Selon l’association chrétienne américaine Open Doors, l’Inde est au 17ème rang des États les plus
dangereux pour les chrétiens, derrière l’Arabie Saoudite et l’Ouzbékistan. Une
montée de quatre places qui serait due aux succès électoraux des nationalistes
hindous (BJP, Parti du Peuple indien). Le Catholic
Secular Forum compte une augmentation constante des agressions contre les
chrétiens. Des associations consacrent ainsi leur temps à classer les pays en
fonction du degré de répression contre telle ou telle minorité. On peut se
moquer, railler cette quête des minorités réprimées, remarquer que chaque
association choisit les siens. Les Noirs vont parler des Noirs, les Musulmans
des Musulmans, les Juifs des Juifs. Le résultat est évidemment bigarré. Un pays
bien classé dans la manière dont il traite les Musulmans devient cancre si l’on
parle des Juifs. Les Protestants, les catholiques, les orthodoxes, vont hisser
tel pays au zénith ou le faire descendre dans les catacombes. Certaines
organisations internationales étudient la répression ethnique ou religieuse de
manière universelle. Elles combattent le racisme dans tous ses états. Les
résultats varient avec les critères. Pour prendre un exemple au hasard, si l’on
prend les Juifs, le pays Basque est sans doute au tout dernier rang des pays où
les Juifs sont persécutés. Pas d’agression, pas de graffiti sur la synagogue,
pas d’insulte contre les porteurs de kippa. Les associations de défense des
droits, antiracistes, anti-xénophobes, se casseront les dents contre
l’accueillante région. Nous ne sommes pas en Corse, nous ici, pourraient-ils
fièrement. Nous accueillons les réfugiés, les migrants, nous avons protégé les
Juifs pendant la guerre. D’où vient alors ce sentiment d’inquiétude, cette
sourde angoisse qui noue l’estomac? La réponse se découvre lentement. La
minorité qui subit des haines, des discriminations, du racisme, des insultas et
parfois des agressions physiques, c’est la majorité. Les Basques sont les
premières victimes des Basques. Les
patriotes basques armés tuaient surtout les Basques qu’ils considéraient comme
des traîtres, des vendus, des chivatas.
Les autres, les non-basques, les touristes, étaient tranquilles. De même que
les catholiques irlandais républicains ont tué majoritairement des catholiques
irlandais, que les protestants unionistes ont d’abord tué des protestants
unionistes, et les djihadistes musulmans tuent d’abord des musulmans.
Pourquoi ? D’abord parce qu’ils sont les plus proches. Surtout parce
l’objectif est d’assurer la suprématie de leur cause à l’intérieur de la
communauté. Les plus dangereux sur ce chemin vers le pouvoir sont les frères
qui manifestent leur désaccord. Des traîtres. Vous n’imaginez pas la haine et
les insultes à l’égard des Basques qui ne sont pas d’accord avec le
regroupement ethnique préfectoral. Ils tournent le dos au pays Basque, ils
trahissent leur identité. Donc, toi personnellement, tu es tranquille, un
touriste juif égaré sur la côte basque. Hélas non. Plus je m’incruste, plus je
m’intéresse, plus je deviens basque, et plus je deviens à mon tour un traître. On
me déteste en tant que Basque trahissant, en tant que Basque laquais de
l’impérialisme. Pas en tant que Juif, jamais. Mais en tant que Juif basque
intégré qui refuse son statut de touriste, assiste aux réunions prend la
parole et alors je deviens un traître.
L’endroit où les Basques sont le plus en danger est un pays Basque constitutionnellement
essentialiste, de même que le pays où les Juifs sont le moins tranquilles est Israël.
Pour qui recherche la tranquillité, si vous êtes basque, il vaudrait mieux
vivre en Israël, si vous êtes juif, choisissez le pays Basque. À une condition :
de rester touriste, de ne pas s’intégrer. Si vous êtes basque et que vous vous
intégrez en Israël, vous serez soumis aux tourments des Juifs qui n’acceptent
pas les valeurs religieuses. Si vous êtes juif et que vous vous intégrez, vous
provoquerez les haines ancestrales à l’égard des Basques non-conformes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire