Une
délégation d’élus et d’habitants concernés du Pays Basque est montée à Paris
lundi 10 juillet pour demander des mesures spéciales pour les prisonniers basques
jugés et emprisonnés pour crimes terroristes. Non, excusez-moi, la délégation
n’utilisait pas les trois derniers mots de la phrase précédente.
Après
avoir dialogué avec l’organisation terroriste (le mot est de moi, pas de la
délégation) ETA pour déterrer des armes rouillées, ces brasseurs de nuage demandent
désormais, pour que la paix soit complète et définitive des mesures spéciales
pour les prisonniers qu’ils nomment politiques alors que la mort du dissident
chinois Liu Xiaobo montre avec éclat à quel point il est insultant de comparer
ces gens qui tuaient pour leurs opinions des élus, des journalistes, des
entrepreneurs, des intellectuels, à des gens qui meurent pour leurs opinions.
Au Pays Basque, on n’a pas terminé de comprendre la différence entre tuer et
mourir.
Cette
délégation a été reçue par des sous-secrétaires de vice-président de chef
adjoint de quelques cabinets ministériels. On les a poliment écoutés, ils n’ont
rien obtenu. Ni mesures spéciales, ni rapprochement des prisonniers, ni
amnistie. Rien. Mais il faut six pages à Mediabask
pour décrire ce rien. Rien mais il fallait être du voyage, élus républicains,
en marche, modem, socialistes. Avec Gaby
Mouesca, condamné à vingt années de prison parce qu’il distribuait des tracts
sur le marché d’Anglet. Avec Vincent Bru, qui a demandé la permission à
François Bayrou pour y participer, mais n’a pas consulté les marcheurs du Pays
Basque. Tous là, les blanchisseurs de terreur, les lessiveurs de crimes, tous
ceux qui éprouvent un petit pincement de sympathie pour le terrorisme quand on
lui ajoute l’adjectif basque.
Pendant
ce temps, dans le Pays Basque espagnol, où la terreur n’était pas un brouillard
à dissiper, mais un terrible massacre, on commémore le vingtième anniversaire
de la mort du conseiller Miguel Angel Blanco en l’absence des lessiveurs du
Nord. On organise des colloques sur l’histoire de l’ETA. On invite les
associations de victimes du terrorisme, on invite la juge Laurence Le Vert qui
déclare que l’adieu aux armes de Bayonne n’était qu’une mise en scène. Que la
page d’ETA est tournée et que s’engage désormais la période de réparation des
victimes.
Pendant
ce même temps, les blanchisseurs qui n’aiment pas le Pays Basque militant
contre la terreur, parcouraient les couloirs des ministères. Pour soutenir la
minorité des prisonniers basques qui refusent de demander pardon et de s’engager
à renoncer à la violence politique.
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