Dans une chronique d’Enbata, Peio Etcheverry-Ainchart
explique pourquoi le mouvement abertzale est minoritaire au pays Basque français.
D’abord parce qu’il propose une alternative à l’identité française et c’est un
handicap énorme puisque la majorité veut rester française. Malgré tous les efforts
de communication, le mouvement abertzale souffre de revendiquer un modèle politique,
linguistique et culturel « perçu comme excluant par les nouveaux arrivants ».
Deuxième raison : le pays
Basque est une zone attractive : montagne, plage, exotisme culturel,
attirent les touristes. Zone portuaire, services, frontières, juteuse spéculation
foncière » or le mouvement abertzale étant de gauche il est peu « séduisant »
aux yeux de ces catégories sociales aisées qui colonisent désormais les fronts
de mer luzien ou biarrot.
Le mouvement abertzale est
minoritaire parce que la majorité des habitants du pays Basque veut rester
français. Le mouvement abertzale est minoritaire parce que la majorité des
habitants du pays Basque français se sent exclue par les revendications politiques,
linguistiques et culturelles de ce mouvement. Le mouvement abertzale est
minoritaire parce que la majorité des habitants du pays Basque français est
engagé dans des activités économiques qui sont en rupture avec le pays Basque authentique.
Il est minoritaire parce le pays
Basque authentique est envahi par des « catégories sociales aisées »
qui « colonisent les fronts de mer ».
Mais si l’on exclut les « colons »
et les « envahisseurs » qui ne sont pas de vrais, d’authentiques
basques, à ce moment, le mouvement abertzale redevient majoritaire. Et comment
reconnaît-on un basque authentique ? À ce qu’il soutient le mouvement abertzale.
Ceux qui ne le soutiennent pas sont des colons.
Derrière des mots paisibles
émerge une définition du pays Basque qui exclut les touristes, les colons, les
spéculateurs, les catégories sociales qui sont engagées dans des activités
commerciales, de services ou d’industries modernes.
Cette conception a permis
naguère de justifier des violences minoritaires contre une majorité considérée
comme illégitime. Elle ouvre la voie à une définition identitaire du pays
Basque dont les dérives actuelles en Europe montrent les dangers.
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