Dans ces
temps agités, les promesses électorales et les prévisions d’avenir ne se
dégagent pas clairement. Les frontières entre droite et gauche se brouillent.
Il y a plus de différence entre Merkel et Sarkozy qu’entre Hollande et Juppé. Pour
dégager une voie, il faut déblayer, réfléchir. Les choix politiques sont plus
compliqués. Les temps sont mûrs pour les démagogues qui offrent des impasses
simples, dégagées, mais qui restent des impasses : Sortir de l’Europe,
construire des murs, pratiquer la préférence nationale et chasser les
étrangers.
À tous
les échelons de la vie politique, les élus et les candidats sont à la peine. Pour
les futures élections législatives, députés sortants ou candidats aspirants ne
savent plus à quel saint se vouer. Hollande, Macron, Sarkozy, Juppé ? À défaut
de convictions, on se raccroche aux évidences classiques. La terre ne ment pas,
l’identité promet à ceux qui la partagent un avenir radieux. Engouffrons-nous.
Ainsi peut-on comprendre l’Union
sacrée autour de frontières non moins sacrées du pays Basque, une union qui
regroupe députées et sénatrices socialistes, abertzale historiques, les Verts,
les Républicains. On n’avait pas vu ça depuis la Première Guerre mondiale. Tout
le monde veut une reconnaissance institutionnelle du pays Basque. Les partisans
de l’EPCI, bien sûr, mais aussi les opposants. Les signataires du recours
contre l’EPCI sont une association qui veut « contribuer la création d’une organisation institutionnelle
pays Basque conforme à son identité et à sa réalité territoriale ». Les mêmes
mots que les constructeurs de l’EPCI.
Si tout le monde est d’accord, où est le problème ?
Le problème, c’est que pour une partie des partisans de l’EPCI,
cet établissement public n’est qu’une étape. Max Brisson réclame déjà un
département. Pour les abertzale, le
pays Basque continuera d’être un pays Basque mutilé car le vrai, le seul,
l’authentique pays Basque est celui qui réunit les sept provinces. L’EPCI est
une étape vers une future réunification.
Tous les partisans de l’EPCI ou d’un subutex identitaire justifient
leur revendication par le territoire (les frontières sacrées), une culture, une
langue. Or les frontières sacrées traversent les Pyrénées. La culture et la
langue se tourneront vers la communauté autonome pour se développer.
Une fois l’EPCI en place, la minorité qui demande la
réunification du pays Basque deviendra peu à peu une majorité. Elle sera
écoutée et entendue par les Basques du Sud, dont ils sont les orphelins.
Phantasmes, folies ? Une fois le pays Basque français
ficelé en paquet cadeau, il ne restera plus qu’à le cueillir.
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