A quoi ça sert de bouger si tout est
partout le même ?
Samedi
19 juillet, une manifestation Boulevard Barbès témoigne d’une solidarité à l’égard
des Palestiniens en lançant des pierres contre les forces de police, en mettant
le feu à des caillebotis, en brisant la vitre de la pharmacie Myrha, en saccageant
les distributeursde banques. La police a réagi en lançant des gaz lacrymogènes
qui flottent dans les rues et dans mon jardin.
Dimanche
20 juillet, je dîne dans le 11ème, chez mon fils, ma belle-fille, mes
petites-filles et je raconte l’événement. Lucie, ma petite-fille aînée, part le
lendemain à Biarritz pour les fêtes de Bayonne.
Le
soir, nous dînons tranquillement sur la terrasse de Brigitte avec sa fille, ses
deux petits-fils et le compagnon de sa fille, Richard. Vers vingt heures, Lucie
sonne et vient nous dire bonjour. Elle nous raconte que mardi soir, 22 juillet,
la veille de l’ouverture des Fêtes de Bayonne, elle revenait de la Grande Plage
vers trois heures du matin quand elle a été prise dans une course poursuite et
qu’elle a reçu dans les yeux un jet de gaz lacrymogène lancé par des policiers.
Le lieu était l’esplanade du Casino, face à la grande plage. Que faisait-elle à
trois heures du matin sur l’esplanade du Casino, demandez-lui vous-même.
En
résumé, à Paris, il y avait la famille et le gaz lacrymogène. A Biarritz, il y
a la famille et le gaz lacrymogène.
Mais
ce n’est pas tout. Eric Lejoindre, le maire du 18ème, dans une très
bonne défense du quartier de la Goutte d'Or revient sur les événements, et
donne une indication : les jeunes de son quartier n’ont pas participé aux
exactions. Parmi les personnes arrêtées, ils sont une petite minorité. Quand je
me rends au commissariat de Biarritz pour demander des éclaircissements, on me
répond qu’il y avait quelques jeunes avinés qui ont été pris dans des
embrouilles et que la police a dû utiliser des pistolets lacrymogènes. Rien de
bien grave. Et puis me dit la policière, ce n’était pas des gens d’ici, vous
comprenez. Je lui dis, ma petite fille n’était pas non plus d’ici. Non, dit la
policière, ce n’est pas pareil. Vous comprenez.
A
Biarritz comme à la Goutte d'Or, s’il y a des embrouilles, elles ne sont pas dues
aux gens du quartier, mais à des gens « qui ne sont pas d’ici ».
Si tout le monde restait chez soi, il n’y
aurait plus d’embrouilles. Les gens du quartier sont tous des citoyens
paisibles et respectueux de la loi. Dès que les gens voyagent, les ennuis
commencent. D’ailleurs, qui sont les incarnations suprêmes de la délinquance ?
Les gens du voyage.
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