dimanche 15 novembre 2015

au pays basque on est tranquille

L’État islamique a envoyé huit kamikaze dans les rues de Paris tuer le plus possible n’importe qui. Cent trente morts et le pays est tétanisé. Parler d’autre chose que du carnage est incongru. Des articles expliquent comment on devient fou de Dieu. La veille, et le lendemain. Nous ne saurons jamais tout. Mais nous sommes à peu près certains de l’objectif : un pays où Dieu est possible mais pas obligatoire. Un pays comme ça, c’est fragile, chacun dans un coin voudrait le dessécher en une définition unique : blanc, chrétien, lumineux, patriote, masculin, hétérosexuel. Chacun dans ses difficultés voudraient le transformer en territoire amniotique  et protecteur des orthodoxes contre les hétérodoxes. La lutte se mène partout, partout on veut réduire le pluriel en singulier, le divers en même, chasser l’autre pour protéger les siens.

Devant le massacre, tout le monde parle. Un passant tend la main et se tranquillise : « au Pays basque, on est tranquille ».


La moitié des habitants du Pays basque ont des enfants ou des proches qui étudient et travaillent dans la région parisienne. Ils se sont fait massacrer dans un restaurant ou une salle de spectacle. Mais un passant se rassure : « au Pays basque on est tranquille ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire