L’offre et la demande.
Pour les libéraux, c’est l’offre qui
crée la demande. Les abertzale ont une
conception très capitalistique de la culture : on ne répond pas à la demande,
c’est l’offre qui crée la demande. Des municipalités offrent des formations en
langue basque et les résultats sont surprenants. Personne ne demandait, mais parfois,
les deux tiers des employés municipaux sont volontaires. On assiste à une
officialisation artificielle de la langue. L’euskera rebelle se fonctionnarise.
Des militants collectent de l’argent
pour un lycée technique à Bayonne. Personne n’a jamais demandé un lycée
technique en langue basque. Là encore, l’offre va créer la demande. Il va
falloir du personnel du lycée bascophone, les enseignants devront parler ou
apprendre le basque, il faudra un département d’une université basque pour
apprendre le basque. Les documents administratifs seront disponibles en langue
basque, personne ne les lira, mais la municipalité devra recruter des
traducteurs. Les militants demanderont que la langue basque soit reconnue comme
langue officielle dans le département, puis dans la région. Tous les documents
devront être disponibles en langue basque, il faudra recruter encore quelques
dizaines de traducteurs et augmenter le nombre d’étudiants en basque dans le
département d’études de la langue basque. L’offre va créer la demande. Les
militants linguistiques ne se rendent pas compte qu’ils creusent la tombe de la
langue qu’ils pensent ainsi défendre. Le gaélique est langue officielle dans la
communauté européenne et combien d’emplois de traducteurs de tous les documents
en gaélique sont ainsi créés pour traduire en gaélique des textes que personne
ne lit. le nombre de locuteurs baisse régulièrement. On objectera qu’à ce compte, pourquoi ne pas supprimer toutes les
langues des textes officiels et ne garder que l’anglais ? Pourquoi
insister pour que le français soit langue officielle dans les organismes
européens ? Juste. Mais je ne crois pas que l’avenir de la langue
française soit essentiellement assuré par les débouchés administratifs dans les
institutions internationales.
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