Ce que je sais faire de mieux, c’est d’écrire un article. Organiser un
groupe, le rendre politiquement efficace, je n’ai jamais su. J’ai essayé. J’ai
participé. J’ai été exclu du PCF pour activité fractionnelle, je faisais partie
d’un groupe animé par Henri Fiszbin. Je militais contre la régression
identitaire du PCF. Puis j’ai été exclu du Parti socialiste parce que je
dénonçais semaine après semaine la régression identitaire des élus socialistes
au Pays Basque. Aujourd’hui, je milite contre la soumission des élus marcheurs
au mouvement identitaire au Pays Basque. Si je suis à nouveau exclu, j’entre
dans le livre Guinness des records, le seul homme qui a été exclu trois fois
par trois partis politiques différents.
Chaque fois, les raisons
de mon exclusion furent littéraires. Des articles, des livres. Même mais
interventions dans les réunions étaient écrites. J’étais incapable de me lever
et de déclamer comme Danton « nous sommes ici par la volonté du peuple ».
J’aurais dû écrire et terminer par écrit « nous n’en sortirons que par la
force des baïonnettes ». C’était un peu gênant. Dans les Assemblées
Générales (AG) de Vincennes Paris VIII, tout le monde se levait, les mains
libres, sans papier, et réclamait avec éloquence la fin de l’ancien monde. Moi,
j’avais préparé mon intervention, car je connaissais par cœur les discours
répétitifs, je me levais avec un papier écrit à la main ou tapé à la machine,
je levais ma main libre vers le ciel et l’autre main tenait fermement mon
texte. Je ne vous raconte pas ce que déclarais, vous le trouverez dans mes
libres ou mes articles, car l’avantage d’écrire mes interventions était que je
pouvais ensuite les recycler dans mes textes écrits, articles, recensions,
chroniques, communications dans les colloques, livres.
Quand France Bleu Pays
Basque m’a proposé de débattre avec Michel Berocoirigoin, animateur des « artisans
de la paix », j’ai rédigé soigneusement les arguments que vous pourrez
lire dans un autre texte que je vais d’ailleurs réécrire. A la radio, ce n’est pas
gênant. Les auditeurs ne voient que
votre voix. C’est ce que je répétais à ma compagne avant cet important débat,
qui insistait pour que je mette une chemise bien repassée, avec une écharpe
assortie. « Je suis certaine, disait-elle, que les auditeurs d’une radio
voient la couleur des chemises et le camaïeu des écharpes. Un journaliste a d’ailleurs
confirmé cet avis. Quand un interlocuteur arrive à France Bleue Pays Basque habillé
n’importe comment, les auditeurs s’en rendent compte immédiatement. Ils
arrivent donc tous habillés élégamment, les politiques en costume cravate, les
gilets jaunes en gilet repassé, les insoumis en chemise blanche largement
ouverte, les gilets basques en espadrille.
Participer à un débat à
la télévision, dans ces conditions, c’est un peu plus compliqué et c’est
pourquoi je suis rarement invité. Dans les débats, les Talk Shows, personne n’arrive avec un papier écrit. Ils ont tous l’air
d’improviser, d’être spontanés. Les journalistes et les présidents de la
république ont des prompteurs. Quand j’étais invité à la télévision, rarement
je vous l’ai déjà dit, à cause de ça, le journaliste me voyait arriver avec une
feuille 21/27 et me disait tout de suite, s'il vous plaît, il n’est pas question
de lire. Vous allez regarder la caméra, pas votre papier. J’ai parfois demandé
un prompteur. En vain. Les prompteurs sont réservés aux journalistes et aux
présidents de la république.
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