Remarques sur les
langues minorisées : le gaélique, le basque… Le lent déclin de ces langues
est d’abord dû au déclin des territoires où les langues sont maternelles et
sont parlées dans les cours de récréation et dans les entreprises. Si la langue
est associée au sous-développement, à la misère, la première cause du déclin de
la langue sera l’exil des habitants qui cherchent dans les villes un meilleur
destin.
L’avenir de ces
langues est lié à leur appropriation par la bourgeoisie urbaine. Que ce soit l’ikastola
pour le basque ou la Gaelscoil pour le gaélique, les nombreuses enquêtes
montrent que le public de ces établissements est une moyenne bourgeoisie
urbanisée et cultivée qui recherche pour ces enfants des écoles plus motivées,
plus formatrices.
Pour survivre, les langues minorisées
doivent s’embourgeoiser, donc quitter une prétendue « authenticité »
populaire. Cette contradiction est générale. Elle fait écho aux critiques de l’embourgeoisement
des quartiers populaires des grandes villes. Là aussi, l’embourgeoisement de
ces quartiers est sans doute la condition de leur survie. La recherche d’une « authenticité »
discutable et déclinante conduit à leur lente disparation.
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