jeudi 23 juin 2016

le mépris du peuple


Le mépris du peuple

 

Les émeutes, la colère, j’entends à la radio des intellectuels qui refusent de juger, il faut comprendre, les violences des casseurs ne sont rien à côté des violences sociales, le chômage, la misère…

Quand il n’y avait ni syndicats, ni droit de vote. Quand les ouvriers qui discutaient  à la fin de la journée risquaient les galères pur « réunion séditieuse », quand une lettre adressée au propriétaire pour demander une réduction du loyer de la terre était considérée comme une infraction, alors il  ne restait aux ouvriers, aux paysans que la violence, la mutilation du bétail, le bris des machines, pour se faire entendre. En outre, cette violence imposée aux classes laborieuses était considérée comme preuve de leur incapacité à devenir citoyens. Tout ce qu’ils savent faire, c’est casser.

Les ouvriers et les paysans ont appris à s’organiser, ils ont fondé des syndicats, des partis politiques, ils ont étudié, savent négocier d’égal à égal. Ils ont arraché le droit de vote, le droit de grève, le droit de manifester. Ils sont devenus des citoyens.

Pourtant, persiste  le refus d’accorder aux catégories populaires le statut d’êtres pensants. S’ils cassent des vitres de magasins, saccagent les distributeurs, incendient les voitures, il s’agit de colères légitimes, avec tout ce qu’ils subissent, n’est-ce pas…

Le modèle reste Robin des Bois, Mandrin, Cartouche. Jaurès, Mandela, Lula, l’intelligence politique au service des peuples, ils ne veulent pas connaître. Pour les intellectuels révolutionnaires, le peuple c’est l’ignorance en armes, c’est la colère sans réflexion, c’est la bêtise musclée. L’avantage, pour les intellectuels révolutionnaires, c’est que ce peuple-là  ne viendra pas concurrencer leur carrière dans les allées du pouvoir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire