Après
Manchester, on parle respect des victimes. Le respect des victimes, c’est d’abord
la punition des bourreaux et le silence des assassins. J’habite le Pays basque, un pays où les
bourreaux paradent sur les estrades. Un pays où des blanchisseurs de terreur
que la presse nomme des « faiseurs de paix » dialoguent avec les
dhijadistes locaux pour lessiver leur crime. Et tout le monde est à genou, tout
le monde salue.
Quand je parle
de la terreur basque, on me répond le GAL et la terreur d’état. La différence,
voyez-vous, c'est que les assassins du GAL ont été jugés et emprisonnés, qu'un
ministre a été jugé et emprisonné par la justice espagnole. Et que personne ne
va manifester pour eux. Voilà la différence. Alors qu’au Pays Basque, des gens
qui regardaient leurs chaussures au moment d’Hipercor ou de l’assassinat de
Yoyès se mettent à dialoguer avec leurs bourreaux. Ceux-là même qui se
solidarisaient avec les assassins de l’IRA qui mettaient Manchester à feu et à
sang. Ces massacres que l’ETA saluait comme de hauts faits d’armes.
Au moment où
il fallait parler, hurler, dénoncer la terreur de l’ETA, le Pays Basque français
s’est tu. Au moment où il faut demander à l’ETA de demander pardon, de se
dissoudre, le Pays Basque brandit des banderoles de soumission à la terreur.
Alors, frères
basques, regardez les images de Manchester et voyez-y les images de massacres
que vous blanchissez. Voyez–y les images de votre honte.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire