Samedi prochain
aura lieu à Bayonne une manifestation dite pour le processus de paix au Pays
basque qui demandera en particulier le rapprochement des prisonniers basques de
leur famille. Participeront à cette manifestation des nationalistes convaincus
et des élus de tous bords, unis vers le même objectif : la paix au Pays
basque, convaincus que si l’on rapproche les prisonniers de leur famille, le
processus de paix sera facilité.
Première remarque :
ce qui a facilité le processus de paix, c’est d’abord la décision de l’ETA de cesser le feu. De déposer les armes. Or je
n’ai pas souvenir que la plupart des manifestants de samedi prochain aient
jamais manifesté ensemble pour demander à l’ETA de cesser le feu, qui était
pourtant la première condition pour l’ouverture d’un dialogue.
Deuxième remarque.
Les prisonniers dont on demande le rapprochement ont été acteurs ou soutiens
actifs d’une terreur dont a souffert le pays basque espagnol pendant trente
ans. Pendant trente ans, les élus « espagnolistes » ne pouvaient
sortir sans garde du corps. Je n’ai pas souvenir que les manifestants de samedi
prochain aient manifesté ensemble contre cette terreur.
Je ne suis pas
contre le rapprochement. Mais pas pour une demande qui oublie le passé, qui
gomme la terreur. Je demande le rapprochement parce que je demande pour les prisonniers
basques les droits qu’ils ont refusés à leurs victimes.
Je ne suis pas
contre le rapprochement. Mais pas pour le seul rapprochement des prisonniers
dont les délits sont les plus graves : crimes en réunion soigneusement
prémédités. Si l’on demande le rapprochement de ces prisonniers, il faut le
demander pour tous les prisonniers de droit commun dont souvent les délits sont
beaucoup moins graves.
Pour résumer :
si samedi prochain, le mot d’ordre est « rapprochement sans exception de tous les
prisonniers de leur famille ». Si samedi prochain le mot d’ordre est « nous
demandons pour les prisonniers basques les droits qu’ils ont refusés à leurs
victimes », alors, j’irai marcher, même avec ma canne.
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