L’État islamique a envoyé huit kamikaze dans les rues de Paris tuer le plus
possible n’importe qui. Cent trente morts et le pays est tétanisé. Parler d’autre
chose que du carnage est incongru. Des articles expliquent comment on devient
fou de Dieu. La veille, et le lendemain. Nous ne saurons jamais tout. Mais nous
sommes à peu près certains de l’objectif : un pays où Dieu est possible
mais pas obligatoire. Un pays comme ça, c’est fragile, chacun dans un coin
voudrait le dessécher en une définition unique : blanc, chrétien,
lumineux, patriote, masculin, hétérosexuel. Chacun dans ses difficultés
voudraient le transformer en territoire amniotique et protecteur des orthodoxes contre les
hétérodoxes. La lutte se mène partout, partout on veut réduire le pluriel en
singulier, le divers en même, chasser l’autre pour protéger les siens.
Devant le massacre, tout le monde parle. Un passant tend la main et se
tranquillise : « au Pays basque, on est tranquille ».
La moitié des habitants du Pays basque ont des enfants ou des proches qui
étudient et travaillent dans la région parisienne. Ils se sont fait massacrer
dans un restaurant ou une salle de spectacle. Mais un passant se rassure :
« au Pays basque on est tranquille ».
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