Les principales avancées sociales ont
été le fait de gouvernements dont les
socialistes étaient partie prenante, parfois dans un rôle premier, parfois avec
des alliances, avec les communistes, avec la droite. Les gouvernements Léon
Blum, Mendès France, François Mitterrand,
Michel Rocard, Lionel Jospin…Chaque fois le premier travail de la droite
fut de défaire les avancées sociales.
C’est encore le cas aujourd’hui.
Chaque fois, quand ces
gouvernements de gauche réformiste
étaient au pouvoir, les révolutionnaires lui reprochaient de ne pas faire la
révolution. Guy Mollet contre Léon Blum, les communistes, les jusqu’auboutismes.
Lionel Jospin a été battu parce que toutes les composantes non-socialistes de
son gouvernement ont mené campagne sur la destruction systématique de son
bilan. Avec l’aide de quelques socialistes...
Le courant révolutionnaire en Europe a
été un courant réactionnaire. Il a empêché le droit de vote des femmes (la
France en dernier…), a été à la queue de l’Europe dans la création d’un système
de protection sociale (organisé sur le modèle de la Grande-Bretagne et de l’État-providence)…
Aujourd’hui encore, la gauche de la
gauche préfère les ruines grecques ou espagnoles aux prudences réformistes. Les
critiques internes plus les oppositions de la gauche de protestation, plus les
positions de la droite, placent notre gouvernement, le nôtre, celui que nous
avons élu, dans une position minoritaire dans l’opinion.
Aujourd’hui, nous avons le choix. Nous
pouvons avoir une situation à la Notre-Dame des Landes, une situation bloquée,
violente, qui profite aux extrêmes et décourage les bonnes volontés. Ou
Peugeot, où toutes les organisations syndicales, sauf la CGT, signent un accord
avec augmentation de salaire, recrutement de mille postes supplémentaires,
relocalisation, contre des heures sup non payées. Pas glorieux ? Quel est
le modèle glorieux, un combat qui fera de beaux films avec des pneus qui brûlent,
une usine qui disparaît, où un contrat qui ne donnera lieu à aucun discours
flamboyant, comme à Peugeot ?
La réforme El Khomri permettra ce type
de contrat. Faisons confiance aux travailleurs pour qu’ils créent des rapports
de force favorables. Les opposants à la loi sont porteurs d’une grande
méfiance, pour ne pas dire un mépris, à l’égard des salariés jugés incapables
de défendre leurs intérêts sans le parapluie d’un grand syndicat tutélaire.
Voici quels sont les termes du débat. À
l‘échelle mondiale, l’organisation des états entre eux pour lutter contre les
nouvelles grandes puissances industrielles, pour organiser et réguler la
finance. À l’échelle nationale, protection, solidarité, réduction des déficits…
À l’échelle locale, choisir des
solutions réformistes plutôt que des oppositions criardes. Plutôt Biarritz
qu’Anglet ou Bayonne. Plutôt des logements sociaux qui poussent que des cités fantômes
revendiquées par une opposition impuissante.
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