Ne nous arrivent que
les condamnations stridentes de la politique gouvernementale, de la part de la
droite, naturellement, de la gauche
extrême, évidemment, et de plus en plus de la part de membres de la majorité
qui gouverne, ce qui moins naturel.
Les défenses
argumentées de ceux qui gouvernent sont plus faibles, moins présentes. Le parti
socialiste est engourdi. De temps en temps, une conférence de presse, et puis
tout repart.
Moi-même,
personnellement, je suis confronté à des gens de gauche qui disent, nous
n’avons pas voté pour cette politique, le chômage augmente, on fait des cadeaux
aux entreprises et on assomme les salariés.
Je n’ai pas
l’impression de disposer d’arguments solides pour répondre. Pas tellement sur
le fond, mais affecté d’un malaise provoqué par les hésitations, les reculs, les
bégaiements permanents. La taxe carbone, les réformes des professions
protégées, les déclarations intempestives sur les droits des chômeurs. Un jour
on prend, un jour on reprend.
Gouverner, ce n’est
pas passer son temps à peaufiner l’argumentaire des militants socialistes. Mais
quand même on aimerait être davantage aidé.
Et si on essayait
quand même avec nos pauvres connaissances ?
La droite nous a
légué un déficit chronique en constante augmentation. Des outils de production
poussiéreux. Une dépression morale préoccupante. Nos engagements européens, les
règles mondiales, nous contraignent à réduire le déficit, à réformer les administrations,
les outils de production. Dans une Europe où la droite est majoritaire, où
menace de plus les partis politiques de repli nationaliste et d’égoïsme. Dans
un monde où la concurrence des pays émergents est rude. Dans ces conditions,
les marqueurs d’une politique de gauche sont : réduire le déficit en
faisant porter l’essentiel de l’effort sur les revenus les plus élevés et
assurer aux plus démunis une amélioration de leur niveau de vie. Cela s’est
fait, mal, dans le brouillard, mais le bilan est positif.
Deuxième marqueur :
intervenir en permanence pour une meilleure régulation des règles mondiales,
pour contrecarrer les folies furieuses d’une spéculation débridée. Le recul des
paradis fiscaux, les interventions à l’échelle européenne, dans les conditions
politiques où la gauche est minoritaire, parviennent miraculeusement à obtenir
des résultats.
Ce n’est pas beaucoup,
ce n’est pas glorieux, il n’y a pas de quoi chanter sur les toits. Mais il y de
quoi estimer que le bilan n’est pas médiocre. Si l’on veut faire partager cette
idée, il faut d’abord que les responsables de ce bilan aient une bonne estime d’eux-mêmes.
S’ils passent leur temps à se dénigrer mutuellement, comment voulez-vous que
les citoyens les apprécient ?
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