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Tsipras réélu, sans
majorité absolue, devra gouverner avec la droite souverainiste. Les extrémistes
de gauche bafouillent. S’il avait été battu, ils avaient un discours tout prêt
: Tsipras a cédé aux contraintes européennes et le peuple l'a rejeté. Mais la
gauche de la gauche en Grèce a été éliminée. Mélenchon et Pierre Laurent ont
été battus à Athènes. Ceux qui ont gagné : une gauche responsable qui
trouvera peut-être les forces de
réformer la Grèce.
Retour en France. La
gauche de la gauche trouve que la gauche responsable ne sait plus parler au
peuple. Elle a abandonné le terrain au FN. La gauche de la gauche, qui sait
parler au peuple, recueille péniblement cinq pour cent des voix aux élections,
et continue de dire qu'elle sait parler au peuple. Et que c'est la faute du PS
si le peuple ne vote pas à gauche.
Michel Onfray sait
parler au peuple. C’est un socialiste libertaire qui ne vote plus, ne votera
pas aux présidentielles, car il ne croit plus qu'aux mouvements sociaux de
base. Il sait que le peuple est inquiet
devant le nombre d'étrangers et que la gauche ne répond pas à cette inquiétude.
Elle est donc responsable de la montée du FN. Combattre le FN avec les mots du
FN voilà ce qui s’appelle parler au peuple.
Tétanisé devant la
montée du FN, la simplicité des arguments, la franchise populaire de ses
dirigeants, une partie des intellectuels cède à a fascination. Ils ne sont pas
complices, le mot n'a guère de sens, ils sont fascinés, exactement comme une
partie des intellectuels français étaient tétanisés devant la franche
simplicité des staliniens français. Ils disaient déjà que le parti socialiste
ne savait plus parler au peuple.
Il faut du courage, de
l'expérience, pour résister. Pendant des dizaines d'années, la gauche non
communiste a été soumise, fascinée par le PC qui savait parler au peuple. Sales
habitudes dont on ne débarrasse pas si facilement. Vous placez un intellectuel moyen devant des
tombereaux de fumier déversés par les paysans, devant des militants résolus qui
refusent tout et n’obtiennent rien et il sera également fasciné. Pour Michel
Onfray, là est l'avenir, de belles colères dans la rue et la droite au pouvoir.
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