France 3 diffuse le 6 octobre un
documentaire « génération des autonomistes basques ». sur IK (Iparretarrak).
Les anciens sont interviewés. Philippe Bidart, Gaby Mouesca, Cyrille Perez…
Ils ont participé à
des actions armées, ils ont fait de la prison, tué des soldats et des
gendarmes, détruit des agences immobilières, des banques. Avant, disent-ils,
nos parents avaient honte d’être basques. Aujourd’hui, on a le sentiment d’appartenir
au même peuple.
La nouvelle génération,
celle d’IK, rompt avec les modérés d’Enbata. Ils commencent les actions, les
coups d’éclat. Ils font sauter les agences immobilières, les syndicats d’initiative,
Ils ne voulaient pas que le Pays basque soit « le bronze-cul de l’Europe».
Puis on passe aux
choses plus sérieuses : des agressions physiques, deux militaires tués, des
gendarmes, des attentats. Les hauts faits d’armes : la libération de la
prison par un commando. La fille du directeur de prison prise en otage. Ils sont
tous fiers, c’était très bien préparé.
« J’aime le pays basque, c’est pour
ça qu’on m’a emmené en prison » dit la chanson.
Ils
racontent tout ça l’air buté, le béret vissé sur la tête. Ils n’expliquent pas
bien pourquoi la lutte armée s’est arrêtée sans avoir rien obtenu. Ils ne
racontent pas les tensions avec le Pays basque sud. Au Sud, les etarras auraient
préféraient avoir une région de repli tranquille. Mais les nationalistes du
Nord se sentaient floués. Eux aussi voulaient être des hommes, des vrais,
prendre la dynamite et le fusil, ne pas être cantonnés dans l’hôtellerie. La lutte armée au Pays basque Nord a eu d’abord
cet objectif : montrer que les nationalistes de France étaient aussi
courageux que les combattants d’Espagne. Quelques morts, quelques dizaines d’années
de prison, quelques bâtiments détruits, la fille du directeur de prison prise
en otage, ils ont gagné leur place au Panthéon nationaliste. Ils ont le droit
de définir qui est basque et qui ne l’est pas. Sont basques ceux qui s’inclinent
devant l’héroïsme de IK. Ne sont pas basques ceux qui n’admirent pas les fronts
butés, les certitudes ombrageuses, le vide de la pensée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire