mercredi 24 septembre 2014

la grande peur

La Grande Peur

Les démocraties et les États de droit sont menacés en permanence par tous ceux qui ne respectent pas la démocratie et le droit. Le banditisme, la corruption, les passe-droits, le clientélisme, les comportements délictueux, l’exclusion, le racisme, la violence.

Et puis il y a le terrorisme. Le terrorisme est un mouvement politique qui utilise la terreur pour des objectifs politiques.

Le terrorisme est un danger politique majeur quand il bénéficie d’un soutien logistique, financier, politique. Les terrorismes corses, basques et irlandais représentaient un vrai danger car ils bénéficiaient  de tels soutiens de la part d’une partie de la population « civile ». Des partis politiques légitimaient leur action, manifestaient pour la libération des terroristes emprisonnés, se présentaient aux élections et obtenaient un pourcentage non négligeable des votes lors d’élections démocratiques.

Quand le terrorisme n’obtient pas ce soutien politique ou intellectuel, il n’est pas un problème politique, il est un problème de police. Il faut dénoncer, isoler les criminels, les arrêter, les juger, les condamner.

Le terrorisme qui se réclame du Jihad est-il en ce sens un problème politique ? Où sont les indices d’un soutien politique et financier ou culturel de la part d’une partie même infime de la population française, ou américaine, ou britannique ? Où sont les partis politiques, les réunions de soutien, les manifestations où ce terrorisme est glorifié, admiré, soutenu ? Y a-t-il en France une seule main qui tremble pour prendre le téléphone et dénoncer à la police un individu qui s’apprête à commettre l’irréparable ?

         Se pose alors la question pourquoi ces manchettes, ces reportages, ces enquêtes, ce déchaînement médiatique, comme si un territoire étranger contrôlée par quelques milliers de fous de Dieu pouvaient mettre à feu et à sang nos sociétés. Pourquoi font-ils si peur ?

          Il ne s’agit pas de sous-estimer le danger, mais au contraire de mieux le combattre. La peur est un sentiment qui ne se raisonne pas. Mais si nous avons peur de ce terrorisme-là, il a pour une part gagné la bataille en nous pourrissant le quotidien, en envahissant nos écrans, en parasitant les conversations, en élargissant par la peur irraisonnée le nombre des suspects.


La peur lié à l’usage et à la consommation de drogues interdites a jusqu’ici empêché un combat efficace contre les mafias et les dégâts sanitaires. C’est l’absence de peur qui a permis des mesures de prévention et de soin. Si la peur du terrorisme islamique pervertit nos réactions au point de glisser vers des folies sécuritaires, nous n’aurons rien gagné en efficacité contre ces criminels, mais nous aurons perdu en cédant du terrain à la menace. Si ce terrorisme est un problème de police, il faut donner à la police les moyens de le combattre efficacement. Les criminalités cherchent des richesses et des privilèges, elles ne cherchent pas à terroriser. La terreur est au contraire l’arme principale de ces dangereux soldats de Dieu. Avec des moyens d’une simplicité barbare, ils cherchent à obtenir un seul résultat : le tremblement stupéfait des sociétés occidentales. Pourquoi leur faire ce cadeau ?  

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