En lisant Jacques Levy, « Les électeurs
ne respectent plus rien ». Libération
10 avril 2014, quelques idées à tirer pour la reconstruction de la gauche,
locale/nationale. Les phrases entre guillemets sont des citations de l’article.
1. Fin de l’idée d’une gauche qui inclut le PS
et l’extrême-gauche. La fusion de listes sans projet a été refusée. « La
prétention des héritiers du communisme à imposer des alliances sans principe et
des héritiers du socialisme à les accepter pour gagner des sièges, attire de
moins en moins les électeurs », écrit Jacques Levy. Les partis à l’aise
dans l’opposition et terrifiés par l’idée de gouverner, (Parti de gauche, NPA,
LO…), ont ceci de bon qu’ils clarifient le ralliement des communistes à un
réformisme de gouvernement. Cette gauche extrême qui aurait la garde des mythes
fondateurs, est clairement en difficulté partout. La définition d’une nouvelle
gauche passe par l’abandon d’une vision messianique du socialisme.
2. Les électeurs pensent que « les
politiciens ne sont pas des gens comme nous ». A Montpellier, Grenoble, Dunkerque,
La Rochelle, le dissident a battu le socialiste homologué. On observe un
« effet de ciseau » entre des citoyens de plus en plus compétents et
de moins en moins fascinés par la mise en scène du pouvoir et d’autre part, des
hommes politiques « sélectionnés par un processus darwinien
de plus ne plus implacable ». « Ce n’est pas du populisme que de
remarquer que les gestionnaires de la démocratie se recrutent parmi les moins
démocrates des membres de la société ». C’est chez eux qu’on rencontre les
pulsions aristocratiques, la sensation d’impunité, l’identité de caste. Remarquons
qu’à Biarritz, c’est l’héritier « naturel » d’un grand parti
politique qui a été battu Ses réactions devant la défaite ont été effectivement
« aristocratiques » : celles d’un héritier dépouillé de son
héritage naturel. Mais le « darwinisme implacable » n’est pas propre
à la droite.
3. Le
Front national prospère dans les zones périurbaines abandonnées par les couches
moyennes alors que les centres des grandes villes, là où il y a mixité sociale,
comme Paris ont résisté. La gauche dialogue bien avec les espaces où la
mobilité sociale et géographique l’emporte sur le retrait sur le local. La
gauche a un problème avec les demandes des couches populaires lorsque l’enfermement
les conduit à ne voir dans l’État qu’un centre de dépenses illimitées et dans
leur lieu d’habitation le seul porteur d’identité. Pour l’avenir de la ville,
le refus d’un Biarritz ghetto de riches est aussi important que le refus des
ghettos de la misère ailleurs. La solidarité n’est pas un luxe, c’est une
impérieuse nécessité.
Jacques Levy conclut : Et si
on reconstruisait la gauche nationale sur la base d’une gauche locale qui
marche ?
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