Identités
Quelles
sont les conditions pour que les cyclistes ne mènent pas une guerre permanente
contre le reste de l’humanité : les piétons qui prennent la piste pour un
sentier forestier, les motocyclistes pour un circuit de compétition et les
voitures pour un parking ? Les poussettes sont un cas particulier, non pas
pour des raisons techniques, car elles correspondent à la définition : un
véhicule à roue sans moteur mu par l’énergie humaine. La différence gît dans la
relation entre le transporté et le transporteur. Nous souhaitons parler ici des
instruments de déplacement où transporté et transporteur sont une seule et même
personne. Nous refuserons et laisserons à d’autres le soin d’analyser les
taxi-vélos, les pousse-pousse ou rickshaw, les fauteuils-roulants pour
handicapés. Sont en cours d’examen les systèmes d’aide à la motricité fait d’un
guidon et de petites roues pneumatiques que l’usager pousse devant lui. Certains
rescapés d’un accident de la route réapprennent à marcher avec des déambulatoires auquel il suffira
dans quelques semaines d’ajouter des pédales et une selle pour les transformer
en tricycle. À quel moment pourront-ils considérer qu’ils correspondent à ma
définition ? Après tout, certains cyclistes se déplacent à vélo parce
qu’ils sont incapables de marcher. Ils ne sont pas très différents d’un
cycliste-cul-de-jatte qui s’est bricolé un vélo adapté. Sont exclus aussi les
cercueils à roulettes et les brancards à assistance solaire qui sont plus
proches des pousse-pousse.
Il
faut d’urgence créer un ministère de l’identité cyclable.
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