L’une des définitions de l’identité est
celle du sol terminal. Non pas le droit du sol où l’on est né, l’adresse de la
maternité, du taxi, où le nourrisson a vu le jour, mais le sol terminal, celui
où l’on est enterré. Pour beaucoup, c’est le sol terminal et non pas le sol
parturiente qui est déterminant. Quand on parle du droit du sol, il faut
distinguer le sol de la naissance et le sol de la mort. Au lieu de poser en
permanence la question d’où venez-vous, où êtes-vous né, quelle nationalité,
posez la question : où souhaitez-vous être enterré ? Souhaiter. Il y
a des gens qui ne souhaitent rien, qui disent, moi je prends la peine de
mourir, aux autres de prendre la peine d’enterrer. Parce que si on s’occupe de
mourir, plus de ce qui va se passer après la mort, on n’en finit jamais. Si on
attend que tout soit préparé minutieusement, jamais on ne sera prêt à mourir. Chérie,
on va être en retard au cimetière, tu es certaine que tu dois passer des heures
à te pomponner ? Si les cils ne sont pas noircis, les lèvres rougies, les
ongles vernis, les joues poudrées, tu crois que ça fera une différence ? Mais
dans le cas où la personne a choisi, où elle assure que le lieu de crémation ou
d’enterrement est important pour elle, à ce moment, je crois qu’il serait utile
de prendre ce souhait comme droit du sol. Qui veut être enterré en France est
français. Qui veut être enterré au Maroc est marocain, qui veut être enterré en
Israël est israélien. C’est tout simple, non ? Moi, je veux être enterré
au pays Basque, je suis basque. C’est ce qu’on appelle le droit du sol.
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