Laurent Cantet, Retour à Ithaque, scénario de Leonardo Padura.
Sur la terrasse d’une maison à Cuba, face à la mer, dos à la ville, d’anciens
amis se retrouvent et parlent du passé. L’écrivain s’est exilé, il n’a plus
écrit. Le peintre est resté, on l’a interdit d’exposition. La doctoresse s’étiole,
ses enfants vivent à l’étranger. L’apparatchik apporte du whiskey autant que
vous en voulez. Le noir y a cru, s’est battu en Angola, et il regrette les
moments où il croyait. « Ils », derrière « ils », ceux qui
ont le pouvoir, ils ont utilisé nos croyances pour nous manipuler. Et si la
croyance ne suffisait pas, ils nous faisaient peur. Les mains qui tremblent. La
peur de la prison, de la répression, la peur de perdre le travail. La peur. Un demi-siècle
de communisme a détruit plus de deux générations, démoralisées, servile ou
corrompues. Un tableau de Cuba qui émerge de ces conversations jusqu’à l’aube qui
ne laisse rien à sauver du castrisme. Le film va-t-il être diffusé à Cuba ?
Guère probable.
Un film à voir pour
ceux qui ont conservé du communisme au moins une certaine nostalgie pour le
castrisme. Si ce lambeau est balayé, il ne restera plus que la Corée du Nord.
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