Biarritz 9 septembre
Le
bar du Haou était hier lundi 8 sept ouvert. Au beau soleil de l’été de rentrée.
Avant-hier, dimanche, la terrasse était fermée. En général, quand le bar est
fermé dimanche, il est aussi fermé le lundi, et même parfois,
exceptionnellement, mardi aussi. Repos après la tourmente de l’été. D’habitude,
avec la rentrée, le bar se ferme le dimanche et le lundi matin. Cette rentrée
septembre 2014, le bar est ouvert lundi matin. Le personnel saisonnier a
disparu, retour vers les études, sans doute. De même qu’à la librairie Victor
Hugo, l’aide vendeuse d’été est retournée vers ses études.
Ces
errements sont terribles quand la clientèle arrivée au sommet de son parcours a
besoin de repères, beaucoup plus que les enfants de maternelle dont tout le
monde s’occupe, alors que les arbres déclinants n’ont droit qu’à une furtive
sympathie. J’ose affirmer que oui, nous avons besoin de repères. Dans la vie
active, les repères sont fournis par le travail, les courses, les membres
proches ou lointains de la famille, les élections, les anniversaires. Plus ces
repères s’éloignent et plus sont précieux les repères infimes, aussi précieux
qu’une borne dans le désert. Si les bars ouvrent et ferment au gré des météos,
si les navettes fonctionnent tel jour et s’arrêtent sans prévenir, si la
médiathèque ouvrait, ce qui n’est pas le cas, heureusement, n’importe quel jour
de la semaine, il ne resterait plus aux retraités inactifs qu’à se créer leurs
propres repères et c’est ainsi que naissent les mouvements de panthères grises.
En
se promenant dans les nuages, on rencontre une information excitante :
toutes les librairies de Biarritz ont refusé le livre de Valérie Trierweiler. Renseignement
pris, l’information est fausse. Il fallait que la libraire fût de niveau 2 ou 3
pour que les diffuseurs la livrent. Il ne s’agissait pas d’un refus politique, esthétique,
culturel ou moral. Ils n’ont pas été livrés, point. La vendeuse de la libraire
Victor Hugo me le confirme : pourquoi voulez-vous qu’on refuse de vendre
des livres ? S’il fallait ne vendre que les livres qu’on aime ou avec
lesquels on est d’accord, vous vous rendez compte… Voilà, on s’emballe, on
croit que la société toute entière se vertusifie et une simple question détruit l’échafaudage.
Pour
les grands enthousiasmes, les terreurs collectives, les mouvements historiques,
les déferlements irrésistibles, mieux vaut se laisser aller sans se renseigner.
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