Lisez, vous saurez tout
Red Adair était spécialisé dans l’extinction
des puits de pétrole. Je suis le Red Adair des flambées nationalistes et
extrémistes. Quand le feu brûlait à Belfast, j’ai passé des années à contribuer
à éteindre le feu. Quand les engagements sociaux-démocrates se consumaient dans
les brasiers des postures radicales, j’étais là et je passais les seaux d’eau
dans la chaîne des reconstructeurs. Puis le feu s’est allumé au Pays Basque et
je suis arrivé casqué, avec ma lance à incendie et j’ai arrosé.
Au début, ce fut assez simple. Les
activités terroristes des fous de la nation basque détournaient la grande
majorité des habitants de leurs objectifs. Puis, sous les coups de boutoir d’une
société qui n’en pouvait plus de la terreur, les terroristes ont déclaré qu’ils
déposaient les armes et ils demandèrent à la société basque de se prosterner
devant une décision aussi généreuse. La société basque espagnole qui avait subi
l’essentiel de leurs activités assassines ne demandaient qu’une chose : qu’ils
dissolvent leur organisation, demandent pardon pour leurs victimes, s’engagent
à ne plus recourir à leur mafieux forfaits. Et qu’ils se taisent.
La société française qui vivait en
paix bien avant le dépôt des armes, qui avait tout fait pour se protéger de la
terreur outre-pyrénéenne, n’avait pas de
telles rancœurs. Ce fut chic de proposer ses services aux demi-soldes de la campagne
abertzale et comme les dames de la bourgeoisie rendaient visite aux asiles de l’East
End de Londres, d’aimables citoyens mirent
des bottes et des gants et allèrent déterrer des armes dont ils n’avaient
jamais eu rien à craindre après avoir demandé la permission à leurs propriétaires
qui ne les avaient jamais visés. Dans les rues de Bayonne, on célébra l’opérette
avec du cidre et de l’Iroulégy.
J’étais là avec ma lance et mon
casque, bien seul. Je lançais des alertes. Vous ne voyez pas que vous
contribuez à remettre en selle un nationalisme en difficulté ? Personne ne
m’écoutait. Les élus républicains négociaient avec des terroristes sans une
parole de reproche et tout le monde trouvait ça délicieux. On oubliait leurs
victimes car évoquer les 830 morts de l’ETA risquait de gâcher la fête. Les socialistes qui participaient à la grande
cérémonie du blanchiment de la terreur m’exclurent de leur rang.
Je continuais à arroser sans réaction
jusqu’au jour où un nouveau parti, la République en marche accepta de m’entendre
et de discuter. Nous en sommes là. Le dialogue s’est engagé.
Vous connaissez l’histoire de la
grenouille qui grimpe une muraille ? Des grenouilles au pied du mur
essaient d’escalader un mur. Les grenouilles à terre les regardent et les
découragent : vous n’y arrivez jamais, c’est trop dur, arrêtez, revenez
sur terre. Les grenouilles essayaient, mais étaient accablées par ces
avertissements. Puis une grenouille, toute seule, arrive au sommet et crie
victoire. La stupéfaction était totale. Comment était-ce possible ? On l’examina
sous toutes les coutures. S’était-elle dopée ? Non. On s’aperçut très vite
qu’elle souffrait d’un handicap sérieux. Elle était sourde.
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