Ce n’est pas encore Waterloo, juste la Bérézina.
Le collectif des prisonniers basques n’avait pas du
tout apprécié la déclaration d’Aurore Martin qui a obtenu sa libération en
condamnant la violence politique et en s’engageant à y renoncer. Aujourd’hui,
le collectif considère que « le temps de la résistance » est terminé.
Pendant quarante ans, le collectif expulsait de ses rangs qui demandait des
mesures individuelles en échange du même engagement qu’Aurore Martin. Un petit
groupe continue à réclamer une amnistie générale, toute autre position étant
considérée comme une capitulation.
Ces discussions n’ont jamais cessé à l’intérieur de
l’ETA depuis la mort de Franco. Elle témoigne d’une organisation divisée,
incapable de battre en retraite en bon ordre.
Plus surprenant est le comportement des partis et
des élus pourtant éloignés de l’ETA et qui continuent de s’aligner sur les
dernières décisions de l’organisation terroriste. Elle demande l’amnistie, ils
demandent l’amnistie, le rapprochement collectif des prisonniers, ils s’alignent,
elle choisit son mode de désarmement, ils s’alignent. Aujourd’hui, vont-ils s’aligner
sur ceux qui renoncent à la « résistance » ou sur les plus durs ?
Il faut poser la question à Max Brisson, Michel
Veunac, Sylviane Alaux, Colette Capdevielle et Frédérique Espagnac… Ils étaient
tous ensemble derrière la banderole pour libérer Aurore Martin. Aucun n’a
envoyé un message de félicitation pour saluer sa libération, comme s’ils la regrettaient,
comme les plus «durs » du collectif des prisonniers.
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