L’ETA se dissout et va continuer la lutte pour un Pays
Basque réunifié, indépendant, socialiste, bascophone et non patriarcal « par
d’autres voies ». Pour la société espagnole et basque, l’ETA avait cessé d’exister
depuis 2011. D’après le monde du 5 mai 18, il ne restait plus qu’une vingtaine
de membres. Le gros des troupes est en prison. Il reste « la bataille du
récit ». Ni le gouvernement basque, ni le gouvernement français, ni le gouvernement
espagnol n’étaient présent à Cambo pour la mise en scène de la reddition. Pourquoi ?
Parce que gouvernements et société avaient joué leur rôle quand c’était nécessaire.
L’action de la police et le rejet de la violence armée par la société espagnole
et française furent les facteurs essentiels de la dissolution. Les « artisans de la paix » n’ont
joué aucun rôle, ni eux, ni les élus qui les soutenaient. Au contraire :
ils n’ont jamais participé au rejet de l’ETA par les Basques en Espagne, ils
ont toujours protesté contre les actions de la police. Les artisans de la paix
ne sont pas seulement des blanchisseurs de la terreur. Ils ont été des agents
actifs de la prolongation de cette terreur.
Pendant l’occupation, il y eut les résistants puis à
la libération le spectacle de ceux qui tondaient les femmes. Ce n’étaient pas
les mêmes. Au Pays Basque, il y eut les victimes de l’ETA, les résistants à la
terreur. Puis, dix ans après la paix, le spectacle de ceux qui érigent une
hache. Ce ne sont pas les mêmes.
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