La Grande Peur
Les démocraties et
les États de droit sont menacés en permanence par tous ceux qui ne respectent
pas la démocratie et le droit. Le banditisme, la corruption, les passe-droits,
le clientélisme, les comportements délictueux, l’exclusion, le racisme, la
violence.
Et puis il y a le
terrorisme. Le terrorisme est un mouvement politique qui utilise la terreur
pour des objectifs politiques.
Le terrorisme est un
danger politique majeur quand il bénéficie d’un soutien logistique, financier,
politique. Les terrorismes corses, basques et irlandais représentaient un vrai
danger car ils bénéficiaient de tels soutiens
de la part d’une partie de la population « civile ». Des partis
politiques légitimaient leur action, manifestaient pour la libération des
terroristes emprisonnés, se présentaient aux élections et obtenaient un
pourcentage non négligeable des votes lors d’élections démocratiques.
Quand le terrorisme
n’obtient pas ce soutien politique ou intellectuel, il n’est pas un problème
politique, il est un problème de police. Il faut dénoncer, isoler les
criminels, les arrêter, les juger, les condamner.
Le terrorisme qui se
réclame du Jihad est-il en ce sens un problème politique ? Où sont les
indices d’un soutien politique et financier ou culturel de la part d’une partie
même infime de la population française, ou américaine, ou britannique ? Où
sont les partis politiques, les réunions de soutien, les manifestations où ce
terrorisme est glorifié, admiré, soutenu ? Y a-t-il en France une seule
main qui tremble pour prendre le téléphone et dénoncer à la police un individu
qui s’apprête à commettre l’irréparable ?
Se
pose alors la question pourquoi ces manchettes, ces reportages, ces enquêtes,
ce déchaînement médiatique, comme si un territoire étranger contrôlée par quelques
milliers de fous de Dieu pouvaient mettre à feu et à sang nos sociétés.
Pourquoi font-ils si peur ?
Il ne s’agit pas de
sous-estimer le danger, mais au contraire de mieux le combattre. La peur est un
sentiment qui ne se raisonne pas. Mais si nous avons peur de ce terrorisme-là,
il a pour une part gagné la bataille en nous pourrissant le quotidien, en envahissant
nos écrans, en parasitant les conversations, en élargissant par la peur
irraisonnée le nombre des suspects.
La peur lié à l’usage
et à la consommation de drogues interdites a jusqu’ici empêché un combat
efficace contre les mafias et les dégâts sanitaires. C’est l’absence de peur
qui a permis des mesures de prévention et de soin. Si la peur du terrorisme
islamique pervertit nos réactions au point de glisser vers des folies
sécuritaires, nous n’aurons rien gagné en efficacité contre ces criminels, mais
nous aurons perdu en cédant du terrain à la menace. Si ce terrorisme est un
problème de police, il faut donner à la police les moyens de le combattre
efficacement. Les criminalités cherchent des richesses et des privilèges, elles
ne cherchent pas à terroriser. La terreur est au contraire l’arme principale de
ces dangereux soldats de Dieu. Avec des moyens d’une simplicité barbare, ils
cherchent à obtenir un seul résultat : le tremblement stupéfait des
sociétés occidentales. Pourquoi leur faire ce cadeau ?
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