Les chiffres et les
statistiques sont impuissants. Une petite fille disparue, violée, assassinée,
tiendra en haleine les journalistes et les téléspectateurs pendant des jours et
des jours. La quête, la poursuite, l’arrestation, le jugement. Des heures et
des heures de journal du soir, des radios de la mi-journée. Dix personnes
noyées dans le Verdon, moitié moins de temps. Une école anéantie en Afrique,
quart de temps. Ce qui est rare est cher. Les crimes rares sont les plus
bruyants. Les assassinats par voiture sont silencieux. Les femmes qui meurent au
foyer, une tous les trois jours, sont muettes. Les associations qui demandent
qu’on « en parle davantage » mettent la charrue avant les bœufs. Quand
elle fera la une des journaux, la violence conjugale aura considérablement
reculé.
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