Europe
Réunion publique
avec les candidats du PS-PRG d’Aquitaine à la maison des associationsde Biarritz. Mardi 22
avril 2014. Sur les chaises, un tract national qui est une déclaration de
guerre à une « Europe libérale ». Il faut arrêter le dumping social refuser
l’austérité, réviser le pacte de stabilité, mettre fin pratiques d’évasion
fiscale, etc…Les discours des candidats sont menaçants : si la droite l’emporte
au parlement européen, « je ne donne pas cher de notre peau »
dit la tête de liste d’Aquitaine. Bigre…
Les mêmes
candidats disent que pas un élu local, régional, départemental, ne lance un
projet avec succès si les financements européens ne l’aident pas. La même Europe
« libérale ». Comment
comprendre ?
Ce qui apparaît
clairement : si la politique du gouvernement socialiste se menait à l’échelle
de l’Europe, les critiques seraient les mêmes. Pour critiquer l’orientation de
François Hollande, du PS au pouvoir, on fait le détour européen. Il faut
réviser la règle des trois pour cents qui a été adoptée par tous les pays
européens y compris gouvernés par la gauche.
Ce qui apparaît
clairement, c’est que les militants socialistes et leur parti (le mien), sont en déshérence. Les seuls accents d’enthousiasme
portent sur la nécessité de combattre l’abstention, de demander aux enfants,
aux parents, aux cousins, aux voisins, aux oncles : est-ce que vous allez
voter le 25 mai ? Pour qui ils vont
voter, pourquoi, est beaucoup moins clair. Parce qu’avec le dépliant sur les
chaises que personne ne lit, les électeurs de gauche vont rester chez eux. Des dizaines
d’années de gauche pour qu’on lui demande d’arrêter le dumping social, c’est décourageant.
Dans la
région, des financements européens ont aidé des grands travaux, ont aidé l’agriculture,
la sylviculture, la recherche, la mobilité étudiante, la culture, les salles de
cinéma d’art et d’essai. Rien dans la propagande socialiste sur cet aspect des
choses, rien dans les discours.
Les
conservatismes sont les plus acharnés contre l’Europe. Pas contre ses échecs,
mais pour ses succès. C’est l’une des régions du monde où la protection sociale
est la plus forte, le niveau de vie et la qualité de vie les plus appréciées, où
les libertés sont les mieux assurées, libertés politiques, libertés
individuelles. Les conservatismes qui sont partisans d’une dérégulation à tout
va, d’une limitation des libertés, qui combattent les conquêtes comme l’IVG, le
mariage pour tous…veulent limiter le développement de l’Europe.
Imagine-t-on
un instant que chaque pays séparément aurait pu résister aux nouveaux géants
économiques, aux nouvelles émergences ? Pour combattre les difficultés, il
faut plus d’Europe, plus de solidarité, plus de grands travaux, plus de
gouvernance économique à cette échelle.
L’Europe c’est
le grand combat de la gauche. Dans la seconde moitié du vingtième siècle, deux
grandes conquêtes : l’égalité hommes femmes et la construction européenne.
Deux grands combats qui se poursuivent. Sans que le sang coule. Les
conservatismes de droite et de gauche n’en veulent pas.
Ce soir-là,
dans la salle des associations de Biarritz, les candidats de gauche aux
élections du 25 mai ne savaient pas très bien où ils se situaient. Mais pas d’inquiétude,
il leur reste encore un mois pour préciser leur position.
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