dimanche 7 septembre 2014

pourquoi pas?


Que deux ans et demi après la victoire de François Hollande aux élections présidentielles, on puisse envisage l’hypothèse d’une victoire du FN provoque chez les militants socialistes un effet de sidération qui empêche l’émergence de nouvelles solutions.

Partout, à tous les niveaux, les militants observent avec consternation les ambitions personnelles, les petits égos l’emporter et dissoudre les bonnes volontés.

Cette atmosphère de fin de règne me rappelle mars 1986, la cohabitation annoncée avec Jacques Chirac, les dirigeants socialistes qui ne faisaient plus campagne, ils ne faisaient plus que leurs cartons dans les ministères. De cette crise n’a émergé rien de nouveau, que les anciens clivages.

Peut-être de cette catastrophe peut jaillir un renouveau. Pas pour le PS, pas pour la gauche, mais pour le pays.

Les frontières entre gauche et droite s’estompent, mais il reste dans le domaine des choix impérieux des différences fondamentales sur quelques données : les relations internationales (choix d’une destinée commune avec l’Europe), participation à tous les combats pour la démocratie et les droits de l’homme). Du point de vue des orientations de la politique économique et sociale : combattre les pouvoirs égoïstes et repliés sur les territoires et les privilèges, assurer une solidarité nationale, des filets de protection, des minima sociaux dans le domaine de la santé et du logement, pour tous ceux qui habitent le territoire français. Adosser les politiques sociales sur l’innovation et l’entreprise, sur la formation et la recherche.

Je ne vois plus désormais à l’horizon proche que la recomposition des forces politiques entre progressistes et conservateurs, entre réformateurs et gardiens de privilèges, entre ouverture au monde et crispation sur les identités coutumières. D’autres l’ont dit déjà. La différence est qu’aujourd’hui, il est possible de le mettre en pratique.

Pourquoi attendre ? Encore plus bas, encore d’autres échecs ? Les malheurs d’aujourd’hui en France ne sont pas dus à la qualité des gouvernants, ils sont dus d’abord par un manque de confiance abyssale avec les solutions proposées, qui apparaissent toujours des solutions partisanes, soumises à des ajournements et des refus permanents.

Que le président Hollande dissolve l’assemblée nationale, qu’il nomme un premier ministre sur la base de ces différences fondamentales : d’un côté Juppé/Valls, de l’autre Sarkozy/Le Pen. Que les démocrates gouvernent ensemble, sur la base de ces principes et de ces valeurs.  Que les partisans d’une France rétrograde organisent leurs tea-parties, leurs manifestations pour tous et leurs écoles privées où l’on enseignera l’infériorité des sexes et des races. Ce n’est pas une proposition nouvelle. La différence c’est qu’elle peut aujourd’hui se réaliser à l’initiative d’un président de gauche.  


Et si ce sont les conservateurs qui l’emportent ? Justement, n’attendons pas qu’ils soient majoritaires. 

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