Alain Badiou dans
libération 27/10/14
A propos de la
révolution culturelle, Alain Badiou reprend l’argument familier : tous les
états démocratiques ont autant de sang sur les mains que les états communistes.
Il cite la guerre de 14-18, les guerres coloniales, la seconde guerre mondiale.
Chaque fois que je
parle à mes amis qui sont restés communistes des morts du goulag, des victimes
de Pol Pot, des famines en Chine et en Ukraine, ils me répondent comme Alain
Badiou, et les autres millions de morts, je ne veux pas en parler ? Chaque
fois, je leur réponds que les massacres du communisme, à la différence des
autres que j’ai généralement combattus, se sont faits en mon nom, au nom de
tous les communistes, qui en ont été complices.
Alain Badiou
franchit une étape supplémentaire. Maintenant que les massacres du stalinisme
maoïste sont connus, ils sont largement condamnés. Pas par Badiou. Il leur
trouve des aspects positifs, l’entrée en politique des masses populaires, etc.
Quand des intellectuels trouvent des aspects positifs au système nazi, on les
appelle révisionnistes, on les appelle négationnistes. Il n’y a pas encore de
nom pour les révisionnistes de gauche, pour les négationnistes de gauche, ils
ont droit de cité et ne provoquent pas de mouvement de répulsion.
Quand on me demande
la différence entre stalinisme et nazisme, ma réponse est la suivante : il
est possible d’être négationniste, d’être révisionniste pour les crimes
staliniens, alors que pour les crimes nazis, c’est moins bien porté. Pas sûr que Faurisson ou Dieudonné aurait eu l'honneur de dialoguer dans les colonnes de Libération.
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