Suite
à un entretien de Gaby Mouesca publié dans La
semaine du Pays basque du 11
octobre, j’avais envoyé un certain nombre de questions. Simples. D’une part, selon
Mouesca, Madrid et Paris n’ont jamais été aussi opposés aux revendications abertzale et c’est pour cette raison que
l’ETA a déposé les armes. Je ne saisissais pas bien la logique et je ne la
saisis toujours pas. Je n’ai pas eu de réponse sur ce point.
D’autre
part, dans son entretien Gaby Mouesca appelait à voter pour n’importe quel
parti, sauf les socialistes. Les sociaux-démocrates comme ennemis principaux
des révolutionnaires, ça me rappelait quelque
chose dans l’histoire moderne. J’ai posé la question et je n’ai pas eu
de réponse sur ce point.
Fondamentalement,
la question politique qui est ici ouverte est la suivante. Dans certaines
régions du monde, les mouvements nationalistes se sont inspirés des théories
avant-gardistes et léninistes. Une avant-garde d’hommes déterminés doit frapper
un grand coup pour réveiller un peuple endormi et lui imposer ses solutions par
la force et la terreur s’il le faut. Ces théories ont imprégné l’ETA, l’IRA, et
ont plongé ces régions du monde dans la terreur, ont fait de nombreuses
victimes pendant des dizaines d’années. Or, la terreur politique a obtenu des
résultats inverses à ses objectifs. . De tous les nationalismes occidentaux,
ceux qui ont pris le plus de retard sont ceux qui ont recours à la voie armée.
La réunification de l’Irlande est désormais lointaine, l’indépendance du Pays
basque est un objectif à l’horizon. Les pays qui sont le plus proches d’une
indépendance sont ceux qui ont refusé la terreur : c'est à dire le Québec,
la Catalogne
et l’Écosse ; Dans ces pays, les mouvements nationalistes ont été démocratiques,
respectueux de la volonté majoritaire, ont cherché à conquérir les esprits par un travail de conviction, jamais par la
terreur. Ça ne doit pas faire réfléchir ?
En
tout cas, ça ne fait pas réfléchir Gaby Mouesca. Gaby Mouesca reste imprégné
des théories léninistes et des coutumes communistes. Jusque dans le détail.
Lorsqu’il dénonce les « donneurs de leçons » qui « du fond de
leur bureau cossu », assistent passivement aux luttes des peuples, c’est
mot pour mot, ce que Georges Marchais disait des « intellectuels derrière
leur bureau » à la suite de la rupture du programme commun et de la
défaite de la gauche en 1978. Merci cher Gaby de m’avoir ainsi rajeuni de plus
de trente ans.
J'ai lu jadis avec une motivation toute personnelle "Survivre à New-York"...Faut-il chercher dans vos textes un guide pour "Survivre à Biarritz" ? Si vos questions restent sans réponses, c'est probablement qu'elles n'en demandent pas. Une 'gauche forte' aura bien entendu l'empathie des abertzale, elle-même empêtrée dans ses contradictions internes. Un chemin de paix aura de même la préférence de ceux qui ont vécu dans leur chair et leur cœur la sinistre stratégie de la souffrance donnée et reçue. Un peu de partage d'intelligence sera votre seule concession. Ainsi trottinait ma petite méditation rue Jean-Jaurès, apôtre de paix assassiné(e), à proximité d'une maison dite 'Guernika', ville martyre de la guerre immonde.
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