On
a parfois l’impression que les questions
politiques que nous devons affronter datent d’hier ou d’avant-hier. Un peu
d’histoire ne nous ferait pas de mal. Ou bien des régimes despotiques, de
droite ou de gauche. Dont nous voyons aujourd’hui les avatars : Russie de
Poutine, chine et parti unique, Venezuela et Cuba, en Europe nationalismes de
retrait et de purification. Ou des régimes de réformes démocratiques où le
socialisme a joué un rôle moteur : état providence, droits démocratiques,
politique de concertation, bien commun.
Où
les catégories que nous souhaitons défendre en priorité sont-elles les mieux
loties, les mieux organisées, les mieux défendues ?
Les
succès du réformisme socialiste explique en partie ses difficultés : il
tire les ouvriers de l’enfer du salariat, inscrit les femmes dans les activités
valorisantes. Augmente la durée de vie et des études. Libère les individus.
L’abîme
qui s’installe entre les politiques, les partis, les élections, et une majorité
du peuple. Le peuple qui soutenait les partis ouvriers n’existe plus.
Entre
le socialisme de réforme, le socialisme démocratique, et l’outil qui le
représente, inadéquation de plus en plus grande. Ainsi s’explique
l’inconcevable : le manque de courage, les égos, le cumul des mandats,
l’étroitesse du recrutement : crise de longue durée.
Comment
reconstruire. Pour une part par le bas : voir ce qu’il se passe dans les
associations, les quartiers, les mairies, les nouvelles alliances.
En
attendant nous persuader que la crise du parti socialiste est une bonne
nouvelle. Car s’il obtenait des succès dans ces nouvelles circonstances, sans
s’être reconstruit, alors rien ne l’obligerait à s’inventer à nouveau.
Bonne
nouvelle : tout va mal.
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