Le mépris du peuple
Les émeutes, la colère, j’entends à la
radio des intellectuels qui refusent de juger, il faut comprendre, les
violences des casseurs ne sont rien à côté des violences sociales, le chômage,
la misère…
Quand il n’y avait ni syndicats, ni
droit de vote. Quand les ouvriers qui discutaient à la fin de la journée risquaient les galères
pur « réunion séditieuse », quand une lettre adressée au propriétaire
pour demander une réduction du loyer de la terre était considérée comme une infraction,
alors il ne restait aux ouvriers, aux
paysans que la violence, la mutilation du bétail, le bris des machines, pour se
faire entendre. En outre, cette violence imposée aux classes laborieuses était
considérée comme preuve de leur incapacité à devenir citoyens. Tout ce qu’ils savent
faire, c’est casser.
Les ouvriers et les paysans ont appris
à s’organiser, ils ont fondé des syndicats, des partis politiques, ils ont
étudié, savent négocier d’égal à égal. Ils ont arraché le droit de vote, le
droit de grève, le droit de manifester. Ils sont devenus des citoyens.
Pourtant, persiste le refus d’accorder aux catégories populaires
le statut d’êtres pensants. S’ils cassent des vitres de magasins, saccagent les
distributeurs, incendient les voitures, il s’agit de colères légitimes, avec
tout ce qu’ils subissent, n’est-ce pas…
Le modèle reste Robin des Bois, Mandrin,
Cartouche. Jaurès, Mandela, Lula, l’intelligence politique au service des
peuples, ils ne veulent pas connaître. Pour les intellectuels révolutionnaires,
le peuple c’est l’ignorance en armes, c’est la colère sans réflexion, c’est la
bêtise musclée. L’avantage, pour les intellectuels révolutionnaires, c’est que ce
peuple-là ne viendra pas concurrencer
leur carrière dans les allées du pouvoir.
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