Paf, pif, je donne des
coups, je reçois des coups, je vis dans le combat, la polémique. Quand on est d’accord
avec moi, je suis le plus doux des hommes. Mais dès qu’on manifeste une
réserve, une nuance, alors pif, paf, je fous des baffes, je rue dans les
brancards, c’est comme ça que j’aime, ceux qui vivent ce sont ceux qui baffent.
Les occasions de baffer
sont multiples et je ne compte pas parmi elles les arènes déjà occupées.
Sarkozy, Zemmour, Mélenchon, le sable est rouge, les bancs occupés, les pouces
levés ou baissés, je n’ai rien de spécifique à ajouter. Pour que je sois
content, pif, paf, boum, je dois construire un cirque personnel, où il y aura
moins de monde que sur les écrans lumineux, mais un cirque à moi, avec des monstres
à moi, et une dizaine de personnes sur les bancs.
Ces temps derniers, j’ai
ainsi affronté à mains nues les anciens terroristes de l’ETA qui veulent rompre
avec le terrorisme en répétant partout que le terrorisme était nécessaire.
Puis, au sein du PS local, je me suis mesuré avec des gardiens du temple qui
préfèrent un PS dans l’opposition qu’un
PS engagé dans des alliances porteuses d’avenir. Pif paf, le combat se
poursuit.
Combat le plus récent,
avec mon collègue John Mullen, front de gauche extrême dont le combat actuel
est d’obtenir l’interdiction à Saint-Denis d’une exposition sur l’esclavage,
une expo qui a déjà provoqué des remous à Londres de la part des propriétaires
patentés de l’antiracisme. Comme les Juifs à New York qui ont manifesté contre The Death of Klinghoffer, les chrétiens
qui ne supportent pas des films de Pasolini, les Noirs aux États-Unis qui ont
manifesté contre le film sur l’esclavage Django de Tarentino. Chacun est
propriétaire de son combat. Déjà, à l’époque où des musulmans intégristes brûlaient
les livres de Salman Rushdie, des gauches extrêmes demandaient qu’on comprenne
la colère des fascistes verts. D’ailleurs, quand les nazis brûlaient des livres
à Berlin, avant de les condamner sans savoir, il faudrait jeter un coup d’œil sur
les livres brûlés, on pouvait aussi comprendre leur colère.
John Mullen, qui a
toujours mangé léger afin de pouvoir se glisser toujours à la gauche de la
gauche dans toutes les manifestations, est à la tête des manifestations pour l’interdiction
de l’expo au théâtre de Saint-Denis. La gauche de la gauche est un gauche qui
censure, une gauche stalinienne, une gauche poutinienne. Mon ami John Mullen,
un ancien étudiant à moi à qui je n’ai rien appris, manifeste pour l’interdiction
et n’aime pas mes insultes. Mais moi, je suis heureux, pif, paf, baffes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire