vendredi 14 novembre 2014

ce qui est rare est cher

Les chiffres et les statistiques sont impuissants. Une petite fille disparue, violée, assassinée, tiendra en haleine les journalistes et les téléspectateurs pendant des jours et des jours. La quête, la poursuite, l’arrestation, le jugement. Des heures et des heures de journal du soir, des radios de la mi-journée. Dix personnes noyées dans le Verdon, moitié moins de temps. Une école anéantie en Afrique, quart de temps. Ce qui est rare est cher. Les crimes rares sont les plus bruyants. Les assassinats par voiture sont silencieux. Les femmes qui meurent au foyer, une tous les trois jours, sont muettes. Les associations qui demandent qu’on « en parle davantage » mettent la charrue avant les bœufs. Quand elle fera la une des journaux, la violence conjugale aura considérablement reculé.

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