Qu’est-ce
que nous voulons, qu’est-ce que nous souhaitons ?
Une société où les individus ne
soient pas assignés à résidence pour leur lieu de naissance, le milieu social,
leur religion, leur sexe…
Ces aspirations se développent
et deviennent possibles parce que le niveau de développement permet de les
satisfaire.
Pour un grand nombre
d’individus, ces aspirations sont satisfaites par des rentes de
situation : héritiers de capitaux financiers, culturels, privilèges
héréditaires, etc. si on laisse faire, rien ne bouge.
Là où on a cru résoudre les
problèmes en supprimant la propriété privée du capital, on connaît les
résultats.
Ne rien faire, laisser rancir
les inégalités et les rancœurs qu’elles engendrent mène à une société plus
dure, plus brutale, avec les replis et les crispations familières : sur le
territoire, sur les résidences, sur les ghettos de la fortune ou de la misère.
Une société prisonnière d’elle-même.
Réduire les inégalités
sociales, culturelles, n’est pas seulement une question de justice, c’est
l’intérêt de tous. Une partie des nantis le sait et accepte de lâcher du lest.
Une autre partie se réfugie dans le repli égoïste.
Etre réformiste, c’est
pratiquer l’art du compromis, de considérer qu’il ne doit pas y avoir
vainqueurs ou vaincus, mais des partenaires construisant une solution commune. Réformer
avec les citoyens, avec toutes les forces vives du pays. C’est le plus
difficile, car on mécontente son camp et on ne satisfait pas l’autre. Les
urgences écologistes sont un bon exemple.
Comme c’est difficile, c’est
ardu, compliqué, le cheminement est invisible. Plus c’est compliqué, plus la
pédagogie politique est nécessaire. Répéter autant de fois qu’il le faut, c'est
à dire tout le temps, les valeurs sur lesquelles s’appuient l’action
gouvernementale, et autant que faire : l’horizon souhaitable.
Nous connaissons les
pesanteurs, les égoïsmes dans le domaine scolaire notamment. Système élitiste,
l’un des plus élitistes du monde occidental (sous couvert de méritocratie
républicaine). C’est le domaine le plus résistant, parce que toute la classe
politique en est issue et souhaite le même chemin pour ses enfants. Pas touche
aux prépas, aux grandes écoles, à l’ENA. Chaque tentative en ce sens a
jusqu’ici tenue en échec.
Le PS recrute ses élus, ses
permanents, dans ce vivier étroit. Comment les élus, qui sont persuadés qu’ils
sont là parce qu’ils sont les meilleurs, peuvent-ils combattre la méritocratie
républicaine ?
C’est un des points importants
des difficultés que nous traversons : l’idée que les responsables
politiques ne sont pas du même monde.
Les résistances à
l’interdiction du cumul des mandats nourrissent les préventions.
Première mesure
d’urgence :
Interdiction radicale de cumul
des mandats, dans l’espace et dans le temps. Ce n’est pas écarter les
compétences qui existent, c’est en rajouter d’autres. C’est dessiner un tableau
plus ressemblant à la société.
Deuxième proposition à plus
long terme : un programme de formation des cadres et des élus. Rassembler
toutes les ressources : fondations (Jean Jaurès, Terra Nova, plus les
crédits de formation pour créer une université professionnelle, un institut de
formation des cadres, et un centre de recherches, dont le but premier la
promotion et la formation de ceux des militants politiques, syndicaux et
associatifs qui sont actuellement écartés des filières d’excellence et donc
aussi des responsabilités.
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