Dans
la cathédrale de Bayonne, derrière les fonts baptismaux, la vidéo d’un artiste
polonais est projetée dans un œilleton. La vidéo dure quelques minutes. Elle
montre un nouveau-né, le sein d’une mère qui pleure une goutte de lait, le
ventre d’une femme enceinte agitée par les mouvements du futur bébé, et entre
ces images des instruments de torture, cordes serrées, clous, des taches de
sang sur des draps froissés et des poubelles où l’on devine des fœtus. Des
esprits torturés pourraient voir une vidéo vouant aux enfers les interruptions
de grossesse, d’autant plus que Mgr Aillet, évêque de Bayonne a comparé les IVG
aux actes terroristes de Daech et aux génocides. Pas du tout répond le vicaire,
il s’agit de raconter la vie du Christ.
Les
esprits torturés persistent et sont indignés qu’on projette ainsi des images
qui tournent en boucle contre les IVG. La jeune fille qui a été violée par un
prêtre et voudra interrompre sa grossesse sera assimilée à une djihadiste
tandis que son violeur ira se réfugier sous la soutane de son évêque.
Brigitte
Pradier regarde les images et son indignation monte. Elle n’en peut plus. Elle
s’approche de l’appareil de projection, cherche l’interrupteur qui ne
fonctionne pas. Elle poursuit sa quête, trouve le câble d’alimentation et le
débranche. La honte s’arrête.
Brigitte
Pradier est catholique et la cathédrale lui appartient autant qu’à l’évêque.
Elle a donc le droit d’interrompre un spectacle qui ne vise qu’à accroître la
douleur des femmes. Dans un lieu public. Non seulement elle a le droit, mais
elle invite les fidèles du diocèse à visiter la cathédrale de Bayonne, à marcher
jusqu’au bout de la nef, à trouver les fonts baptismaux et à débrancher
l’appareil s’il a été depuis rebranché.
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