apparaît que le démantèlement des camps, la répartition des émigrés dans d’autres lieux a été un succès d’abord pour les intéressés, et Gérard Collomb s’écorcherait-elle les lèvres en disant que sa politique a été utilement préparée par l’ancien ministre de l’intérieur ?

Si c’est politiquement impossible, alors laissez-moi le dire : j’ai soutenu Hollande, j’ai voté Macron, et tout en soutenant son gouvernement, je me demande si le clivage gauche-droite a vraiment disparu. En effet, comment rassembler ce qui n’existe pas ?  

dimanche 22 octobre 2017

politique de la ville




Qu'est-ce que faire de la politique quand vous habitez près d'un parc ou viennent jouer les enfants ? Depuis douze ans, celui était alors maire de Biarritz, Didier Borotra, a ouvert un point d’accueil pour les personnes en grande précarité. Le parc s'appelle le parc Mazon. Le PAJ (point accueil jour) permet aux personnes en galère de prendre une douche, de laver son linge, de manger une soupe chaude, de rencontrer des travailleurs sociaux, une infirmière. Le PAJ est ouvert le matin cinq jours par semaine. 

Pendant douze ans, les enfants ont joué au Parc Mazon et les personnes en difficulté sont venus prendre quelques heures de répit dans une vie qui n'en connaît aucun. Je suis certain que des parents n'aimaient pas ce partage de l’espace parce que des pauvres,  c’est moins joli à regarder que des enfants sur un manège. Mais en tout cas pendant douze ans il n'y a pas eu d’incident ni de plainte.

Cet été le PAJ de Bayonne a dû fermer pour entretien. Les SDF se sont rabattus sur le PAJ de Biarritz et des incidents ont provoqué des réactions inédites.

Des bruits de fermeture ont couru. Mais on ne ferme pas un PAJ comme ça. Nous vivons dans des sociétés où on ne laisse pas mourir les gens. Et dans une telle société tous les responsables savent qu'on ne peut pas fermer un PAJ sans solution de remplacement. Parce que si on ferme les galériens seront davantage dans la rue. Parce que si on ferme, la blessure d’un galérien ne sera plus soignée, deviendra un phlegmon qu’il faudra soigner à l’hôpital et au lieu de cinq euros de pansement ça coûtera trois jours d’hospitalisation à mille euros la journée. N’importe quel étudiant en économie de première année sait qu’il ne faut surtout fermer un PAJ sans solution de remplacement. En tout cas dans une société où on ne laisse pas crever les gens.

C'est pour discuter de tout ça que les travailleurs sociaux et les bénévoles du PAJ Mazon ont invité les riverains a une rencontre publique. La salle était pleine. Des gens en colère disaient que leurs enfants avaient peur. D’autres remerciaient les responsables du centre pour leur travail. Mais tous ,tous sans exception pensaient qu’il ne fallait pas abandonner les gens dans la rue. Naturellement beaucoup préféraient un centre ailleurs que dans le parc. Mais personne absolument personne n'a émis l’idée qu’il ne fallait pas de PAJ à Biarritz. Et au centre ville, là où se trouvaient les personnes en grande difficulté. 

La discussion a parfois été un peu tendue. Mais on peut dire que de telles rencontres sont utiles. Les gens expriment leurs inquiétudes mais les peurs sans fondement reculent.  Une participante a déclaré qu’il fallait du courage au maire pour fermer le centre. Moi je dis qu'il a fallu plus de courage pour l’ouvrir que pour le fermer.

voyage difficile




Plus le temps passe,  plus il est difficile de  voyager parce que voyager c'est changer les paramètres de l'environnement alors que vous au centre de cet environnement, vos capacités d'adaptation sont moindres. Il y aurait des livres entiers à écrire sur la douche des hôtels,  le pommeau hors d’atteinte, la poignée  s'échappe des doigts quand le flot est trop puissant, qui glisse quand le flot est trop faible, qui inonde le sol d'une salle de bains étroite et sans surface de rangement, qui se relève quand l’écoulement est trop fort, qui retombe quand le filet d’eau est trop mince. Les prises pour les nombreux appareils à recharger : téléphone, tablette, prothèses auditives, assistance respiratoire, batterie de la trottinette,  pompe cardiaque…sont toujours en nombre insuffisant et elles meurent quand vous ôtez la carte-clé de son étui. L'escalier descend abrupt à la porte de la chambre, le micro-onde est absent, le lit trop bas d'où il est malaisé de se hisser à la posture verticale, la chaise grince sous votre poids et vous pensez avec mélancolie au fauteuil de bureau coquille qui vous maintient le dos fragile, qui se lève pour vous projeter debout, qui se plie à vos courbes, qui obéit au doigt et à l'œil. Les marches et les escaliers sont partout dans les anciens châteaux reconvertis en hôtel,  avec des armures et des baignoires aux murailles infranchissables. Le matelas lymphatique vous déplace les vertèbres, le train se partage avec des dizaines d'autres passagers qui téléphonent. Les salades sans vinaigrette, tous les restaurants sauf l'Entrecôte à Bordeaux offrent des menus imprévisibles et si vous levez le doigt pour demander du sel, le serveur regarde le temps qui passe.

Dans la colonne crédit, naturellement, il y a des immeubles dignes de figurer dans des musées, le long de la Garonne ou de la Seine. Il y a les lieux que vous regardez à la télé qui se déroulent en 3D dans les autobus, l'Assemblée nationale, la Place de la Concorde, les Champs Élysées, les Grands Boulevards, la Bastille et la Nation, la place de la République, la Cité du Vin et surtout les amis et la famille en chair et en os qui vous entourent au restaurant. Mais désormais on se dit qu'il vaudrait mieux qu'ils viennent à vous, parce que les rencontres en 3D sont irremplaçables, si l'on rajoute la chaleur du sang qui coule sous la peau et des paroles douces comme le miel. 

Il est vrai aussi que les moyens modernes de déplacement et de communication permettent de continuer d'écrire, même sur une chaise inconfortable, dans la pénombre et le froid. L'éther maîtrisé transmet les courriers électroniques, les mels reçus ou envoyés, les photos de profil sur Facebook. Votre tablette se transforme en ordinateur, votre téléphone en kit de bureau. Mais aucun de ces artifices ne remplacera jamais la trousse en cuir et la plume sergent major.

mardi 17 octobre 2017

moi aussi


Les séquelles de l’affaire Harvey Weinstein sont plus porteuses d’avenir que d’autres scandales célèbres. Le débat ne fait que commencer. Des organisations féministes se félicitent de son ampleur. D’autres commentateurs craignent un climat de délation.

Pour éviter ces débordements, ce que certains appellent un lynchage médiatique, la solution apparaît lumineuse. Que les agresseurs, les harceleurs, se dénoncent, ils éviteront ainsi à leurs victimes le douloureux chemin de la dénonciation, de la recherche de la preuve, des procédures sans fin.

Dans le cas des violences faites aux femmes, on entend les femmes raconter, au prix de quel douloureux effort, leurs souffrances. Les hommes qui ont infligé ces souffrances réagissent de deux manières, ou bien ils nient, ou ils se taisent. Personne ne se déclare comme harceleur ou agresseur sexuel.

J’ai écrit un livre sur le sujet où j’ai raconté ma vie d’universitaire qui a harcelé et tourmenté des femmes, des collègues, des étudiantes. J’ai raconté ces scènes. J’ai raconté comment dans les universités, tout le monde savait tout le monde se taisait. J’ai raconté les lieux que je connaissais et où tout le monde savait, les partis politiques, les municipalités, les journaux. Quand je racontais ces scènes dans les dîners en ville, on me demandait : comment tu sais ? Je répondais parce que j’ai participé à la piraterie.

La colère des femmes est à la mesure du silence des hommes. Ils doivent parler. À tous les hommes qui dénoncent le climat de délation, qui protestent contre le risque d’atmosphère délétère dans les entreprises, les universités, les plateaux, les couloirs, à tous qui savent et qui n’ont rien dit, à tous ceux qui ont fait et qui n’ont rien dit, je demande de raconter, de dire la vérité, condition de la réconciliation.  Racontez. Dites « harceleurmoiaussi » sur les réseaux sociaux. Vous pourrez ainsi contribuer à des relations pacifiées entre hommes et femmes.



Maurice Goldring, auteur de la révolution, le sexe et moi, éditions le bord de l’eau.

vendredi 13 octobre 2017

tuer avec les noms

Gaby Mouesca, dans son bulletin du comité de défense des libertés en pays basque, continue de nommer les prisonniers jugés et condamnés pour activités terroristes en bande armée "prisonniers politiques".

Ce qui pose la question de leurs victimes. sont-elles des victimes politiques ou des victimes de droit commun?

lundi 9 octobre 2017

deux à zéro on a gagné


La difficulté d’arrêter le combat pour l’ETA est contenue dans les objectifs de ce combat : un Euskadi indépendant, réunifié et socialiste. Aucun de ces objectifs n’est atteint, alors pourquoi arrêter ? Et comment justifier l’arrêt quand tout reste à faire ? Une armée qui dépose les armes sans avoir rien obtenu est généralement considérée comme vaincue.

La solution à cette difficulté est simple. Il faut transformer l’arrêt du combat, qui est une défaite, en victoire. L’objectif de l’ETA n’était pas politique, il était d’arrêter le combat. L’incendiaire devenu pompier parade. C’est un classique des faits divers : la personne met le feu et jouit du spectacle des flammes, elle aide ensuite à l’arrêter et on la porte en triomphe. Le cessez-le-feu est une victoire qui doit être célébrée. Il faut saluer l’équipe qui arrête de jouer comme une équipe victorieuse puisque l’objectif du jeu était d’arrêter.

Ayant arrêté la terreur, les joueurs gagnent sur les deux tableaux : les patriotes leur sont reconnaissants d’avoir mené la lutte contre l’oppression et la société leur est reconnaissante d’avoir arrêté  cette lutte. La convergence de ces deux reconnaissances peut désormais les porter au pouvoir, comme c’est le cas en Irlande du Nord ou en Corse.

Et comme c’est en train de se passer au Pays Basque.

décision


Dans une librairie café comme le Procope au temps des encyclopédistes, j’entends un groupe d’hommes discuter. Ils discutent, ils discutent. Au bout d’un moment, je leur demande : qu’avez-vous décidé ? Ils me répondent « rien ». Vous n’avez rien décidé ? C’est insupportable. Il faut décider.

Vous pouvez décider de ne rien décider, mais c’est une décision. Il faut décider. Une absence de décision est aussi importante qu’une décision.

Toutes les situations les plus délicates, tous les problèmes les plus difficiles, finissent par se dissoudre dans l’absence de décision. Mais cette absence doit être le fruit d’une décision.

samedi 7 octobre 2017

refus catalane de la violence


Un aspect de la situation en Catalogne qui n’a pas été souligné, le refus de la violence. Dès qu’un manifestant prenait un caillou pour briser une vitre, un bâton pour taper sur la police, les manifestants se groupaient autour de lui pour le désarmer, le pacifier. Surtout pas de violence. Pourtant le comportement de la police donnerait mille raisons de répondre par des moyens batailleurs. Les manifestants l’ont refusé.

Si la violence armée a pu se développer au Pays Basque (et en Corse, et en Irlande…) c’est qu’une partie de la société l’a acceptée, soutenue, parfois encouragée. L’exemple catalan montre qu’il n’y avait aucune fatalité dans cette dérive. Et ceux qui au Pays Basque, en Corse, en Irlande, continuent de justifier, d’avoir de la sympathie, avec les hommes d’armes devraient méditer sur l’exemple catalan.






vendredi 6 octobre 2017

quinquennat


Réfléchissons dit le miroir. Il me reste, dit-il, à tout casser, cinq ou six années possibles. Cinq à six années, c’est considérable. La première guerre mondiale a duré cinq ans, la seconde cinq ans. En cinq ans, le monde a été bouleversé. De zéro à cinq ans, je suis passé du statut d’un nouveau-né animal à un enfant déchiffrant des livres et récitant des comptines. En cinq ans, la présidence de François Hollande s’est engloutie dans les mots et les  images.

Mais tous ces événements ont mobilisé des moyens considérables. Des armées et des armes. Des uniformes, des hôpitaux, des camps. Des réseaux, des partis, des intellectuels et des infirmières. Je suis là à cinq ans du dernier quinquennat, je veux dire à cinq ans du moment où le je présenterai à l’entrée de l’hôpital de Bayonne pour faire une déclaration courte devant la presse : « j’ai décidé de ne pas me représenter, j’ai décidé d’arrêter ». De toute manière, la loi limite le renouvellement. On me demandera et que comptez-vous faire désormais ? Je répondrai rien. Mon octogénat est terminé et je ne me représente plus. Ce n’est pas l’envie qui me manque, Sachant ce que j’ai appris, si je recommençais un octogénat, les erreurs seraient corrigées, je saurais choisir le bon chemin. Bon, tant pis, la loi l’interdit.

Il me reste un quinquennat. Certes sans réseaux, sans moyens, sans local, sans armées, sans capital. Je dispose d’un livret de dix mille euros, d’une retraite régulière et qui, même amputée d’une CSG renforcée, restera confortable. Je dispose d’un logement et d’une relation solide que beaucoup m’envient. Quelques amis, la famille, les enfants, les petits-enfants. Je dispose d’un ordinateur et d’un vocabulaire utile. Quand je parle, on m’écoute. Quand je me tais, on s’inquiète. Plus de trois cents amis suivent les textes que j’écris sur facebook. Tous les deux ans je publie un livre ou un article.

Sur la politique, qui m’a toujours passionné, il me reste comme pouvoir un droit de vote et une intervention régulière dans des lieux de discussion qui rassemblent entre vingt et trente personnes. Pas d’ambition de carrière, pas de réseaux.

Sur un seul point, dans un seul domaine, il me reste un soupçon d’influence : la résistance à la dérive identitaire du Pays Basque dont je suis devenu habitant et citoyen. Partout où j’interviens on m’écoute avec intérêt et je sens des graines de réflexion qui parviennent à germer sur le terrain stérile du nationalisme. C’est donc à ce sujet que je vais consacrer le quinquennat qui me reste.

jeudi 5 octobre 2017

déformation permanente


On peut libérer un pédophile, on n’est pas obligé de lui fournir un emploi dans une colonie de vacances. On peut libérer un ancien terroriste sans transformer les prisons en École nationale d’administration.

mieux vaut être minoritaire que mort


Mieux vaut être minoritaire que mort.



Si au premier obstacle, tu mets pied à terre, si à la première réfutation tu baisses les bras, si au premier échec, tu te décourages, si tu regardes derrière toi et que personne ne suit, si tu te demandes est-ce qu’on peut avoir raison contre tous, si tu dis dans ces conditions j’abandonne, qu’ils aillent se faire foutre, si tu cherches des soutiens et que tu trouves des découragements, si tu te dis à quoi bon, si tu penses que c’est fatigant, si les regards se détournent, si les fenêtres se ferment et que tu ne trouves pas le chemin des cœurs et des raisons, si tu fais le point et que tu te demandes si tu ne vas pas abandonner, alors c’est que ça n’en valait pas la peine.

Mais si tu penses que ça en vaut la peine, alors tu poursuis ton chemin, pas après pas, sans te soucier des essoufflements, des surdités, des indifférences, simplement parce que tu es convaincu que ça en vaut la peine.

C’est une expérience inédite. Jamais je n’aurais cru me trouver dans un pays où tout le monde est patriote, on dit abertzale au Pays Basque, où l’amour du territoire remplace la pensée. Je sais qu’il y a énormément d’endroits ou la passion nationale éteint les lumières, mais il y a peu d’endroits où le débat entre les chercheurs de racines et les cosmopolites a disparu. Partout ça discute, ça s’affronte, ça s’écharpe. Pas ici. Ici au Pays Basque français règnent les patriotes et se taisent les républicains. Pendant tout un temps, les patriotes réclamaient un département, l’autonomie, la réunification du Pays Basque, l’officialisation de la langue basque, l’amnistie pour les prisonniers qu’ils appellent politiques comme est rouge le sang versé. Ils se heurtaient aux partis républicains, aux laïques, aux adversaires de la terreur. Puis, tout le monde s’est converti. Les élus républicains de droite et de gauche se sont unis aux abertzale pour demander une communauté basque, un petit bout de territoire qui n’existe que dans les chansons et dans sa relation avec le Pays Basque espagnol. Et le gouvernement socialiste leur a accordé une communauté d’agglomération comme cadeau de nouvel an. Le préfet a quitté son écharpe jacobine pour devenir un marchand d’illusions nationalistes, le gouvernement a laissé faire. Et depuis, tout se passe comme si la République a abandonné le Pays Basque français aux patriotes. Vous voulez négocier avec les terroristes la remise des pétoires rouillées, mais je vous en prie, négociez, manifestez, la police française vous offrira le café. Vous voulez des classes de la langue basque à la demande de quatre familles, mais je vous en prie, on va ouvrir une classe. Vous voulez qu’on rapproche les prisonniers qui sont politiques puisque vous les déclarez tels, mais on va les rapprocher, ces tueurs patriotes, en attendant l’amnistie. On entend murmurer ici et là des critiques, mais elles sont étouffées, mystérieuses, ne viennent jamais à la surface puisque les patriotes ont gagné, qu’ils règnent en maîtres, qu’ils imposent leur ordre du jour. C’est fatigant de dire qu’il vaudrait mieux ouvrir une classe d’espagnol, pour l’avenir des enfants. Mais si vous demandez une classe d’espagnol ou d’anglais, vous devenez des traîtres, des ennemis de la patrie basque, vous n’avez rien à faire ici, dehors. On ne vous parle plus, on ne vous salue plus.

Dans la cour de récréation d’une école à Bruxelles, les élèves de rangent par camp : d’un côté, les Wallons, de l’autre les Flamands. Au milieu de trouve deux écoliers qui restent sur place. Samuel et Ahmed. Le maître leur demande, et vous,  où vous allez ? Les môme répondent, on ne sait pas, nous sommes belges.

Un pays libre est un pays où être Basque est possible mais pas obligatoire. Je commence à me demander si je vis dans un pays libre.




mardi 3 octobre 2017

piéton solitaire


Vous n’allez pas me croire



Vous avez oublié, pourtant je l’ai déjà écrit. Les trottoirs à Biarritz sont mal entretenus et difficilement praticables aux poussettes d’enfant et aux jambes des seniors. La chaussée est beaucoup plus confortable. Donc, tout naturellement, je marche sur la chaussée et je laisse le trottoir aux voitures.

Hier, je marchais paisiblement rue du dr Laborde, sur la chaussée, l’esprit tranquille : puisque le trottoir était occupé, j’avais le droit, me semblait-il de marcher sur la chaussée. Il était 10 heures 08. Mardi 3 octobre 17. Des policiers nationaux étaient en train de verbaliser les voitures garées sur les trottoirs. Je dis bonjour à l’un d’entre eux et manière de plaisanter, je lui demande s’il était possible de ne pas verbaliser les voitures parce qu’étant donné l’état des trottoirs, j’ai du mal à les utiliser, mais s’il n’y a plus de voitures sur ces trottoirs, je serais obligé d’abandonner la chaussée qui elle est très praticable. J’ai terminé par « s’il vous plaît ». Je pensais récolter un sourire. L’agent de police n’a pas souri. Il m’a dit que de toute manière, marcher sur la chaussée,  pour un piéton mérite amende et est-ce que j’avais une carte d’identité ? Bien sûr que j’avais ma carte. Je lui tends ma carte, mais j’ajoute, étant donné que le trottoir est occupé par les voitures, où voulez-vous que je marche ? Il a pris mon nom et mon adresse et me dit que je serai verbalisé pour occupation de la chaussée sans roues motrices.

Je vais téléphoner à mon avocat.






obscures clartés


Les nationalistes flamands étaient à Barcelone pour soutenir la cause indépendantiste en Catalogne. Les patriotes basques ont manifesté pour soutenir la même cause. Or, les nationalistes flamands n’ont jamais soutenu les patriotes basques et les patriotes basques n’ont jamais soutenu les nationalistes flamands. Parce que les nationalistes flamands sont plutôt classés à droite droite et les nationalistes basques plutôt à gauche gauche. Grâce aux nationalistes catalans, qui regroupent la gauche gauche, le centre et la droite droite, tout le monde se retrouve à Barcelone.
Ce que j’aime dans le nationalisme, c’est la clarté des idées