samedi 17 décembre 2016

les idiots utiles


Vendredi 16 décembre 2016, la police française et espagnole ont interpellé plusieurs personnes et saisi des armes à Bayonne. D’après Michel Tubiana, président d’honneur de la ligue des droits de l’homme, ces « personnalités » n’étaient pas membres de l’ETA, mais des représentants de « la société civile » qui devaient détruire une cache d’armes. En accord avec l’ETA. Parmi les arrêtés, Jean Noêl Etxeverry (militant abertzale), Mixel Berhocoirigoin (du syndicat agricole basque). Que faisaient ces personnes face à une cache d’armes ? Elles étaient en train de la « démanteler » au nom de la société civile, avec la permission de l’ETA. L’ETA avait accédé à leur demande de démanteler un dépôt d’armes dans un courrier sous le logo traditionnel : la hache et le serpent entremêlé. La hache, c’est la violence armée, le serpent, c’est la ruse. Là j’imagine, il devait s’agir du serpent.

Je suis civil, Membre de la société civile. J’écris à l’ETA, la hache, pour que le serpent me laisse démanteler une partie de l’arsenal militaire. L’ETA  me dit d’accord, on veut bien vous confier le démantèlement de notre arsenal. À une condition : qu’il n’y ait pas de « gagnants ou de perdants ». On vous donne l’adresse, vous démantelez. Je me trouve devant des armes et des explosifs. Qu’est-ce que je fais ? Je démantèle. Pendant que j’étais en train de démanteler, la police arrive et me demande pourquoi je n’ai pas appelé la police devant cette cache d’armes. Je réponds, parce que l’ETA m’a demandé de démanteler. Ils rigolent et m’envoient à Paris, au service de lutte anti-terroriste.

Ils étaient muets comme des carpes quand les élus espagnols se faisaient torturer et assassiner par les terroristes de l’ETA. Les journalistes mutilés, les universitaires étaient menacés, devaient s’exiler, mais Frédérique Espagnac, Max Brisson, José Bové, étaient muets, et les voilà qui se réveillent, protestent, s’indignent. Ils vont manifester pour des terroristes, sans honte et sans écharpe tricolore.

Puisque la situation l’exige, répétons encore une fois les questions politiques posées par ces pantalonnades. L’ETA a maintenu le Pays Basque dans la terreur pendant deux générations. Elle a officiellement cessé le feu depuis 2011. Les objectifs de la lutte armée étaient un Pays Basque réunifié, indépendant et socialiste. Le Pays Basque n’est pas réunifié, il n’est pas indépendant, il n’est pas socialiste. Aucun de ces objectifs n’est atteint. Comment transformer une défaite en victoire, comment faire pour qu’il n’y ait pas de gagnants et de perdants, selon les termes de l’ETA ? En transformant les terroristes en héros, applaudis dans les réunions, portés en triomphe, accueillis par des manifestations.  

On comprend aisément que pour les etarras libres ou libérés, huit cents morts, des milliers d’années de prison, pour rien, pour une légion d’honneur ou une voiture de fonction, c’est trop cher payé. C’est leur problème. Mais que des personnes de bonne volonté, de la « société civile », participent à la légitimation de la lutte armée me semble stupéfiant. La hache est enterrée, reste le serpent et la ruse semble d’une redoutable efficacité.






1 commentaire:

  1. On pourra discuter quand vous demanderez aux franquistes de demander pardon pour les 100 000 (cent mille, quand meme!)victimes, 100 000 disparus apres la guerre civile, qu'on retrouve aujourdhui dans les fosses communes en Espagne. Et c'est dans ce déni qu'est né ETA...

    RépondreSupprimer