Etats généraux du
PS. Biarritz 24 septembre 2014.
Le monde est en
plein bouleversement et nous, militants socialistes, nous disposons de moyens
de réflexion et d’intervention politique qui datent du siècle dernier. Dans ces
conditions, tous ceux qui affirment disposer de réponses à nos difficultés sont
des menteurs ou des illuminés.
Hier, chaque camp
avait ses certitudes. Le monde se partageait entre nations impérialistes et
peuples colonisés, entre dictatures et démocratie. La société se divisait en
classes, les capitalistes, les riches, et les travailleurs, les exploités. Vous
vous rappelez ?
Nous avons connu ces
certitudes et pourtant elles étaient déjà largement ébranlées et les lignes de
fracture n’étaient peut-être pas aussi nettes que dans nos nostalgies. Les
alliances contre les dictatures fascistes rassemblaient des coalitions inédites.
Les sorties de crise se répartissaient entre dictatures fascistes, révolutions
communistes, et des mises en place d’une protection sociale, le New Deal, l’État
providence, la sécurité sociale, sous des formes diverses, condamnées par les mouvements
révolutionnaires mais plébiscitées par les peuples.
Ces réformes se sont
menées dans le contexte d’une suprématie sans partage du monde occidental,
suprématie économique, culturelle. Suprématie qui s’est concrétisée par l’écroulement
des modèles alternatifs.
Aujourd’hui, les
politiques opposent des réformes négociées, des répartitions solidaires, contre
les égoïsmes de repli, les fuites derrière des murailles. Parmi eux, bien sûr,
les riches, les privilégies, qui ont peur de l’avenir et investissent dans la
protection plutôt que dans l’invention. Dans l’évitement plutôt que dans l’accueil.
Parmi ceux qui
défendent leurs privilèges on trouve prioritairement les propriétaires de capitaux
et de patrimoine héréditaire. Mais aussi une multitude de groupes de protection
qui fonctionnent comme des sociétés mutualistes. Des clubs fermés.
Le PS est en
principe un instrument d’émancipation, d’intervention politique. Il est d’abord
un groupe de protection des élus qui se battent pour préserver leurs
privilèges. Les réactions devant l’interdiction de cumuls sont de même nature,
très exactement, que les réactions des nantis devant tout ce qui porte atteinte
à leurs privilèges : vous allez nous affaiblir dans un monde
concurrentiel, vous allez porter atteinte à notre efficacité, etc…
Le PS lutte pour une
société plus juste avec des élus et des cadres issus d’un système profondément inégalitaire. Ne
comptons pas sur nos dirigeants pour qu’ils balaient devant leur porte parce qu’ils
n’ont jamais tenu un balai.
C’est pourquoi la question
de l’interdiction du cumul des mandats est une urgence politique. Il s’agit de
mettre en adéquation le parti socialiste et ses objectifs. L’interdiction du
cumul c’est comme le premier pas sur la lune. Un tout petit pas pour un homme mais
un énorme pas pour un parti.
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