La crise que
nous traversons est due à l’émergence de nouvelles puissances, de nouvelles
aspirations. Les empires coloniaux, marchés captifs et main-d’œuvre bon marché
se sont écroulés. Les empires communistes, maintenus dans le
sous-développement, incapables de concurrencer le capitalisme, ne sont plus. L’Inde,
la Chine, l’Asie, les pays arabes, l’Afrique, réclament un nouvel ordre mondial.
Devant cette situation nouvelle, le capitalisme et les finances se
radicalisent, se mondialisent. Et les tentations de repli et d’égoïsme se généralisent.
Montée des populismes, des fronts nationaux, et aussi des discours de régression
sous une phrase de gauche. Les réformateurs qui veulent affronter ces
difficultés nouvelles en maintenant les protections sociales, en régulant le
capital, savent qu’une partie importante de leurs efforts doit porter sur les
organisations internationales, sur les solidarités transfrontalières. Les égoïsmes
et populismes sont porteurs de misère et de conflits sans fin.
Les manières
de fuir les responsabilités sont nombreuses et variées. Pour ce qui nous
intéresse, la gauche de gouvernement dont nous faisons partie, dénigrer en
permanence le pouvoir socialiste, dire qu’il est responsable de la montée du
FN, est l’une de ces manières. La gauche radicale rêve d’une opposition
fiévreuse, de grandes manifestations réussies et d’élections perdues. Vivement
qu’elle puisse délirer sans conséquence, déployer des banderoles, chanter l’Internationale et la Carmagnole. Des rêves qui se
transforment en cauchemar, ils ne retiennent que l’ouverture. Ils ont soutenu
Tsipras dans l’opposition, ils le condamnent quand il gouverne et ne
comprennent pas comment il a pu féliciter Hollande pour son aide à la Grèce. Que
Corbyn et Sanders s’appuient sur les modèles européens ne les ébranle pas. Que
les populismes montent dans toute l’Europe ne les empêche de penser et de dire
que Hollande est le premier responsable de la montée du FN en France.
La manière locale
de fuir les responsabilités est la fuite vers le repli identitaire. Nos trois
élues socialistes du pays Basque ne font guère de réunions pour défendre le gouvernement,
mais militent fougueusement pour le regroupement ethnique des 158 communes du pays
Basque. Sans programme, sans avenir. Elles passent leur temps, elles consacrent
leur énergie, à téléphoner, à faire des meetings, à convaincre les élus, à soutenir
une régression ethnique. Elles réclament la libération des prisonniers basques
sans repentance, sans engagement pour l’avenir. Elles ont abandonné leur
écharpe républicaine. Elles ont surtout abandonné le terrain de la bataille
politique pour défendre la gauche au pouvoir.
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