Que deux ans et demi après la
victoire de François Hollande aux élections présidentielles, on puisse envisage
l’hypothèse d’une victoire du FN provoque chez les militants socialistes un
effet de sidération qui empêche l’émergence de nouvelles solutions.
Partout, à tous les niveaux, les
militants observent avec consternation les ambitions personnelles, les petits
égos l’emporter et dissoudre les bonnes volontés.
Cette atmosphère de fin de
règne me rappelle mars 1986, la cohabitation annoncée avec Jacques Chirac, les
dirigeants socialistes qui ne faisaient plus campagne, ils ne faisaient plus
que leurs cartons dans les ministères. De cette crise n’a émergé rien de
nouveau, que les anciens clivages.
Peut-être de cette catastrophe
peut jaillir un renouveau. Pas pour le PS, pas pour la gauche, mais pour le
pays.
Les frontières entre gauche et
droite s’estompent, mais il reste dans le domaine des choix impérieux des
différences fondamentales sur quelques données : les relations internationales
(choix d’une destinée commune avec l’Europe), participation à tous les combats
pour la démocratie et les droits de l’homme). Du point de vue des orientations
de la politique économique et sociale : combattre les pouvoirs égoïstes et
repliés sur les territoires et les privilèges, assurer une solidarité
nationale, des filets de protection, des minima sociaux dans le domaine de la
santé et du logement, pour tous ceux qui habitent le territoire français. Adosser
les politiques sociales sur l’innovation et l’entreprise, sur la formation et
la recherche.
Je ne vois plus désormais à l’horizon
proche que la recomposition des forces politiques entre progressistes et
conservateurs, entre réformateurs et gardiens de privilèges, entre ouverture au
monde et crispation sur les identités coutumières. D’autres l’ont dit déjà. La
différence est qu’aujourd’hui, il est possible de le mettre en pratique.
Pourquoi attendre ? Encore
plus bas, encore d’autres échecs ? Les malheurs d’aujourd’hui en France ne
sont pas dus à la qualité des gouvernants, ils sont dus d’abord par un manque
de confiance abyssale avec les solutions proposées, qui apparaissent toujours des
solutions partisanes, soumises à des ajournements et des refus permanents.
Que le président Hollande
dissolve l’assemblée nationale, qu’il nomme un premier ministre sur la base de
ces différences fondamentales : d’un côté Juppé/Valls, de l’autre
Sarkozy/Le Pen. Que les démocrates gouvernent ensemble, sur la base de ces
principes et de ces valeurs. Que les
partisans d’une France rétrograde organisent leurs tea-parties, leurs
manifestations pour tous et leurs écoles privées où l’on enseignera l’infériorité
des sexes et des races. Ce n’est pas une proposition nouvelle. La différence c’est
qu’elle peut aujourd’hui se réaliser à l’initiative d’un président de gauche.
Et si ce sont les conservateurs
qui l’emportent ? Justement, n’attendons pas qu’ils soient majoritaires.
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