Insécurité
J’ai vécu vingt-cinq ans à la Goutte d'Or et environ
vingt ans à Biarritz. Pendant ces quarante-cinq ans de vie, j’ai été
sérieusement bousculé deux fois. La première fois rue Paul Bert à Biarritz.
Brigitte cherchait une place pour se garer, elle la trouve, mais une jeune
fille était debout dans l’espace. Je descends, je lui demande de se déplacer,
elle me dit qu’elle garde la place pour son copain. Je lui dis que ce n’est pas
possible. Je fais signe à Brigitte de reculer. La jeune fille me bouscule. Fortement.
Sérieusement. J’appelle la police. Elle s’enfuit en courant. Ce fut la première
fois. Une deuxième fois, ce fut avenue de Londres à Biarritz. Une voiture est
sur le trottoir face à une grille. Elle laisse un espace étroit. Je fais
remarquer l’étroitesse du passage au chauffeur du katkat. Il me traite de tous
les noms, il me dit de me barrer, sa compagne descend et me bouscule. Ce fut la
deuxième fois.
Il m’est arrivé une fois de croire que j’allais être bousculé
à la Goutte d'Or. Je revenais du marché avec deux paniers remplis. Un grand
noir se précipite vers moi, me prend les deux paniers, me demande où j’habite. Il
me porte les paniers jusqu’à la porte. Je lui dis merci.
Ce n’est donc pas pour fuir l’insécurité que j’habite Biarritz.
Il me faut d’impérieuses raisons pour que je me retrouve dans un territoire
aussi dangereux.
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