jeudi 13 juillet 2017

brasseurs de miasmes


Une délégation d’élus et d’habitants concernés du Pays Basque est montée à Paris lundi 10 juillet pour demander des mesures spéciales pour les prisonniers basques jugés et emprisonnés pour crimes terroristes. Non, excusez-moi, la délégation n’utilisait pas les trois derniers mots de la phrase précédente.

Après avoir dialogué avec l’organisation terroriste (le mot est de moi, pas de la délégation) ETA pour déterrer des armes rouillées, ces brasseurs de nuage demandent désormais, pour que la paix soit complète et définitive des mesures spéciales pour les prisonniers qu’ils nomment politiques alors que la mort du dissident chinois Liu Xiaobo montre avec éclat à quel point il est insultant de comparer ces gens qui tuaient pour leurs opinions des élus, des journalistes, des entrepreneurs, des intellectuels, à des gens qui meurent pour leurs opinions. Au Pays Basque, on n’a pas terminé de comprendre la différence entre tuer et mourir.

Cette délégation a été reçue par des sous-secrétaires de vice-président de chef adjoint de quelques cabinets ministériels. On les a poliment écoutés, ils n’ont rien obtenu. Ni mesures spéciales, ni rapprochement des prisonniers, ni amnistie. Rien. Mais il faut six pages à Mediabask pour décrire ce rien. Rien mais il fallait être du voyage, élus républicains, en marche, modem, socialistes.  Avec Gaby Mouesca, condamné à vingt années de prison parce qu’il distribuait des tracts sur le marché d’Anglet. Avec Vincent Bru, qui a demandé la permission à François Bayrou pour y participer, mais n’a pas consulté les marcheurs du Pays Basque. Tous là, les blanchisseurs de terreur, les lessiveurs de crimes, tous ceux qui éprouvent un petit pincement de sympathie pour le terrorisme quand on lui ajoute l’adjectif basque.

Pendant ce temps, dans le Pays Basque espagnol, où la terreur n’était pas un brouillard à dissiper, mais un terrible massacre, on commémore le vingtième anniversaire de la mort du conseiller Miguel Angel Blanco en l’absence des lessiveurs du Nord. On organise des colloques sur l’histoire de l’ETA. On invite les associations de victimes du terrorisme, on invite la juge Laurence Le Vert qui déclare que l’adieu aux armes de Bayonne n’était qu’une mise en scène. Que la page d’ETA est tournée et que s’engage désormais la période de réparation des victimes.

Pendant ce même temps, les blanchisseurs qui n’aiment pas le Pays Basque militant contre la terreur, parcouraient les couloirs des ministères. Pour soutenir la minorité des prisonniers basques qui refusent de demander pardon et de s’engager à renoncer à la violence politique.


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