dimanche 27 juillet 2014

à quoi sert de bouger si tout est partout le même?

A quoi ça sert de bouger si tout est partout le même ?


Samedi 19 juillet, une manifestation Boulevard Barbès témoigne d’une solidarité à l’égard des Palestiniens en lançant des pierres contre les forces de police, en mettant le feu à des caillebotis, en brisant la vitre de la pharmacie Myrha, en saccageant les distributeursde banques. La police a réagi en lançant des gaz lacrymogènes qui flottent dans les rues et dans mon jardin.

  Dimanche 20 juillet, je dîne dans le 11ème, chez mon fils, ma belle-fille, mes petites-filles et je raconte l’événement. Lucie, ma petite-fille aînée, part le lendemain à Biarritz pour les fêtes de Bayonne.

Le soir, nous dînons tranquillement sur la terrasse de Brigitte avec sa fille, ses deux petits-fils et le compagnon de sa fille, Richard. Vers vingt heures, Lucie sonne et vient nous dire bonjour. Elle nous raconte que mardi soir, 22 juillet, la veille de l’ouverture des Fêtes de Bayonne, elle revenait de la Grande Plage vers trois heures du matin quand elle a été prise dans une course poursuite et qu’elle a reçu dans les yeux un jet de gaz lacrymogène lancé par des policiers. Le lieu était l’esplanade du Casino, face à la grande plage. Que faisait-elle à trois heures du matin sur l’esplanade du Casino, demandez-lui vous-même.

En résumé, à Paris, il y avait la famille et le gaz lacrymogène. A Biarritz, il y a la famille et le gaz lacrymogène.

Mais ce n’est pas tout. Eric Lejoindre, le maire du 18ème, dans une très bonne défense du quartier de la Goutte d'Or revient sur les événements, et donne une indication : les jeunes de son quartier n’ont pas participé aux exactions. Parmi les personnes arrêtées, ils sont une petite minorité. Quand je me rends au commissariat de Biarritz pour demander des éclaircissements, on me répond qu’il y avait quelques jeunes avinés qui ont été pris dans des embrouilles et que la police a dû utiliser des pistolets lacrymogènes. Rien de bien grave. Et puis me dit la policière, ce n’était pas des gens d’ici, vous comprenez. Je lui dis, ma petite fille n’était pas non plus d’ici. Non, dit la policière, ce n’est pas pareil. Vous comprenez.

A Biarritz comme à la Goutte d'Or, s’il y a des embrouilles, elles ne sont pas dues aux gens du quartier, mais à des gens « qui ne sont pas d’ici ».
Si tout le monde restait chez soi, il n’y aurait plus d’embrouilles. Les gens du quartier sont tous des citoyens paisibles et respectueux de la loi. Dès que les gens voyagent, les ennuis commencent. D’ailleurs, qui sont les incarnations suprêmes de la délinquance ? Les gens du voyage.

          


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