Colette
Capdevielle, député socialiste, organise une réunion sur le terrorisme dans un
amphi de la faculté de Bayonne, le 11 février 16. Elle invite deux autres députés
socialistes : Sébastien Pietrasanta et Patrick Menucci. Pietrasenta
s’est abstenu sur le projet gouvernemental, Menucci a vote pour et Colette
Capdevielle a voté contre. Un panel représentatif et une belle discussion pour
la centaine de présents. . Bravo.
Mais une réflexion sur le terrorisme ne peut pas faire l’économie
du terrorisme au pays Basque. Comment expliquer ici une certaine acceptation,
sinon sympathie pour ce phénomène ? Je pose la question. Je développe :
quand on découvre un dépôt d’explosifs au centre-ville de Biarritz, cette
découverte et l’arrestation de deux dynamiteurs provoque une manifestation
patriote contre les arrestations et un silence assourdissant de la part de nos élus.
S’il s’était agi d’un dépôt djihadiste, on entend le déferlement de
protestations, les félicitations à la police pour leur travail. Ici, rien. Pour
un dirigeant abertzale, « si l’intercommunalité
basque ne se met pas en place, nous regretterons d’avoir déposé les armes ».
Ce chantage à la terreur ne provoque aucune réaction. Et je demande à Colette
Capdevielle, qui manifeste régulièrement pour le rapprochement des prisonniers
basques en oubliant son écharpe d’élue républicaine : « allez-vous
manifester aussi pour que les djihadistes emprisonnés soient rapprochés de leur
famille » ?
Je n’ai pas eu de réponse. Des applaudissements d’une partie de
la salle, mais pas de réponse.
Sauf à la sortie, je suis abordé par deux grands gaillards qui
sont indignés par la comparaison entre le combat des patriotes basques, des etarras et les djihadistes. Et ils s’empressent
de légitimer la comparaison : l’État français s’est conduit au pays Basque
comme l’armée française en Algérie. Je leur réponds que si c’était le cas, l’Algérie
serait encore française. Ils n’entendent pas. Les fanatiques islamistes sont
convaincus que les musulmans en France sont persécutés. Pour les fanatiques
basques, le pays Basque était à feu et à sang sous l’occupation française.
Ce soir-là, je me suis fait trois ennemis supplémentaires :
deux abertzale et Colette Capdevielle. Les affaires reprennent.
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