mercredi 14 septembre 2016

union sacrée


Dans ces temps agités, les promesses électorales et les prévisions d’avenir ne se dégagent pas clairement. Les frontières entre droite et gauche se brouillent. Il y a plus de différence entre Merkel et Sarkozy qu’entre Hollande et Juppé. Pour dégager une voie, il faut déblayer, réfléchir. Les choix politiques sont plus compliqués. Les temps sont mûrs pour les démagogues qui offrent des impasses simples, dégagées, mais qui restent des impasses : Sortir de l’Europe, construire des murs, pratiquer la préférence nationale et chasser les étrangers.

À tous les échelons de la vie politique, les élus et les candidats sont à la peine. Pour les futures élections législatives, députés sortants ou candidats aspirants ne savent plus à quel saint se vouer. Hollande, Macron, Sarkozy, Juppé ? À défaut de convictions, on se raccroche aux évidences classiques. La terre ne ment pas, l’identité promet à ceux qui la partagent un avenir radieux. Engouffrons-nous.

Ainsi peut-on comprendre l’Union sacrée autour de frontières non moins sacrées du pays Basque, une union qui regroupe députées et sénatrices socialistes, abertzale historiques, les Verts, les Républicains. On n’avait pas vu ça depuis la Première Guerre mondiale. Tout le monde veut une reconnaissance institutionnelle du pays Basque. Les partisans de l’EPCI, bien sûr, mais aussi les opposants. Les signataires du recours contre l’EPCI sont une association qui veut « contribuer  la création d’une organisation institutionnelle pays Basque conforme à son identité et à sa réalité territoriale ». Les mêmes mots que les constructeurs de l’EPCI.

Si tout le monde est d’accord, où est le problème ?

Le problème, c’est que pour une partie des partisans de l’EPCI, cet établissement public n’est qu’une étape. Max Brisson réclame déjà un département. Pour les abertzale, le pays Basque continuera d’être un pays Basque mutilé car le vrai, le seul, l’authentique pays Basque est celui qui réunit les sept provinces. L’EPCI est une étape vers une future réunification.

Tous les partisans de l’EPCI ou d’un subutex identitaire justifient leur revendication par le territoire (les frontières sacrées), une culture, une langue. Or les frontières sacrées traversent les Pyrénées. La culture et la langue se tourneront vers la communauté autonome pour se développer.

Une fois l’EPCI en place, la minorité qui demande la réunification du pays Basque deviendra peu à peu une majorité. Elle sera écoutée et entendue par les Basques du Sud, dont ils sont les orphelins.

Phantasmes, folies ? Une fois le pays Basque français ficelé en paquet cadeau, il ne restera plus qu’à le cueillir.

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